Laveron et Le Balafré meurent coup sur coup

16/06/2012 - Mercato des étalons
Deux des meilleurs étalons d'obstacle français se sont éteints dans la même semaine. Quelques jours après Laveron mort d'un cancer dans l'Allier, Le Balafré, père de Polar Rochelais, ne s'est pas relevé à Pompadour.

Bien que possédant des profils bien différents, Le grand noir allemand Laveron et le petit bai français Le Balafré s'étaient rejoint par leur production interposé sur l'hippodrome d'Auteuil et fini par mourir presque en même temps...

Laveron (1,71 m) est mort à 17 ans, d'un cancer généralisé. " Il souffrait en effet de tumeurs aux poumons, au foie, aux intestins, à la rate. Malgré cela, il a fait son oeuvre bravement jusqu'au bout et a sailli une 30aine de juments cette année, avec une excellente fertilité", explique Nicolas de Lageneste, du Haras de Saint-Voir, qui l'avait recruté en provenance du Haras des Chartreux. pour la saison 2011 au cours de laquelle il a sailli d'emblée 70 juments. Il meurt 2 ans et demi après son glorieux frère Lavirco, disparu en novembre 2009.

 

 

Laveron a été un champion sur les haies d'Auteuil.



Les 2 frères ont démarré en France après des débuts à l'étranger. Laveron arrivant d'Irlande où il n'a rien donné, Lavirco étant transféré d'Allemagne après un début de carrière poussif. Lavirco a eu immédiatement la réussite spectaculaire que l'on sait, laissant son frère Laveron dans l'ombre, lui qui avait pourtant eu une grande carrière sur les pistes, tant en plat en Allemagne que sur les haies d'Auteuil.

Il a eu 11 produits déclarés en 2005. Plus de 60 produits sont nés en 2006. Quelques-uns dont Saint Nicholas d'Acy (3e Prix Cambacérès, Gr.1) et l'AQPS Santalisa (Prix des Guilledines 2009) ont donné des signes à 3 ans, mais c'est à 4 ans en 2010, qu'ils se sont vraiment révélé. Le meilleur est sans doute Katenko, vainqueur du Prix Morgex (Gr.2), mais Laveron a aussi brillé ce même 28 novembre avec Mood, 3e du Prix André Michel (Gr.3) une semaine après avoir enlevé le Prix François de Ponçins (Listed). Sans tous les citer, il ne faut pas oublier Soleidade, gagnante à Auteuil puis 2e du Prix Sytaj.

Prototype du pur-sang allemand dans son type, sa carrière et son modèle, Laveron est d'ailleurs né du croisement des 2 étalons de base de l'époque moderne outre-Rhin, en tant que fils de Koniggstuhl avec une mère par Surumu. Frère de Lavirco (Derby) et Lyonel's Glory (Furtsenberg-Rennen), c'était aussi le cousin de Lomitas (3 Gr.1, père de Danedream - voir le film), Lagunas (Derby) et d'une cascade de gagnants de Groupe.

 

Le Balafré au printemps 2011 à Pompadour

 

Le Balafré voulait revoir sa Normandie...


Le Balafré avait 22 ans quant il est mort à Pompadour en milieu de semaine, quelques jours après Laveron, dans la station des Haras Nationaux de Beyssac. Après un court passage sans succès à Châteaubriant, en 2010 où il n'a sailli que 23 juments, il a terminé en Corrèze sa carrière d'étalon, qui s'est déroulée pour sa grande majorité dans la Manche, à Sartilly, là-même où il a conçu son champion Polar Rochelais, lauréat du Grand Steeple-Chase de Paris 2010. Il a ramené la race AQPS sur un piédestal qu'elle avait quitté depuis la domination outrageuse des années 90, où The Fellow, Ucello II, Ubu III, Arenice, Al Capone II et First Gold avaient apporté 7 victoires dans la décennie. Depuis, El Paso III avait gagné en 2002, mais sur le tapis vert après de contrôle positif de Double Car.

Fils de Groom Dancer avec une mère par Tanerko, cousin de Saint des Saints, gagnant du 1e Gr.1 d'Olivier Peslier dans le Prix Jean Prat, Le Balafré était une machine à produire des gagnants, injustement oublié par les éleveurs ces derniers temps, malgré Polar Rochelais.

Certes, il n'avait pas lui-même un physique de déménageur. Mais il est probable que c'est justement ce qu'il fallait pour réussir avec la jumenterie de la Manche, grande région historique d'élevage de massifs chevaux de concours hippiques, et qui au niveau des courses a été fortement imprégné par l'influence de Pot d'Or, tardif, puis de Shafoun, immense. Ayant couvert 34 juments en 2011, il avait encore honoré 24 poulinières ce printemps avant de mourir en fin de saison.

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