Prix Yann Poirier pour Farafra: une présence encore plus qu'un hommage

31/08/2018 - Grand Destin
 Trois ans après sa disparition, Yann Poirier continue d'imprimer une marque très présente, notamment au Lion d'Angers où la course qui lui a rendu hommage le jeudi 30 août a été remportée par la très bien née débutante Farafra, née d'une souche Humeau, élevée par Patrick Roulois et entraînée par Etienne Leenders, que des amis qui l'ont si bien connu.


Yann Poirier

 

 Trois mois après sa mort tragique, cruelle et injuste dans l'exercice de ses fonctions le 10 février 2015, Yann Poirier voyait depuis les cieux l'envolée de sa pensionnaire Brio des Mottes dans la 1ère édition de la course renommée en son honneur par l'hippodrome du Lion d'Angers qui lui était si cher. Trois ans plus tard, le temps a passé mais son souvenir reste présent partout où il a oeuvré avec tant d'efficacité pour le bien commun.

 

 

Un des premiers débourreurs-pré-entraîneurs en France, au tout début des années 90, puis élu Président de l'Association AQPS Ouest, il avait relancé tant le Show AQPS que le Salon des Etalons, également sur l'hippodrome de l'Isle-Briand au Lion d'Angers. Juste avant sa disparition, Yann Poirier avait aussi beaucoup travaillé pour la reprise du Haras du Lion, après l'arrêt de l'étalonnage des haras nationaux. Le Lion d'Angers était son hippodrome préféré, et les courses de 3 ans AQPS en plat son sport favori. Le comité des courses a choisi avec pertinence l'épreuve qui allait porter son nom, et qui a été remportée avec brio par Farafra, une pouliche débutante de grande naissance.

 


Pouliche AQPS de 3 ans, Farafra, montée par Pierre-Charles Boudot, gagne le Prix Yann Poirier en débutant.

 

Portant les couleurs d'Audouin Maggiar, Farafra a été louée à son éleveur Patrick Roulois. Ancien jockey d'obstacle dans l'ouest, Patrick Roulois s'est lancé dans l'élevage avec une jument de base, Goldoulyssa, une fille de Cadoudal et de l'excellente Ulysse Morinière, donc issue de l'élevage d'Armand Humeau à Morannes, qui a été l'un des tous premiers clients du Haras du Chêne créé à Soucelles par Yann Poirier en 1993. La future poulinière, qui avait des aplombs tordus à faire peur, fut d'ailleurs débourrée au Haras du Chêne. Yann Poirier connaissant la famille par coeur, à tel point qu'il avait acquis en parallèle une autre fille d'Ulysse Morinière, nommée Nellyssa Bleue (Epervier Bleu), qui lui a notamment donné Ulyssa des Mottes (5 victoires) et Babylone des Mottes (Listed chez Willie Mullins).

 


De gauche à droite : Patrick Roulois et sa fille Lise (apprentie chez Norbert Leenders), éleveurs de Farafra, avec le jockey Pierre-Charles Boudot, Grégoire, Etienne et Christine Leenders avec Anne-Marie Poirier.

 

Si elle avait raté sa carrière de course, Goldoulyssa est devenue une poulinière remarquable, mère de 5 vainqueurs dont United Park, titulaire de 15 victoires et de plus de 300.000 € de gains. Sa fille Qena (Le Balafré) a quant à elle donné Dortmund Park, vendu 230.000 € à Deauville en juillet 2017 et gagnant de Gr.1 ensuite en Irlande. Son frère cadet Glasgow Park (Martaline) a quant à lui été vendu 90.000 € à Guillaume Macaire en juillet 2018 à l'âge de 2 ans. Le problème de Patrick Roulois dans cet océan de joie est qu'il ne possède plus qu'une seule femelle de cette origine, Farafra, la fille de Qena par Martaline âgée de 3 ans, car Qena est morte cette année au poulinage (et le poulain avec...) Il conserve précieusement Farafra mais l'a louée pour sa carrière de course à Etienne Leenders et Audouin Maggiar.

 

 

Etienne Leenders connaissait Yann Poirier depuis son plus jeune âge. Alors qu'il le faisait monter à l'entraînement pendant les vacances, Etienne a été le tout premier client à lui faire confiance lorsqu'il s'est lancé dans le pré-entraînement, un métier encore inédit en France en 1992 lorsque Yann s'est installé, alors dans les écuries de Michel Hardy à Saint-Denis-d'Anjou, pendant la construction de son Haras du Chêne. Etienne a également été l'entraîneur de Babylone et Ulyssa des Mottes, mais aussi de la jument de base de toute cette histoire, Ulysse Morinière ! Alors oui, Farafra devait absolument gagner le Prix Yann Poirier au Lion d'Angers, le 30 août 2018.

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