Bel La Vie ? Finalement oui

22/03/2010 - Grand Destin
La vie des courses passent par quelques hauts et beaucoup de bas. Marie-Christine et Benoit Gabeur, éleveurs de Bel La Vie, le vainqueur du Prix Jacques d'Indy (Gr.3), possèdent une réussite enviable mais ont connu des heures agitées ces derniers jours.

 

Tenant du titre avec Long Run, Marie-Christine et Benoit Gabeur se sont succédés à eux-mêmes avec Bel La Vie au palmarès du Prix Jacques d'Indy. A l'automne dernier, les 2 chevaux avaient couru le même jour. Si Long Run avait remporté le Prix Maurice Gillois, Bel La Vie avait fait la gaffe de sa vie à la réception de la dernière haie du Prix Cambacérès, chutant alors qu'il semblait capable d’emporter ce Gr.1.

 

 

Bel La Vie s'impose dans le Prix Jacques d'Indy (Gr.3)



De la même façon, les éleveurs sont passés des grandes joies à de cruelles déceptions quasiment à chaque jour de la seule semaine dernière. Nièce de Nononito, soeur de Westos, Westonne et Nagging par Martaline, Fassination a bien gagné à Toulouse samedi 13 mars; Mais le lendemain, Lucky to Be, le frère de Master Minded, s'est complètement raté dans le quinté d'Auteuil, ruinant ses chances dès sa grosse faute à la 1e haie. Ensuite, c'était Cheltenham. Les Gabeur pouvaient gagner 2 Gr.1, mais l'affaire a tourné vinaigre. Double tenant du titre et énorme favori du Queen Mother Chase, Master Minded a déçu, seulement 4e...Quant à Long Run, exporté Outre-Manche, il a fini 3e du RSA Chase. C'est bien d'être 3e de Gr.1, mais mis à part son inexpérimenté cavalier amateur, le fils du propriétaire Robert Waley-Cohen, Long Run avait tout de même la 1e chance de la course.

 

 

Après le Prix Jacques d'Indy, Benoit Gabeur retrouve le sourire au terme d'une semaine agitée

 



Un petit fils d'une championne d'Auteuil


Avec le succès de Bel La Vie, nommé d'une façon qui fait craindre un intérêt pour la série télévisée à grand succès, la tendance s’est soudainement renversée. La mère de Bel la Vie, Bibelle, n'était pas bien bonne, arrachant seulement 1 victoire à réclamer en plat à Lisieux chez Gilles Chaignon, en 6 tentatives. Mais elle est très bien née pour l'obstacle. C'est en effet la dernière fille (par Le Balafré) de la matrone Miss Tracy, qui a beaucoup donné aux barons Louis et Philippe de Bourgoing, tout d'abord en course puisqu'elle a gagné le Prix Maurice Gillois chez André Fabre, puis au haras avec une cascade de vainqueurs dont Master Tracy et Magny, chez Etienne Leenders. Miss Tracy donne des modèles très importants à sa descendance, parfois aussi des caractères bien trempés. L’immense Ussy était bourré de talent mais complètement fou. En haies à Nantes, alors qu’il avait course gagnée, il s’est jeté à l’extérieur dans le dernier tournant. Puis il a continué son chemin tandis que son jockey JJ Manceau était resté accroché au grillage… Avant Bibelle, Miss Tracy avait eu une autre femelle, Lady Tracy, très grande et douée (6 victoires), qui déçoit pourtant en tant que poulinière.

 

 

Bel La Vie chutant à la dernière du Prix Cambacérès en novembre 2009

 



L'étincelle déclenchée par Lavirco


Avec Bel La Vie, on retrouve cette étincelle propre au regretté Lavirco, capable de remettre le feu dans une origine. Lui qui est mort le 9 novembre 2009 des suites d'une infection de champignons a en ce moment ses derniers produits qui naissent après avoir été conçus au printemps dernier à Cercy-La-Tour. Il s'est illustré dernièrement non seulement avec Bel La Vie mais aussi James de Vassy, né dans l'Yonne, 3e de Gr.3 à Cheltenham. Lavirco a eu aussi un bon gagnant dimanche 21 mars avec un 3 ans anglo-arabe nommé Cherco, qui débutait. Ce dernier est né dans les Pyrénées Atlantiques au Haras du Bosquet, des suites du séjour de Lavirco dans la station des haras nationaux de Gelos à Pau. Lavirco arrivait en 2006 dans le sud-ouest après 3 saisons passées au Haras du Pin.

 

 

Lavirco en course en Allemagne

 

Sa réputation était encore loin de celle acquise aujourd'hui, car ses produits allemands ne brillaient guère et ses produits français n'avaient pas débuté. Lavirco a ainsi mieux produit avec des juments de gamme moyenne voire basse rencontrées en France qu'avec les princesses germaniques croisées lorsqu'il est entré en grande pompe à Gestut Farhof des suites de son succès dans le Derby Allemand. Et dire qu'il est arrivé en France parce que le directeur des Haras Nationaux de l'époque n'avait pas pu avoir son jeune frère Laveron. Heureux hasard du destin. Aujourd'hui, le cadet, qui a fait quelques bons vainqueurs récemment, tente de sortir de l'ombre de son aîné disparu.
 

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