Cheltenham: qui sont les français à l'honneur ?

Même lorsque cela passe par des intermédiaires, le marché de l'obstacle est toujours commandé à sa fin par une riche clientèle anglaise, voire irlandaise, qui nourrit un rêve seul et unique: Cheltenham, et qui est prête à consacrer beaucoup d'argent lui faire prendre forme. Le festival de Cheltenham est donc une vitrine où les chevaux ont la charge de défendre les couleurs de leurs pays. Les locaux doivent se contenter de miète, tant qu'élevage d'obstacle en Angleterre même est presque inexistant. Le match qui a réellement lieu est celui de l'Irlande contre la France.

Partenaire traditionnel (en terme de business du cheval...) de l'Angleterre, l'Irlande a vu d'un très mauvais oeil la poussé de la France dans les 15 dernières années. La crise très douloureuse a fait baisser les prix en Irlande, et ses chevaux affichent des tarifs plus attractifs. Le France joue toujours le rôle de challenger, notamment sur le nombre. La qualité y est en revanche au sommet.

Après la chute de Kauto Star, Mon Môme sauve l'honneur français en prenant la 3e place.
Tous les 2 ont été élevés à 3 kms d'intervalle, au Lion d'Angers.

Malheureusement, les cracks Kauto Star et Master Minded n'ont pu remplir leur mission dans la Gold Cup et le Queen Mother. Dommage car la France pouvaient tenter un premier grand chelem à Cheltenham. En effet, les 3 autres plus grandes épreuves du festival ont été remportées par des chevaux français: Binocular (Champion Hurdle), élevé dans le Calvados par Elie Lellouche (lire l'article), Big Buck's (World Hurlde) par Henri Poulat dans l'Orne, et l'AQPS Soldatino dans le Triumph Hurdle.

Le Calvados remporte le championnat des départements, avec 5 victoires + places de black-types, dont 1 venant de chez l'Aga Khan, toujours très présent à Cheltenham. L'Allier talonne le bord de la Manche avec 4 citations. Incontournable pilier régional, le Haras de Saint-Voir gagne son Gr.1 avec Sanctuaire, un fils de Kendor (ils sautent aussi...), qui est donc propre frère de la semi-classique Histoire Sainte.

Gilles Trapenard réussit un coup de deux à Cheltenham

A noter que Gilles Trapenard, installé au sud du département en se rapprochant de la chaîne des volcans, réussit un doublé grâce à une victoire en amateur et une 2e place de Gr.1. Chez les voisins du centre,  on affiche aussi 2 citations pour la Nièvre, chez Michel Bourneuf, qui gagne 1 Gr.3 et Yves d'Armaillé, 3e d'1 Gr.1, mais aussi une place de Listed pour Marie-France Graffard dans la Saone-et-Loire.

Plus excentrée, la Côte d'Or retrouve des couleurs avec Al Ferof, chez Jacky Rauch qui avait élevé il y a quelques années l'excellent Royal Auclair. On est venu de l'Yonne avec James de Vassy, et de l'Indre avec Notus de la Tour, mais c'est la Corrèze qui s'est envolé le Triumph Hurdle, 1 Gr.1, grâce à Soldatino. Elevé par le jockey corse Alexandre Lastrajoli, Soldatino est le 1e produit de Malory du Chenay, une jument achetée par son père, entraîneur dans l'Ile de Beauté. Titulaire de 7 victoires dans l'Est et en Corse, elle était la meilleure descendante d'une vieille souche un peu essoufflée, venant de chez Jean-Pierre Aumont dans la Manche.

Soldatino très applaudi après son succès dans le Triumph Hurdle (Gr.1)

Après les déconvenues de Kauto Star et Master Minded, le bilan s'est amaigri pour la region ouest. Le Maine-et-Loire compte tout de même 2 places de Groupe pour Henri Malard (Kalahari King) et Alexandre Deschère (Mon Môme), tandis que la Mayenne remporte un accessit avec Benoit Gabeur (Long Run).

Enfin, il faut signaler qu'outre Gilles Trapenard, Jean-Pierre Dubois a lui aussi remporté 2 citations avec Othermix et J'Y Vole. Il complète le bilan d'un grand festival pour l'Orne, qui a remporté aussi 2 succès de Groupe avec Big Buck's et Thousand Stars.

En bonus, on ne résiste pas à souligner à la 2e place dans un gros handicap de Radium, élevée par Michèle Juhen-Cyprès, et dont la vie mouvementée a fait l'objet d'un roman photo dans ces colonnes (lire l'article).