Prix de l'Opéra 2018 : Appleby est un diable à bonne tête

07/10/2018 - Actualités
Lui qui a redonné tout son éclat à la casaque bleu roi de Godolphin, Charlie Appleby a longtemps été un faire valoir de la multinationale dubaïote mais fait une razzia actuellement en France, avec l'aide de l'angevine Sophie Chrétien. L'équipe décroche un nouveau Gr.1 avec Wild Ilusion dans le Prix de l'Opéra Longines. Photos APRH

 

Il a eu une formidable tête d'employé de l'année, ce Charlie Appleby. Et d'ailleurs, c'est un garçon absolument charmant, abordable, qui n'a pas pris la grosse tête malgré ses récents triomphes. Ancien cavalier d'obstacle, vainqueur de quelques point to point en obstacle, il a fait toute sa carrière au sein de l'écurie Godolphin, en montant les échelons petit à petit. Tout d'abord garçon de voyage, puis premier garçon de cour, et enfin assistant entraîneur, il s'est retrouvé avec une casquette officielle d'entraîneur en 2013 suite au licenciement fracassant de Mahmoud Al Zarooni pour doping.

 


Charlie Appleby

 

D'emblée, il remporte sa 1ère victoire de Gr.1 en novembre 2013 avec Outstrip dans la Breeders'Cup Juvenile Turf. Depuis, il n'a cessé de monter en puissance et a même décroché le fin du fin, le Derby d'Epsom (Gr.1) ce printemps avec Masar. L'hiver dernier à Meydan, il a tout gagné. Ses statistiques en France sont extraordinaires depuis son 1er succès de la plus grande importance dans le Prix Marcel Bousac (Gr.1) en 2016 avec Wuheida. Il gagne tout ce qui se présente, des maiden et des black type. Appleby a un atout précieux dans sa manche, une française nommée Sophie Chrétien. Née à Châteauneuf-sur-Sarthe en Anjou, nièce d'Hervé Guillet (celui de Chez Hervé à Deauville), elle travaille depuis très longtemps pour Godolphin et a pris la place de bras droit d'Appleby avec de grosses responsabilités notamment pour la gestion intégrale de l'écurie l'hiver à Dubaï.
 

 

 

Charlie Appleby et Sophie Chrétien étaient présents tous les deux à Longchamp pour assister à la 3ème victoire de Gr.1 de Wild Illusion, née du croisement de Dubawi sur Monsun, avec une belle souche allemande, celle de Royal Higness. Wild Ilusion est une jument de course remarquable en tout point. Lauréate du Prix Marcel Boussac (Gr.1) à 2 ans en 2017 à Chantilly devant Polydream. Cette année, elle a disputé les courses les plus dures du circuit classique. Toute proche 4ème pour sa rentrée dans les 1000 Guineas de Newmarket, elle a ensuite conclu 2ème des Oaks d'Epsom (Gr.1) puis des Ribblesdale stakes (Gr.2) à Royal Ascot, avant de retrouver la victoire de Gr.1 dans les Nassau Stakes (Gr.1) début août à Goodwood. A Longchamp, la partenaire de William Buick a attaqué la première puis a tenu en respect les tentatives d'assaut de Magic Wand (Galileo), qui a elle-même résisté de peu à l'excellente fin de course de la française Homérique (Exchange Rate). La favorite française With You, soeur de Call The Wind, lauréat la veille du Prix du Cadran (Gr.1), a bien conclu aussi mais en retrait à la 4ème place.

William Buick, 30 ans, est au sommet de son art. Il avait pris un risque en quittant la place très confortable de premier jockey de la puissante écurie de John Gosden pour partir chez le débutant Appleby. Mais il sait que ce sont les choix de vie. Il est né et a grandi en Norvège, fils de l'écossais Walter Buick, 8 fois cravache d'or des jockeys en Scandinavie et d'une championne de dressage, il était tellement malingre dans son adolescence qu'il n'a pu débuté en course qu'à l'âge de 18 ans. Très doué, il était tout de même devenu apprenti vedette. Grand voyageur, il parle couramment anglais, norvégien, danois et allemand. Bref, un sacré personnage...
 


Sophie Chrétien, à gauche, et Charlie Appleby, à droite.


William Buick avec son père, Walter, lui-même ancien jockey vedette en Scandinavie.

 

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