Anjou Passion : les propriétaires affluent chez Jérôme Marion

24/06/2017 - Actualités
Vainqueur de 38 courses en 2016, soit plus que son nombre de chevaux à l'entrainement, Jérôme Marion a vu une forte affluence pour sa matinée de présentation de la nouvelle écurie de groupe Anjou Passion, au Haras de la Tricolière au sud d'Angers. Voir toutes les photos et les conditions.


Jérôme Marion.

 

 " Et bien dis donc Gérard, ils ont de quoi s'entrainer ici ". Voici une réflexion qui pouvait être entendue au hasard des 200 personnes environ qui se sont réunies au Haras de la Tricolière, chez la famille Marion, le père Didier et les 2 fils Jérôme et Clément, dans les Mauges au sud d'Angers. Cette dame d'une 50aine d'années, inconnue du monde des grandes courses, livrant à son époux son impression quant aux installations de l'écurie, est typique du propriétariat français qui n'est pas mort pour peu qu'on s'occupe un peu de lui, en lui proposant un produit attractif, celui des courses de chevaux. Elle ne connait pas les courses, mais elle s'est parfois rendue avec des amis sur l'un des nombreux petits hippodromes de la région. Dans son entourage élargi, quelqu'un est concerné par les courses. Elle n'est pas riche mais a quelques moyens depuis que la maison est finie d'être payée et que les enfants sont grands. En gros, jamais de la vie elle ne se lancera jamais toute seule en achetant des yearlings pour les placer dans une grande maison parisienne. En revanche, elle est tout à fait disposée à lâcher un billet, même un bon billet du point de vue du commun des mortels, afin de participer à la fête, prendre l'air, aller aux courses, boire une coupe et voir des chevaux. Parce que les chevaux, c'est beau.

Ce tissu, cette base soigneusement détruite par la politique du PMU, méprisée par les "professionnels" qui ne pensent qu'au réinvestissement avant de savoir gagner un euro de ses propres mains, tente d'être reconstruit par des vrais gens qui doivent tout faire par eux-mêmes. Didier Marion, le père, fut simple ouvrier dans l'industrie de la chaussure, influente dans la canton à travers la présence d'Eram notamment. Pour améliorer le quotidien, il fait aussi marchand de chevaux, le plus souvent des bourricauds à 200 balles. Il a eu un étalon, Murmure, pas si mal d'ailleurs puisque père de Myrtille Jersey, Le Krakatoa, Lutteur d'Ouest et surtout Jérico Vallis.

 



Didier a commencé à bricoler en entrainant avec ses fils Jérôme et Clément des chevaux destinés à la boucherie mais avec qui il pensait pouvoir faire quelque chose de mieux en allant gratter des petits chèques au plus bas de gamme des courses d'obstacles dénuées de partants, à l'autre bout de la France. A force d'apprendre à se baisser pour gagner sa vie, les Marion ont gagné de plus en plus de courses, y compris à Auteuil. Aujourd'hui, avec un effectif d'environ 35 chevaux, ils ont atteint les 700.000 € de gains en 2016 et sont partis sur des bases plus élevées en 2017. Les pistes, entièrement privées, impresionnent l'assemblée, avec deux grands anneaux, pistes de haies, steeple, rond d'avrincourt, paddocks individuels avec abris, etc..

Voilà qui donne donc des idées. Entourés d'amis fidèles, passionnés de chevaux ayant suivi la progression de l'écurie depuis le ras du sol, les Marion se lancent donc aujourd'hui dans la création d'une écurie de groupe : Anjou Passion, présentée par Jérôme Marion. " Il s'agit d'une société agréée par France Galop qui comporte 50 parts, dont 20 sont déjà vendues. La part coute 5000 € et finance l'achat et l'entretien des chevaux. Notre volonté est d'arriver à 15 chevaux, c'est à dire 5 à l'entrainement, 5 au pré-entrainement et 5 au repos avec d'avoir des partants toute l'année. Contrairement à d'autres écuries, nous ne vendrons pas les chevaux à la fin de chaque exercice car nous souhaitons faire durer nos pensionnaires. Nous sommes suivis par une expertise comptable et à la fin de chaque année, nous ferons les comptes. Soit on redistribue les bénéfices soit on demande une participation aux pertes eventuelles, mais dans la limite de 1000 € par part. Les gens qui sont ici aujourd'hui sont venus par le bouche à oreille. Il y a des gens qui sont déjà co propriétares ou associés chez nous, leur entourage, des entrepreneurs ou artisans de la région, beaucoup de gens qui aiment les chevaux, vont parfois aux courses mais n'y connaissent rien tout en ayant envie de franchir le cap."

 


De gauche à droite, Nicolas Godefroy, membre fondateur, Gérard Rouiller, le président de l'écurie, Jérôme Marion, entraineur, et Roland Roisnard, important propriétaire régional sous sa propre casaque et acheteur d'une part de l'écurie.


La tente des achats de parts...André Bocquet profite de l'occasion


La casaque de l'écurie Anjou Passion, aux couleurs de l'Anjou : bleu, rouge et jaune. Il ne manque que la fleur de lys.

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