Le Tranquille rend hommage à son père mal aimé, plus vieux serviteur de France
Le vainqueur du Prix Congress (Gr.2 à Auteuil), Le Tranquille, élevé par Mme Rémi Cottin et Robert Collet, est un des rares fils de Reste Tranquille, un étalon dont la carrière au haras aura été assez atypique et qui s’est éteint il y a moins de deux mois à l’âge de 28 ans. Il n’a pu malheureusement attendre ce 6 novembre, date de son premier rejeton en « gras ». C’était le doyen des 436 serviteurs en activité en France devant la paire Lesotho et Bering.
Jean-Paul Sénéchal
L’actuel tête de liste des propriétaires en obstacles, Jean-Paul Sénéchal, savoure cette victoire puisque le Prix Congress est son premier Groupe de l’année. Le Tranquille, son élève ainsi que celui de François-Marie Cottin, vient de s’imposer pour la 3ème fois de sa jeune carrière sur le steeple après des bons débuts dans la Listed pour débutants, le Prix Wild Monarch en mai et sa victoire du mois de juillet à Clairefontaine toujours sur les haies.
Le Tranquille vainqueur du Prix Congress monté par David Berra
Son père, Reste Tranquille (fils de Son On Silver), est né en 1982 chez le regretté Louis Chaignon dans l’Orne et portait les couleurs de son épouse qui l’avait confié dans un premier temps à Rémi Cottin puis à Thierry Civel.
Ses premiers pas étaient prometteurs puisqu’à deux ans il s’impose dans ses trois premières sorties dont celle du semi-classique angevin, le Prix Brantôme, par 7 longueurs, couru en mai à l’époque puis celle du Prix Saint-Crespin à Evry, monté par Yves Saint-Martin.
Reste Tranquille photographié en mars 2009 chez Daniel Lassaussaye
Malgré une nouvelle victoire à Cholet à 2 ans, les choses se gâtent par la suite ne pouvant confirmer ses bons débuts. Il s’impose à 3 ans dans un handicap à Saint-Cloud, monté par Alfred Gibert. Sur la touche à l’âge de 4 ans, il effectue une rentrée victorieuse à 5 ans à Cagnes dans un réclamer puis confirme dans la même catégorie. Son compteur s’arrête là après quelques problèmes tendineux.
Que faire ensuite, puisqu’il est encore entier et qu’il n’a pas un palmarès des plus « reluisants ». Direction le haras, pourquoi pas, mais les instances de Pompadour refuse à son propriétaire son agrément comme il le fera plus tard pour un certain inédit, Sèvres Rose.
Son entourage insiste et finira pas recevoir l’aval du SIRE pour une carrière d’étalon avec un maximum de …..5 juments par saison, ce qu’il aura obligation de faire jusqu’en 2003.
Entré au haras en 1988, ses deux premiers produits naissent en 1990 et dès la première année, une pouliche du nom de Reste Ici s’impose dans le Prix Christian de l’Hermite à Cagnes (qui n’était pas encore Listed à l’époque) pour Jean-Paul Delaporte. Malheureusement elle s’accidente gravement ensuite à Rome. Cinq ans après, la génération 1995 sort Ready Noune qui conclu sur le podium de la Grande Course de Haies de Rome, entraîné par Christian Scandella. Dix ans après, Flèche Restée s’est classée sur le podium d’une Listed, le Prix Christian de l’Hermite à Cagnes pour Daniel Lassaussaye.
C’est chez Daniel Lassaussaye, près du Merlerault, que le fils de Son of Silver s’est éteint il y a peu après une vie de « mâle » contrarié. Il avait repris du service à 26 ans en 2008, année où il a « honoré » encore 5 juments puis 12 en 2009, presqu’un record!
A ce jour, seulement 69 produits ont été déclarés à l’entraînement et 19 de ses rejetons ont remporté 63 succès dont certains en Italie et celui de cet après-midi dans le Prix Congress à Auteuil.
