Seiches/Loir : Bali Balo, Philippe Peltier, la chasse à courre et les petits n'enfants

19/02/2017 - Actualités
 Venu en voisin, Philippe Peltier a gagné les 2 cross de la rentrée de Seiches-sur-le-Loir, un hippodrome angevin très charmant et bourré de poussettes, grâce à Bali Balo et Uvenery, deux "vieux" chevaux de 5 ans et 9 ans qui ont une place particulière dans son écurie.


Le rond de Seiches/Loir

 

On aime beaucoup l'hippodrome de Boudré, niché dans la forêt de Seiches-sur-le-Loir. Pas seulement parce qu'il est le plus proche de la maison, à 10 min en voiture, mais parce qu'on s'y sent toujours bien, qu'on y prend toujours un grand bol d'air. Cela est d'autant plus vrai que ses 4 réunions se disputent en toute fin de saison, quand il est temps de prendre sa dernière "dose", puis en tout début de saison, quand on est en manque de plaisir d'aller aux courses, au moins sur un site où les gens ne viennent pas que pas obligation professionnelle. Et puis aussi il y a des cross. Et les cross c'est bien. Seiches est un hippodrome sur la scellette depuis des années. Il est dans le viseur des ayatollah, des détraqueurs, des bureaucrates, des statisticiens mais il résiste et c'est tant mieux. Par ailleurs, le terrain de l'hippodrome est à vendre. Sur un sol de landes et de sable naturel à fleur de sol, il ferait un centre d'entrainement de rêve.

Peut-être que les vacances scolaires y aident, mais il y avait presque des batailles de poussettes sur l'hippodrome, et des gamins par dizaines sur les épaules des parents. Tout ce qui a disparu dans le sinistre système de non-événement dans lequel est tombé notre sport au quotidien sous l'égide de ces grands blablateurs des bureaux parisiens, qui malgré l'extraordinaire générosité de leurs émoluments (eu égard à leur mérite), ne semblent même plus faire semblant d'aimer les courses, les chevaux et encore moins les gens. Triste période.

 


Uvenery s'impose sous la selle de Romain Julliot.
 

D'ailleurs, en ce dimanche très ensoleillé du 19 février 2017, on pouvait croiser sur ce petit champs de course maintes fois menaçé, des grands noms de la région comme les Pantall, Couétil, Leenders et bien sûr Philippe Peltier, lequel a remporté les 2 cross de la journée grâce à 2 AQPS nommés Bali Balo et Uvenery. L'entraineur installé à quelques kilomètres de là n'est pas du genre à attendre indéfinement que les chevaux montrent du talent mais il faut constater que ce doublé récompense une patience méritoire. En effet, lui qui a donné lui même le nom à Bali Balo, dont il est co-éleveur, Philippe Peltier le voit enfin s'imposer alors que le fils de Balko a commencé à dévoiler ses moyens à l'automne de ses 4 ans. Contrairement à son patronyme, qui l'invitait, dans son berceau, à bander déjà comme un taureau, Bali Balo n'est pas précoce. Et il est de toute façon castré...Rappelons que c'est un neveu de Royal Verrie, lauréat du Grand Steeple-Chase des Flandres à Waregem.

 


Philippe Peltier après la victoire d'Uvenery.


Maxime et Mylène Peltier.

 

Dans la foulée, Uvenery s'est promené sur les 5200 m du Prix Georges du Breil, également sous la selle de Romain Julliot, le fils de l'ancien très bon jockey de cross Henri Julliot, et lui même déjà vainqueur de l'Anjou Loire Challenge avec Posilox. Ce fils du défunt Le Balafré est né et à grandi à Thorigné d'Anjou au Haras des Passions chez Mylène et Maxime Peltier, mais il a été élevé par Alain Couétil, lequel avait donné au couple la mère Infancy, pleine, contre le 1e produit. Avant lui, Infancy avait donné Tokana, qui deviendra bonne en gagnant le Prix Paul Colins avant de conclure 2e du Prix de Craon à Longchamp. Après Uvenery, Infancy fera beaucoup moins bien. Resté 2 ans vide, elle aura ensuite 2 produits de Domedriver qui n'ont rien fait. Mais la pouliche de 3 ans, nommée Enivrante Passion, est  l'entrainement chez Alain Couétil. Uvenery avait quant à lui été acheté foal par Philippe Peltier, mais il sa 1e partie de carrière a été chaotique. Il prend des petites places et lâche d'un tendon à 6 ans. " Je voulais le vendre pour la chasse à courre mais un jour, en faisant le tour des prés, j'ai vu que les jambes étaient très bien revenus alors j'ai du à mes gars de le reprendre doucement en ne faisant que du travail foncier". Au printemps 2016, après un an et demi d'absence, Uvenery gagne 2 cross à Saumur. Bref, il fait sa vie.

NOTES :

Cette journée de Seiches est tous les ans marquée par 2 courses plates de 4 ans AQPS très convoitées, les Prix du Loir et de la Loire, respectivement et logiquement pour les mâles et les femelles, qui ont été gagnés par :

  •  DELICIOUS DREAM : un pensionnaire de Patrice Quinton qui avait raté son meeting de Pau avec un arrête et un tombé en 2 sorties. Il s'impose de bout en bout,résistant à de nombreuses attaques pour finir. Neveu de l'excellent Hurkasche (près de 300.000 € de gains chez Caroline de la Soudière-Niault), mais frère cadet de 6 frères et soeurs qui ont tous couru sans parvenir à remporter la moindre victoire, le partenaire d'Anthony Bernard met à l'honneur la jeune production d'un étalon remarquable, Diamond Boy. Ainsi, ce fils de Mansonnien, installé au Haras de la Croix Sonnet, n'avait sailli que 32 juments lors de sa saison initiale en 2012, pour 23 produits déclarés en 2013. Delicious Dream devient son 5e vainqueur individuel, après notamment Viola St Goustan. Diamond Boy a sailli 109 juments en 2016 et devrait être plein à craquer en 2017 car son prix de saillie est resté à seulement 1800 € !
     
  • DOMINO DES MOTTES : une débutant d'Etienne et Grégoire Leenders qui pulvérise l'opposition sur un simple changement de jambe à mi-ligne droite. Nièce de Ronaldo des Mottes, soeur cadette de Banco des Mottes, une bonne gagnante à Auteuil en 2016 qui est depuis rentrée poulinière, cette élève de l'Ecurie des Mottes avait été acquise à 2 ans par Douglas McMillan, un canadien installé en Ecosse mais tombé amoureux de l'Anjou. Voir le pédigrée. Grande pouliche, elle est dressée sur les obstacles et ne travaille jamais sur le plat, ce qui ne l'a pas empêchée de gagner "en tirant dessus" sous la selle d'Adrien Fouassier. Elle met à l'honneur son père Maresca Sorrento, une valeur très sûre du parc étalon français, dans une génération qui était pourtant creuse (37 saillies, 23 naissances) mais qui compte aussi le très bon Saint Leo. A noter que c'est à partir de la génération suivante, celle qui vient de prendre 3 ans, que Maresca Sorrento a commencé à avoir des listes de juments beaucoup plus fournies que depuis ses débuts.

 

 

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