Sophie et Olivier Adet, couple d'espérance

18/02/2011 - Focus Débourrage
Ils se sont installés en 2001 au Haras de l'Espérance, en Anjou, sans rien changer au nom d'origine du lieu dit, qui sonnait bien. Sophie et Olivier Adet forment un couple aujourd'hui à la tête d'un centre de débourrage parmi les plus réputés. Olivier a été mis à cheval par le légendaire Wladimir Hall. Il a puisé chez ce grand homme le goût pour un métier particulier: le maître d'école.

 

Un centre de débourrage, c'est une école pour apprentis chevaux de courses. Des jeunes poulains tout juste sortis des juppons de leurs éleveurs se retrouvent alors en classe, chacun à sa place dans son boxe comme les bambins assis à leur pupitre. Ils apprennent à sortir en rang, les uns derrière les autres sur une piste. Le maître d'école, avec son équipe doivent gérer les jeunes et futurs coursiers avec la plus grande pédagogie. Car il s'agit là de faire d'amadouer les esprits les plus forts tout en leur faisant respecter les règles, et surtout faire comprendre aux chevaux qu'on ne leur veut pas de mal... Simplement les encourager à se préparer physiquement et mentalement à s'exprimer du meilleur de leur possibilité à la course.

 

Haras de l'Espérance



Pour l'homme, tout cela s'apprend, mais surtout se comprend. On ne devient pas dresseur de chevaux de courses par dépit de ne plus pouvoir entraîner ou porter la casaque. Tout ceux qui exercent ce métier et qui sont reconnus par leurs pairs comme les meilleurs professionnels ont ce goût en eux, et donc un don naturel non pas pour faire parler la classe, mais la faire tout court.

 

Olivier Adet



C'est ainsi qu'au terme de sa carrière de jockey d'obstacle dans l'ouest, Olivier Adet s'est lancé en 2001 dans cette profession avec sa femme Sophie. Tous les deux avaient bien anticipé ce projet, avec l'achat au préalable des 15 hectares de terre au lieu dit L'Espérance, dans la région du Lude, au sud-ouest du Maine-et-Loire.

 

 


Car depuis bien longtemps, Olivier Adet suivait cette voie. Il n'est pas peu fier d'annoncer qu'il a été mis à cheval par un grand homme, Wladimir Hall, entraîneur tête de liste pendant des lustres dans la région. Arrivé en catastrophe de Russie avec ses parents à l'âge de 2 ans des suites de la révolution bolchévique, Wladimir Hall possédait un sens inouïe de cheval, ce qui lui a permis de remporter toutes les plus grandes courses d'obstacle en province, mais aussi quelques-unes à Auteuil, ce qui représentait à l'époque un véritable exploit. Son nom est resté une référence suprême pour tous ceux qui l'ont côtoyé, notamment ses apprentis, qui tous sans exception s'en recommandent. Non loin de là, un autre ancien jockey sort de ce rang, JJ Manceau.

 



Olivier Adet a longtemps exercé son métier de jockey dans ce contexte, chez Marc de Montfort. "Dès le début, j'aimais le dressage. Je m'occupais toujours des poulains. Chez Marc de Montfort, c'est moi qui me suis occupé du débourrage de The Fellow. J'ai aussi travaillé à l'écurie de pré-entraînement du Haras du Quesnay, qui était géré à l'époque par Dominique Boulard. Je me rappelle avoir débourré pendant cette expérience un certain Sillery". En tant que jockey d'obstacle, adepte des parcours de cross, Olivier Adet était ce qu'on appelle "cavalier". Aujourd'hui cavalier, il est ce qu'on appelle "maître d'école".

 

Alors apprenti chez Marc de Montfort, Olivier Adet s'était occupé du débourrage
de The Fellow, futur vainqueur du Grand Steeple-Chase de Paris et de la Gold Cup de Cheltenham



Ils prodiguent ses cours pour de nombreuses maisons, des entraîneurs comme Guy Henrot, Cédric et Mathieu Boutin, Bertrand Dutruel, des élevages aussi comme le Haras des Faunes, le Haras de Victot ou autre Haras du Bernesq. De ses classes, sont sortis quelques élèves devenus célèbres, comme Spirito Del Vento, Pearl Sky, Royal Honor, Promesse de l'Aube, Whortleberry.

 

Sophie et Olivier Adet entourent Sendawalis après sa victoire à Maisons-Laffite



De son côté, Sophie a un permis d'entraîner. En 2009, avec son brave Sendawalis, elle a gagné 3 courses dont l'une à Maisons-Laffitte. Elle aussi a les chevaux dans le sang. Elle reprend le flambeau de son grand-père, Marcel Coutard. Président de l'hippodrome du Mans dans les années 80, celui-ci avait lui aussi un permis d'entraîner. Peu après guerre, un champion en son genre du nom de Gracieux avait réussi l'exploit de gagner 50 courses d'obstacles ! Reconnu même s’il n’ était qu’amateur, Marcel Coutard pouvait se permettre de faire appel  à des bons jockeys de son temps, devenus eux aussi des maîtres d'écoles: Guy Henrot, André Fabre...

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