Naissance d'un collectif d'utilisateurs du Haras National du Lion d'Angers

24/06/2009 - Actualités
Depuis quelques jours, des dizaines de signatures déleveurs s'alignent sur une liste afin de créer un collectif d'utilisateurs de la station des Haras Nationaux du Lion d'Angers. Le but est tout simplement la sauvegarder sous sa forme actuelle ou une nouvelle.


En réaction à la rumeur de plus en plus persistante de l'arrêt programmé des activités d'étalonnage de pur-sang par les Haras Nationaux à moyen terme (2012 ou 2013), certains des principaux éleveurs régionaux qui envoient de longue date des juments aux étalons du Lion d'Angers (49) et affiliés ont crée un collectif d'utilisateurs. Tous les week-end sur les hippodromes, des signatures s'accumulent pour gongler ce collectif, fait à l'image de celui des utilisateurs de la RATP, par exemple. (photos Fanny Cyprès)

 

Les éleveurs régionaux se pressent pour Network à la présentation des étalons en janvier

 

La variété des services proposés

 

Important et historique site de l'anjou-maine qui organise une présentation des étalons (lire l'article) très suivie en janvier, Le Lion d'Angers, avec la station associée d'Issé-Châteaubriant (44), propose de nombreux services aux éleveurs en plus de l'étalonnage pur.  Animé notamment par les nouvelles équipes de Jean-Marie Baradeau et Gaël Marionneau, Le Lion d'Angers ouvre avec des vétérinaires une permanence quotidienne pendant tout le printemps pour le suivi gynécologique, sans compter la possible prise en charge complète des juments pour la saison de monte, la mise sous lumière, le pucage, l'identification, la fourniture de colostrum et surtout le poulinage.

Ces services sont évidemment très appréciés par les éleveurs locaux, qui sont très nombreux mais pour la plupart dotés de peu de juments, et pour nombre d'eux pratiquant une autre profession "dans le civil". Ce sont les mêmes qui remplissent les enceintes des courses de l'ouest le week-end. Le Haras National ne désemplit donc pas. Les 2 étalons de tête du Lion d'Angers, Network et Khalkevi, ont les listes archi complètes ce printemps, tandis que Roman Saddle, connaît une spectaculaire regain de vigueur grâce aux résultats de ses 1e produits (lire l'article).
 

 

Khalkevi, toujours plein de vie

 

Anticiper une éventuelle exploitation autonome du site


Le collectif a pour but d'avoir non seulement un droit de regard sur le choix des étalons délégués au Lion d'Angers et à Issé, mais aussi dans une perspective à moyen terme de pouvoir poursuivre l'activité sur le site avec une nouvelle organisation associative, même éventuellement automone par rapport aux Haras Nationaux, si d'aventure ceux-ci venaient à cesser leur activité dans les registres pré-cités, comme c'est déjà le cas dans le cheval de trait.
 

 

La funeste perspective d'une cour d'étalons vide

 

Menacés au sommet de leur forme.

C'est d'ailleurs un fameux paradoxe lors d'une période où les étalons des Haras Nationaux connaissent une réussite historique en France et en Angleterre. Les Lavirco (Mikaël d'Haguenet), Network (Rubi Ball), Le Balafré (Polar Rochelais), Passing Sale (Mon Môme) plus d'autres comme Fragrant Mix, Assessor et Roman Saddle font feu de tout bois actuellement (lire l'article). Cela pendant que les Princess d'Anjou, Mid Dancer ou autre Vision d'Etat descendent eux d'un grand ancien du Haras National du Pin: Garde Royale.

 
 

Roman Saddle, le 3e larron du Lion

 

Déjà un précédent dans le Cantal

Ce genre d'action a déjà été mené à bien cette année dans le Cantal, où un collectif de 15 éleveurs régionaux, dont Rémy Sabatier, Sébastien Constant et Paul Couderc, ont fait face à la disparition des étalons pur-sang d'Aurillac en faisant l'acquisition de Grey Risk, fils de Kendor, placé en pension à la station des HN. Grey Risk va faire une cinquantaine de juments ce printemps. Cette région n'est que très faiblement dotée en structures de haras proposant des services à le clientèle.
 

 

Grey Risk, acheté par un collectif du Cantal et installé en pension au HN d'Aurillac

 

Celle du Lion d'Angers l'est beaucoup plus, bien sûr. Les étalons sont nombreux, le suivi gynécologique et les poulinages sont proposés notamment aux Haras de la Rousselière (Pierre de la Guillonnière),  du Grand Chesnaie (Franck Lamy), du Frêne (Marinette Avril), St-Marcel (Moïse Bricault), de Monnaie (Emmanuel Leblond), de Pelmer (Jean-Marc Godefroy), d'Embers (Jean-louis Prod'Homme) et de la Branchardière (Catherine Thollet). Il n'en reste pas moins que la demande est forte, que la société de plus en plus procédurière amène certains professionnels à limiter les poulinage pour la clientèle extérieure, et que les éleveurs régionaux restent très attachés à leur Haras National, où a été stationné à l'époque le grand Le Pontet.



Les étalons de la saison 2009 au Lion d'Angers


NETWORK
Fils de Monsun, un des nouveaux leaders de l'obstacle. Père de Rubi Ball (Prix Ferdinand Dufaure 2009) et de très nombreux autres AQPS conçus dans le Centre.
 


KHALKEVI
Fils de Kahyasi: petit cheval au grand courage. 2 black-type parmi ses 1e 4 ans dont Realmont.
 

 

ROMAN SADDLE
Fils de Sadler's Wells: jusque là un laissé pour compte dont la production menée par Sadhos révèle la talent.

 



Les étalons de la saison 2009 à Issé-Châteaubriant:


ASSESSOR
Fils de Niniski: le retour à Châteaubriant pour le père du champion anglais My Way de Solzen, Désir d'un Soir, Ange de Beaumont, Nassora, Orlando Magic et Okaido.
 


BALLEROY
Historiquement un des 1e fils de Kaldoun devenu étalon. Très sérieux en plat comme en obstacle, père d'Odeillo du Mathan, Atlantique Nord, Séba le Roi, Barents Sea entre autres. Sa production atteint les 7 millions d'euros de gains.



VENDANGEUR
  Le seul fils de Galileo en France. Un jeune étalon gagnant de Gr.2, petit-fils de la jument de base Virunga, donc issu d'une des plus grandes souches Wildenstein.
 

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