Etude : la crème de la crème pour le Derby de Chantilly au féminin

16/06/2012 - Chef de race
Vers un doublé, pour les bleus ou pour les verts ? Wildenstein ou Aga Khan. Les rois des loges s'affrontent avec leurs reines des pistes face au Château des Condés.  Et Xavier Bougon compte tous les coups !

Beauty Parlour, la pensionnaire d’Elie Lellouche, a suivi exactement le même parcours qu’une certaine Golden Lilac, la tenante du titre. Cantilienne, elle aussi, elle était arrivée sur le Prix de Diane invaincue après ses quatre succès dont les Prix de la Grotte et la Poule d’Essai. Sagawara, pour sa part, va tenter le doublé Prix Saint-Alary-Diane que sa compagne de couleurs (celles de S.A. Aga Khan), Sarafina, a réussi en 2010.

Notes :
  • A 2 ans, Beauty Parlour s’était imposée en débutant dans le Prix Allée d’Amour puis dans le Prix Esmeralda à Saint-Cloud comme Golden Lilac.
  • Chapeau Rouge et Allée d’Amour avaient formé le jumelé du Derby du Midi 1887 pour les couleurs de Paul Clossmann, fondateur du Haras de Malleret.
  • Esmeralda, portant les couleurs de Marcel Boussac, avait remporté le Poule d’Essai 1942 et avait dû se contenter des premiers accessits du Prix de Diane et l’année suivante du Prix de l’Arc de Triomphe face à Verso II.

 

Beauty Parlour a illuminé la Poule d'Essai des Pouliches à Longchamp (PHOTOS APRH)

 
Les verts contre les bleus ou inversement pour la tête de liste
 
Au palmarès du Prix de Diane, le record de victoires pour un propriétaire est occupé conjointement par Auguste Lupin (au siècle dernier) et par S.A. Karim Aga Khan avec 6 victoires. Ils sont suivis par Daniel Wildenstein et ses fils avec 5 victoires.
En cas de victoire en bleue, l’Ecurie Wildenstein rejoindrait au palmarès du Prix de Diane, S.A. Aga Khan. Beauty Parlour sera aidée dans sa tâche par Best of All, la fille de Bright Sky, gagnante en 2002.
 
En cas de victoire en vert, S.A. Aga Khan prendrait seul la tête du classement. Pour cela, trois de ses élèves sont alignées au départ avec Dalkala (issue d’une origine Boussac), Sagawara et Valyra (toutes les deux en provenance l’élevage Lagardère).
 
Le père et le grand-père de S.A. Aga Khan n’avait jamais inscrit leur nom au palmarès des Oaks françaises. C’est Son Altesse Karim qui a permis aux couleurs vertes de perdre son statut de maiden dans le Prix de Diane avec Shemaka en 1993 suivi de Vereva, Zainta et Daryaba (trois années consécutives) puis Zarkava et Sarafina.
 
Pour sa part, Georges Wildenstein n’avait jamais inscrit son nom et c’est son fils, Daniel qui a inauguré la première marche…..du podium avec Allez France en 1973 suivi en 1976 et 1977 de Pawneese (gagnante également des Oaks anglaises) et de Madelia. Suivirent, Aquarelliste et Bright Sky (pour Alec et Guy, leur père étant décédé six mois plus tôt).
 
 
Sagawara après sa victoire dans le Prix Saint-Alary.
 
 
Une histoire de doublés :
 
 - Poule d’Essai-Prix de Diane
 
Golden Lilac a donc réalisé le doublé, Poule d’Essai-Prix de Diane, ce qu’avaient fait avant elle, et après-guerre, neuf autres pouliches, toutes en provenance du centre d’entraînement de Chantilly. L’avant-dernière portait les couleurs de S.A. Aga Khan, la championne Zarkava précédée des pouliches de la famille Niarchos, Divine Proportions et East of the Moon (fille de Miesque) et celles de Daniel Wildenstein, Madelia et une certaine Allez France.
Madelia est la dernière habillée de bleue (les couleurs de la famille Wildenstein), à avoir fait le doublé. Cela remonte à 1977 et la fille de Caro était alors entraînée par Angel Penna. En 1973,Allez France était, quant à elle, entraînée par Albert Klimscha. Beauty Parlour (Deep Impact), pour les mêmes couleurs, est en passe de faire aussi bien.
 
Notes :
  • Les doublés, outre les pré-cités : Gazala (mère entre autres de Youth, vainqueur du Prix du Jockey-Club), Timandra (Baron Guy de Rothschild) et la « Boussac » Corteira. Madelia avait même réalisé un triplé avec son succès dans le Prix Saint-Alary.
 
 - Prix Saint-Alary-Prix de Diane
 
Le dernier doublé, Prix Saint-Alary-Prix de Diane, n’est pas si lointain puisque en 2010, Sarafina, habillée de vert (les couleurs Aga Khan), réalisait ce que dix autres avaient fait avant elle. Sagawara, la fille de Shamardal (le double vainqueur de la Poule et du Prix du Jockey Club) est-elle capable de faire ce qu’avaient fait ses deux devancières en vert, Sarafina et Zainta pour le même entraînement.
 
Notes :
  • La première édition du Prix Saint-Alary s’est courue en 1960. Les doublés, outre Madelia, Sarafina et Zainta : Stacelita (J.C. Rouget), Indian Skimmer (supplémentée dans le Prix de Diane), Lacovia, les «Head», Harbour, Reine de Saba et Pistol Packer, Belle Sicambre.
 
Une histoire de triplé
 
Beauty Parlour pourrait réaliser un triplé (Grotte-Poule-Diane) comme l’avait fait Golden Lilac l’an dernier.
Avant elles, il y avait eu les championnes Zarkava et Divine Proportions. Il faut remonter à 1967 pour trouver la précédente avec Gazala (N.B. Hunt)et en 1956, Apollonia (Boussac).
En 1962, La Sega, pour François Dupré, avait tout raflé pour un quadruplé inédit depuis.
Le Prix de la Grotte, dans sa version actuelle, n’existe que depuis 1952.
 
 
En 2011, Golden Lilac avait réussi le triplé Grotte / Poule / Diane
 

Elles seront quatre invaincues au départ

A l’heure de la clôture des partants probables, elles seront au maximum 14 partantes dont 4 arriveront invaincues.
La bleue, Beauty Parlour (Deep Impact), les deux vertes, Dalkala (Giant’s Causeway) et Valyra (Azamour), la supplémentée et l’irlandaise Kissed (Galileo).
Beauty Parlour a couru à 4 reprises (deux fois à 3 ans), Dalkala compte 3 sorties (dont sa victoire dans le Prix Cléopâtre), Valyra a débuté le 14 avril dernier et compte 2 sorties dont la dernière à Chantilly et Kissed, la O’Brien de service, compte une sortie à 2 ans et une à 3 ans dans une Listed à Navan.
La gagnante rejoindra le cercle, pas si fermé, des pouliches invaincues au soir des French-Oaks. Pour mémoire, les quatre dernières éditions ont donné une gagnante invaincue : Golden Lilac, Sarafina, Stacelita, Zarkava. Après, il faut remonter à Divine Proportions, Latice, Nebraska Tornado, Aquaralliste, Egyptband, Zainta, Vereva…
 
Les provinciales seront de la fête
 
L’an dernier, l’édition du Prix de Diane n’avait réuni que des candidates cantiliennes (9 au total).
Cette année, la province débarque du centre d’entraînement de Pau qui sera représenté par trois pouliches, l’une en provenance de chez Jean-Claude Rouget (Valyra) et les deux autres de chez son ancien assistant, l’homme du début de saison, François Rohaut (Rjwa et Trois Lunes)
 
Valyra (Azamour) a débuté victorieusement à Bordeaux le 14 avril dernier puis a confirmé le 18 mai suivant à Chantilly dans une «B». Elle portera les couleurs de S.A. Aga Khan en provenance d’une ancienne famille maternelle Lagardère.
Rjwa (Muhtathir) et Trois Lunes (Manduro) ont toutes les deux débuté non placé à Bordeaux en septembre dernier. Mais rien n’était perdu puisqu’elles ont toutes les deux gagné leur sortie suivante, la première à Toulouse, l’autre à Saint-Cloud en partageant la victoire.
 
Rjwa prendra les accessits des Prix Pénélope (de Waldlerche) et Saint-Alary (de Sagawara).Elle avait été achetée foal (5.000 € à Deauville) par Saeed Nasser Al Romaithi qui vient, dans la semaine, de la revendre au fils de l’Emir du Qatar, Cheik Joaan Al Thani..
 
Trois Lunes, quant à elle, a remporté le Prix Vanteaux, aux dépens de Sagawara, pour les couleurs de son éleveur, le Haras de Saint-Pair (Andreas Putsch). La dernière gagnante du Prix de Diane ayant remporté le Prix Vanteaux remonte à 2007 avec la cantilienne, Latice.
 
 
West Wind s'impose en 2007 devant Mrs Lindsay (à droite) et Diyakalanie (à gauche).
 
 
Deux seules pouliches, en provenance de la province, se sont imposées à Chantilly : West Wind en 2007 (qui avait été supplémentée par Henri-Alex Pantall pour le compte du Cheik Mohammed Al Maktoum) qui avait devancé la paloise de François Rohaut, Mrs Lindsay et en 2009, Stacelita qui avait disposé de sa compagne d’écurie, Tamazirte. La gagnante, entraînée par JCR, appartenait à Martin Schwartz, l’actuel propriétaire de la gagnante des Irish 1000 Guinées, Samitar, qui a décliné la lutte dans ce Prix de Diane.
 
Pour mémoire, le trio de l’édition 2007 avait été exclusivement provincial (West Wind, Mrs Lindsay et Diyakalanie).
 
Notes :
  • On se souvient de cette formidable semaine pour le palois, Jean-Claude Rouget, vainqueur également, huit jours plus tôt, du Prix du Jockey Club avec Le Havre.
  • Pour le compte de Jean-Claude Rouget, Germance avait terminé à la seconde place de l’édition 2006 dans un temps record (2’05’’90).
 
Kissed, pour se hisser au niveau de son frère et de sa sœur
 
La pouliche d’Aidan O’Brien, Kissed, n’a pas encore le palmarès de sa sœur, Gagnoa ni même celui de son frère, Pour Moi. Il ne lui manque plus que le sacre à Chantilly pour faire parler d’elle comme l’avait fait en partie une certaine Galikova. Seconde du Prix de Diane 2011 de Golden Lilac et gagnante du Prix Vermeille à l’automne, elle avait une lourde charge à porter, celle de la succession de sa sœur Goldikova, 3ème du Prix de Diane de Zarkava et de Gagnoa (tiens, comme on se retrouve !).
Pour mémoire, il faut rappeler que Golden Lilac avait fait mieux que sa mère, Grey Lilas, 3ème de Latice en 2004.
 
Notes :
  • Aux ventes de yearlings à Newmarket, le marteau est tombé à 900.000 Guinées pour Kissed, présentée par Camas Park Stud. Sa sœur, Gagnoa, présentée par le Haras des Capucines, avait été achetée à Deauville par Frédéric Sauque pour 190.000 €
Galileo en nombre
 
Toujours à l’heure des probables, cinq des pouliches candidates sont issues de l’étalon le plus recherché au monde, Galileo. Elles font toutes parties du team de Coolmore dont l’une, Petite Noblesse, est entrainée en France chez André Fabre, le tenant du titre.
Golden Lilac, la tenante du titre, est justement une fille de Galileo et d’une mère par Danehill. Elle avait devancé une certaine Galikova, issue, elle aussi, de Galileo.
Avant l’édition 2011, le dernier doublé d’un étalon dans le Prix de Diane (qui devait être également le seul) remonte à 1990 avec le jumelé de Kris, père de Rafha (la future mère de Invincible Spirit) et de Moon Cactus, toutes deux entraînées par Henry Cecil.
 
Notes :
  • Petite Noblesse est issue d’une sœur de Lope de Vega et leur mère n’est autre que Lady Vettori.

 

La corde
 
Avant que nos amis d’Equidia ne tirent les places dans les stalles de départ, je voudrais juste noter que la corde 8 est la plus prolifique depuis 1980 avec cinq gagnantes. C’était celle de Zainta et de Zarkava.
Pour rassurer ceux qui n’auront pas obtenu la place espérée dans les stalles, sachez que Latice avait tiré le numéro 18 (il y avait un non-partant) et Bright Sky, le 13 sur 15 partantes.
  
Amis statisticiens, à dimanche vers 16 heures !

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