Qatar Arc de Triomphe : le G8 pour le must des G1

03/10/2013 - Actualités
Ils sont venus, ils sont presque tous là, dès que l’automne fût venu. Les stalles de départ disposées sous le Moulin auront fait le plein. Dès qu’ils entendront la voie du starter, ils s’élanceront pour le Graal. Ce 92e Prix de l’Arc de Triomphe aura réuni des participants des 4 coins du monde dont ceux d’Asie, d’Amérique du Sud, d’Europe de l’Est.

L'an dernier, la petite française Solémia avait dominé le monde, et surtout Orfèvre qui s'est jeté contre la lice à quelques mètres du poteau.

 

Longchamp reçoit le G8 pour le G1 de l’année

Sous la présidence du Qatar, la planète course reçoit ce dimanche, le groupe 1 de l’année fort d’un peloton constitué de 8 nationalités différentes : France, Grande-Bretagne, Irlande, Allemagne, Japon, Brésil, République tchèque et le Qatar donc (représenté par le plus français des qatari, Alban de Mieulle).

 
La présence de la famille Al Thani
 
Recouvert de grenat depuis 2008, Longchamp accueille, à nouveau, le Qatar et la famille Al Thani. Elle sera représentée par le pensionnaires du Cheikh Abdullah, frère de l’ancien émir (Very Nice Name) et par le Cheikh Joann, le frère du nouvel émir (Treve).

 

La fille de Motivator, Trêve, a, quant à elle, été achetée également à l’amiable (sur les conseils de Nicolas de Watrigant, son manager en France) par le Cheik Joaan bin Hamad Al Thani (frère cadet de Tamim, le nouvel Emir depuis le 25 juin dernier). Suite à sa victoire dans le Prix de Diane, l’élève du Haras du Quesnay a rejoint, l’effectif de la casaque grise, une casaque lauréate, l’an passé, du Grand Critérium avec Olympic Glory (futur second de Moonlight Cloud dans le Prix Jacques Le Marois et de Maxios dans le Prix du Moulin de Longchamp).
 
Notes :
 
  • Le jumelé d’un propriétaire dans ce championnat du monde du pur-sang n’a été réalisé qu’une seule fois : il y a tout juste 60 ans quand le bordelais Paul Duboscq a placé ses deux représentants sur les deux plus hautes marches du podium. La Sorellina (montée par Maurice Larraun) avait devancé son demi-frère et compagnon d’écurie (celle d’Etienne Pollet), Silnet d’une tête.
  • Sur le site de France Galop, Trêve reste pour moitié la propriété du Haras du Quesnay qui est en fait l’entité de l’association des 4 enfants d’Alec et Ghislaine Head.
 
Intello tentera de conserver le titre de l'Arc pour la casaque Wertheimer.
 
 
Une casaque, tenante du titre
 
La casaque Wertheimer est la tenante du titre, des couleurs portées par Solemia. Elle avait mis fin à une «disette» de plus de 30 ans après le succès de Gold River. Trois succès avec trois femelles de 4 ans (en y ajoutant Ivanjica en 1976) mais cette année, c’est un poulain de 3 ans, Intello, qui portera les espoirs de la célèbre maison de couture (des coutures blanches). Le fils de Galileo aura connu un parcours atypique. Après s’être contenté de la 3e place de la Poule d’Essai (de Style Vendome, future propriété de Cheik Joaan Al Thani) où il a fait figure de vainqueur moral (ayant tiré la corde 17 sur 18 possibles), il atomise ses principaux rivaux dans le Prix du Jockey Club (2.100 m.). Retour sur le mile avec une honorable 3e place dans le Prix Jacques Le Marois de haute facture (seulement devancé par des spécialistes de la distance tels que Moonlight Cloud et Olympic Glory). Une mise en jambe est nécessaire pour aborder l’épreuve reine avec un succès dans le Prix du Prince d’Orange sur 2.000 m.
 
Notes :
 
  • Le Prix du Prince d’Orange est fermé aux 4 ans et plus depuis 1994 et depuis aucun vainqueur ne s’est imposé ensuite dans l’Arc de Triomphe. Avant cette fermeture, seul Saumarez avait fait le doublé (1990). Pour les couleurs Wertheimer, Ivanjica, à 4 ans, leur avait offert le premier succès dans l’Arc.
  • Intello est issu des amours de Galileo et d’Impressionnante, une fille de Danehill. Ne serait-ce pas le même croisement que Frankel (rappelons qu’il est invaincu en 14 sorties dont 10 Gr.1).

 

Pour se rapprocher de Marcel Boussac
 
Le record de victoires appartient toujours à Marcel Boussac avec 6 succès de 1936 à 1949 : Corrida (2 fois), Djebel, Ardan, Caracalla et Coronation. Cette année, le prince saoudien, Khalid Abdullah est en passe de s’en rapprocher après les succès de Rainbow Quest, Dancing Brave, Rail Link et Workforce (2010). En outre, le team de Coolmore pourrait égaler le nombre de victoires de S.A. Aga Khan après Montjeu, Hurricane Run et Dylan Thomas.
 
Notes :
 
La famille Aga Khan compte 6 succès : Son Altesse Karim est lauréat de 4 Arcs de Triomphe (Akiyda, Sinndar, Dalakhani et Zarkava) alors que son grand-père en détient deux : Migoli (1948 et Nuccio (1952). Après les championnes comme Zarkava, Sarafina, Shareta, notons qu’à l’image de la saison en demi-teinte, la casaque verte est absente, aucun élève n’ayant été jugé digne de la représenter.

 

Pour prendre, seul les commandes

Olivier Peslier est en passe de prendre la tête au palmarès des vainqueurs d’Arc. Avec 20 montes et 4 victoires (Helissio, Peintre Célèbre, Sagamix et Solémia) il partage les commandes avec Jacques Doyasbère (19 montes), Freddy Head (21 m.), Yves Saint-Martin (22 m.), Pat Eddery (22 m.).
 
Olivier Peslier a monté pour la 1e fois en 1993 (Talloires pour André Fabre) et n’a manqué aucune édition depuis. Pour sa part, Christophe Soumillon monte pour la 13e fois depuis l’an 2000, année de sa première monte (en selle sur Daring Miss pour André Fabre). Est-ce un heureux présage pour Orfèvre. Il n’a manqué que l’édition 2011 du fait d’une mise à pied.
 
 
Un palmarès hors du commun, un Fabre en force
 
André Fabre est l’actuelle tête de liste des vainqueurs d’Arc avec 7 succès. A l’heure de ces lignes, il figure encore avec le quart des restants (5). Son palmarès dépasse tout entendement ; il approche les 700 victoires de groupes depuis 1978 dont 107 Gr.1 en France et 47 à l’étranger. Rappelons qu’il compte également 215 victoires en obstacles de 1978 à 1983 dont quatre Grand Steeple-Chase de Paris consécutifs. Ses 5 pensionnaires portent les casaques de Khalid Abdullah, de Godolphin, des frères Wertheimer (tenante du titre), du Prince saoudien Faisal et celle de Teruya Yoshida (co-propriétaire de Danedream et surtout porteur de parts dans Sunday Racing Co, propriétaire d’Orfèvre), excusez du peu !
 
Note :
 
André Fabre a sellé 60 partants dans l’Arc depuis 1983 dont 5 en 1994 (victoire de Carnegie), 4 en 1989 et 1993.
Au palmarès de la course, il n’existe qu’un seul jumelé d’entraîneur, celui d’Elijah Cunnington en 1924 avec Massine et Isola Bella.
 
Pour se succéder
 
Au palmarès de l’épreuve, une seule femme entraineur s’est imposée, il s’agissait de Mme Christiane Head en 1979 avec Three Troikas (achetée yearling à Newmarket), montée par son frère et appartenant à sa mère. Favorite de l’édition 2013 avec Trêve (élevée au Haras du Quesnay), elle pourrait se succéder à elle-même. Par contre, la famille compte, outre la gagnante 79, 4 autres succès avec les élèves de son père Alec : Nuccio pour le grand-père de Karim Aga Khan, Saint Crespin pour le prince Aly Khan, Ivanjica et Gold River pour Jacques Wertheimer.
 
Au départ de l’édition 2013 figure le conte de fée, Haya Landa, qui tentera de faire aussi bien, si ce n’est mieux que l’an passé (4e). Elle est entraînée par Sylvie Audon et demeure la propriété de la sympathique restauratrice, Odette Fau.

Notes :

  • Propos d’Alec Head après le succès de Trêve dans le Prix Vermeille : « j’ai élevé la gagnante mais aussi l’entraineur ».
  • Trêve ne serait pas la première gagnante élevée par Alec Head puisqu’il faut rappeler que Detroit, lauréate en 1980 pour Robert Sangster, avait été élevée par l’Ecurie Aland (Alec Head et le comte Roland de Chambure).

 

Les supplémentés
 
A l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, il est annoncé la venue de trois candidats supplémentaires. Leurs propriétaires devront s’acquitter de la coquette somme de 100.000 €.
Il s’agirait de Trêve, c’est une évidence, de Leading Light, un fils de Montjeu, lauréat du Saint-Leger anglais et invaincu à l’exception d’une place de 4e en débutant à 2 ans. Le troisie larron, Meandre, vient de s’imposer dans le Preis von Europa (dans lequel il avait été également supplémenté), mais contre toute attente, il a été rétrogradé sévèrement à la 3e place. Pour l’anecdote, ce fils de Slickly participe à son 3e Arc après ceux de 2011 et 2012 pour la famille Rothschild. Signalons qu’en 2011, Edouard de Rothschild avait été contraint de le supplémenter après son succès dans le Grand de Paris. Meandre court sous la responsabilité du tchèque Arslangirey Shavuyev, pour les couleurs du si controversé jeune tchéchène Ramzan Kadyrov. Cela porte à 3 le nombre de chevaux en provenance de l’Europe de l’Est après Tullamore et Mikhail Glinka l’an dernier (à l’exception des 4 candidats russes, dont Anilin, il y a fort longtemps)
 
Note :
 
Danedream et Saumarez sont les seuls vainqueurs ayant été préalablement supplémentés. Quelques autres sont montés sur le podium tels que Tony Bin (1987, l’année précédent son succès), Borgia (la championne allemande), Leggera et dernièrement Cavalryman. Avec les trois de cette année, le nombre des chevaux supplémentés atteint quand même un total de 50 (tout rond) depuis 1986.
 
 
Un testerin, inédit
 
 
L’an dernier nous avions un seul candidat en provenance de province, Jean-Pierre Gauvin (Saonois). Cette année, Christophe Ferland représente le centre d’entrainement de La Teste (pour ne pas être en reste avec celui de Mont de Marsan, l’actualité de la semaine). Son élève, Sahawar (Dark Angel) n’a jamais disputé une seule épreuve de groupe. Malgré tout, il est à l’arrivée de toutes les Listed que l’on lui a proposées. Il reste sur une seconde place le 17 août à Deauville dans une « B » après avoir été placé du Derby du Midi (de sa compagne d’écurie Chalnetta), du Derby du Languedoc (d’Au Revoir), de la Coupe des 3 ans à Lyon (de Très Blue), du Prix Frédéric de Lagrange à Vichy (il n’était que 3 en piste) et à 2 ans du Grand Critérium de Bordeaux. Il avait enlevé à 2 ans, un semi-classique du Sud-Ouest, le Prix Louis Bedout à Mont de Marsan.
 
Note :
 
Le centre d’entraînement de La Teste avait déjà donné deux partants dans l’Arc : Blue Brésil en 2008 (Lionel Larrigade) et il y a fort longtemps, Fabliau en 1975 pour Eric Danel (à l’époque où il était dans le Sud-Ouest). En cas de trop plein, le pensionnaire de Christophe Ferland risquait de passer à la trappe étant le premier éliminable.
 
Un seul invaincu au départ
 
Un seul ou plutôt une seule invaincue au départ, il s’agit bien évidemment de Trêve. Souhaitons-lui le même sort que Zarkava en 2008 et non celui de deux autres ayant fait préalablement le doublé Diane-Vermeille : Stacelita (2009), Aquarelliste (2001).
 
Gagner en ne débutant qu’à 3 ans
 
Deux 3 ans, Ruler of The World et Flintshire, n’étaient pas assez matures pour débuter à 2 ans, ils n’ont donc entamé leur carrière que cette année. C’était aussi le cas de certains vainqueurs des 30 dernières années tels que Rail Link, Sagamix (invaincu après 3 sorties seulement dont le Prix Niel), Carnegie et sa mère Detroit.
 
 
Un Arc à fort accent germanique
 
A la lecture des restants, on s’aperçoit que 6 candidats sont issus d’étalons ayant fait une superbe carrière sur la piste mais aussi au haras. Ils tenteront de rendre hommage à leur père respectif : Monsun, disparu il y tout juste un an (septembre 2012) et Lando, très récemment décédé (août dernier), père de la française Haya Landa.
 
Novellist, l’un des favoris par Monsun, reste sur 5 victoires consécutives (4 Gr.1) dont le Grand Prix de Saint-Cloud, l’Arc de Triomphe des anglais (les King George VI) et le Grosser Preis von Baden. L’an passé dans le Deutsches Derby, il n’avait été devancé que par Pastorius (futur lauréat du Prix Ganay et qui, sans une blessure, aurait dû faire partie du G8).
Novellist, fils de Night Lagoon (gagnante à 2 ans du très prisé Preis der Winterkonigin Gr.3), a été élevé par son propriétaire, Christoph Berglar (ancien directeur du Jockey Club allemand de 1997 à 2000). Night Lagoon fait partie d’une remarquable famille maternelle allemande, celle construite par la Comtesse Batthyany (décédée en 1989) et son frère, le baron von Thyssen, à la Gestüt Erlenhof.
 
 

Notes :
  • En juillet dernier, les King George VI and Queen Elizabeth enregistrait la victoire de Novellist qui faisait suite au succès de Danedream. Deux succès allemands consécutifs !
  • Christoph Berglar, propriétaire d’un haras en Allemagne depuis 1995, Union Gestüt (30 poulinières environ, managées par Ronald Rauscher et un étalon, It’s Gino, 3e de l’Arc de Zarkava), s’est offert en mai 2011, un haras à Paris dans le Kentucky, Stonereath Stud, acheté aux époux Brown (Darrell et Lendy, les éleveurs de la championne Blush With Pride). Il est managé par Peter Berglar, le 3e fils de Christoph.
     
Et même un accent franco-sud-américain
 
 
Un petit parfum d’exotisme brésilien du Rio Grande do Sul vient nous chatouiller les narines en l’occurrence les naseaux. Le pensionnaire de David Smaga, Going Somewhere, a débarqué à Lamorlaye en mai dernier en provenance de San Isidro (Argentine) après une 3e place dans le Premio 25 de Mayo (Gr.1) sur 2.400 m., entraîné par Juan Carlos Etchechoury.
 
En décembre, entraîné alors par Florio Barbosa, il avait enlevé à San Isidor l’Arc de Triomphe argentin, le Premio Carlos Pellegrini (Gr.1 du nom du fondateur du Jockey Club argentin) en battant le champion argentin Indy Point dans un temps record de 2’22’’20 sur les 2.400 m. (le record de l’Arc français est de 2’24’’49).
 
Propriété de Benjamin Steinbruch, Going Somewhere est né le 20 octobre 2009 en son haras Philippson à Sao Paulo. Il bénéficie donc d’une livre, pour une naissance après le mois de juillet. Il est le fils de Sulamani (second de l’Arc de Marienbard) après s’être adjugé le Prix du Jockey Club pour la casaque Niarchos. Sa mère née au Brésil, Angel Star, est restée inédite sur la piste. Son grand-père maternel, Special Nash (Nashwan), s’était imposé dans un Gr.2 à 2 ans en Italie (Premio Guido Berardelli 1997) puis avait été exporté en 2001 au Brésil.
 
 
Going Somewhere a remporté le Carlos Pellegrini en Argentine, qui est la plus grande course d'Amérique du Sud, en 2'22''20 sur 2400 m, soit 2 secondes plus rapidement que le record de l'Arc !
 
 
Son aïeule connaissait déjà Longchamp
 
Il est issu d’une famille argentine depuis le 19e siècle qui débute par l’importation en 1889 d’une française, Etoile (née en 1884 par Le Destrier, étalon au Haras de Chamant puis celui de Lonray), placée à 3 ans à Longchamp pour Pierre Donon et fille de Ella (importée d’Angleterre par Armand Donon). Le frère ainé d’Etoile, Extra, est vainqueur des Prix Daru et Hocquart, second du Prix Lupin, 3e  du Prix du Jockey Club, de la Forêt et Royal-Oak.
 
Pour l’anecdote, Pierre Donon figure au palmarès du Prix de Diane et de la Poule d’Essai 1890 avec Wandora, et au palmarès du Prix du Jockey Club et Grand Prix de Paris 1888 avec Stuart. Ils étaient entrainés par Thomas (Tom) Cunnington à La Morlaye.
Stuart rentre au haras suite à une blessure après le Grand Prix de Paris. Un éleveur sud-américain propose 600.000 F. à Pierre Donon qui refuse l’offre (Stuart est, entre autres, le père de mère de Ronde de Nuit).
 
Notes :
 
  • Sulamani a fait quelques saisons en «shuttle» entre l’Angleterre et le Brésil. En 2007, il était stationné à Belair Stud chez Eduardo Guimaraes. Quant au Haras Philippson (Benjamin Steinbruch), il a accueilli Peintre Célèbre. Pour l’anecdote, Sinndar devrait être parti à Sao Paolo au Haras Calunga chez Silvio Crespi tout comme avait fait Dream Well (le frère deSulamani).
     
  • L’Arc de Triomphe français a déjà accueilli quelques sud-américains avec la venue de deux brésiliens, Much Better (1994) et Hot Six (2009). Deux argentins ont aussi débarqué sur notre sol, El Sembrador (1995) et Mia (1977). Cette dernière, entraînée par Juan Etchechoury, restera ensuite en France chez Bernard Sécly.
     
  • En avril dernier, après 2 ans de suspension, Juan Carlos Etchechoury avait repris à Florio Barbosa la suite de la carrière de Going Somewhere.
     
  • Le nom du haras des Steinbruch, Philippson, vient du nom de la première colonie brésilienne fondée en 1904 sur les terres de Santa Maria. C’est là que les parents de Benjamin (Mendel et Dorothea) s’étaient rencontrés et mariés.
     
  • La famille Steinbruch est une des plus riches du Brésil et la 136e fortune mondiale. Dorothea, la veuve de Mendel décédé en 1994, est la femme la plus riche du pays. Elle a hérité de son mari qui avait créé la Compagnie Nationale de Sidérurgie, dirigée, depuis, par ses fils Benjamin et Ricardo.
     
  • En 1998, Benjamin était le propriétaire du cheval de l’année, Quari Bravo (GP Brasil, GP Sao Paulo). Il posséderait actuellement 65 yearlings et outre Going Somewhere, il a envoyé chez David Smaga, l’une des meilleures pouliches du pays, Gaga A.
 
 
Ce dimanche, c’est aussi la fête des pères
 
Une seule arrivée a donné lieu à un jumelé d’étalon avec la victoire en 1942 de Djebel devant Tornado, deux fils de Tourbillon. Le regretté Montjeu, vainqueur en 1999, a délégué 2 de ses sujets, Leading Light et Camelot. Il est déjà le père d’Hurricane Run, lauréat en 2005. Montjeu sera le seul gagnant de l’épreuve à pouvoir inscrire son nom en tant que père de vainqueurs.
 
Si Monsun arrive en force, il n’a encore pas donné de vainqueur mais l’an dernier son fils Masterstroke a terminé à la 3e place. Dansili nous présente deux candidats. Rappelons qu’il a donné le vainqueur 2006 (Rail Link). Galileo, malgré sa réputation, n’a pu faire mieux que 3e (dead-heat) en 2008 avec Soldier of Fortune.
 
Issus d’étalons stationnés en France, seul Slickly a déjà donné à la course, un candidat. Motivator et Whipper sont encore inédits dans l’épreuve, mais Trêve pourrait bien transformer l’essai.
 
 
Une histoire de doublés

Le Derby d’Epsom dans le rétro. Le vainqueur de l’édition 2013, Ruler of The World, est présent à Longchamp, tout comme l’ont été d’autres vainqueurs à Epsom qui ont doublé la mise à Longchamp : Sea Bird, Mill Reef, Lammtarra, Sinndar (monté par John Patrick Murtagh, le partenaire de Novellist), Sea The Stars et Workforce.

D’autres n’ont pas eu la même réussite : Camelot (7e), Motivator (5e), Authorized (non placé) et puis Nijinsky (2e) dans un Arc de légende. D’autres n’ont pas couru pour raison de santé ou autres objectifs comme les plus récents Pour Moi, Galileo (parti courir la Breeders’Cup Classic), New Approach (vainqueur des Champion St.).


C’est dans les vieux pots…

Il est amusant de constater que les deux japonais sont issus de deux des mères les plus âgées du contingent : la mère de Kizuna est née en 1990 et celle d’Orfèvre en 1997. La mère de Leading Light, le supplémenté, est née en 1994.
Pourtant cela n’a pas empêché quelques rejetons de s’illustrer quand on voit que la tenante du titre, Solemia s’est imposée l’année des 24 ans de sa mère. Urban Sea est décédée en mars 2009, alors que son fils, Sea The Stars a vaincu 6 mois plus tard.
 
 
Des achats, des ventes et l’élevage
 
La plupart des chevaux du peloton ont été élevés par leurs propriétaires, les autres sont entrés dans leur effectif suite à des achats soit à l’amiable soit dans le cadre de ventes publiques :
 
  • Very Nice Name a été élevé par Rémi Boucret dans la Sarthe et vendu aux ventes d’Octobre de Deauville pour 50.000 €. à Umm Qarn Farm (Al Thani). Rémi Boucret élevait des trotteurs jusqu’au jour (décembre 2005) où il a acheté une pouliche pur-sang sortant de l’entraînement, Namona (adjugée 37.000 € à France Turf International, Philippe Jousset). Son premier produit fût Too Nice Name et le troisie Very Nice Name (lire l’article du 8 mars 2013)
     
  • Ocovango n’a pas trouvé preneur sur le ring de Deauville mais a été acheté à l’amiable par la BBA Ireland, dans le cadre de ces ventes, pour 180.000 €. Il a été élevé par Watership Down, le propriétaire de The Fugue (partante probable) et de Dar Re Mi. Sa grand-mère, Crystal Music (Fillies’Mile Gr.1, 2e Irish 1000 Guinées et Coronation St.), est entrée dans l’escarcelle de Lord Andrew Lloyd-Webber, suite à l’achat de sa mère, Crystal Spray, pleine de Sadler’s Wells en décembre 1995. Une superbe famille maternelle. Ocovango a terminé 3e du Grand Prix de Paris après s’être imposé dans le Prix Greffulhe qui lui ouvrait les portes du Derby d’Epsom dans lequel il termine 5e de Ruler of The World.
     
  • Yellow and Green (finalement déclarée dans le Prix de Royallieu) et Trêve ont changé de mains à l’amiable (pour la famille Al Thani) suite à leur succès respectif : la première à Saint-Cloud dans le Prix de Malleret, la seconde à Chantilly dans le Prix de Diane. Yellow and Green avait été achetée yearling 160.000 € par Nicolas Clément pour le compte du comte André de Ganay et Trêve n’avait pas trouvé preneur aux ventes d’octobre. Elle est rachetée pour 22.000 € par son éleveur.




Ramzan Kadyrov, chaleureux président tchétchène, aura son 1e partant dans l'Arc de Triomphe avec Méandre.
 

  • Meandre a été élevé par la famille Rothschild qui l’a exploité en courses avec les succès que l’on connaît (Grand Prix de Paris, Grand Prix de Saint-Cloud, Grosser Preis von Berlin). Il sera vendu à l’amiable la veille de la Dubai World Cup. Il reste donc sur 3 places de second dauphin dont celui du Grosser Preis von Baden de Novellist. (voir plus haut la rubrique les supplémentés). La famille maternelle est une origine Boussac, celle de la championne Apollonia, gagnante du Prix Morny, du Grand Critérium, de la Poule d’Essai et du Prix de Diane. Le baron Guy de Rothschild avait acheté sa petite-fille inédite, Cleophis, pleine d’Abdos en novembre 1975 pour 90.000 F à une vente de Marcel Boussac.

 


 

  • Sahawar a été acheté 55.000 € par Christophe Ferland aux ventes d’août à Deauville. Il a été élevé par Philippe Michenot au Haras de Beauvoir situé à la lisière de la Vendée et des Deux-Sèvres. Sa mère, Saaryeh gagnante à Ascot à 3 ans, avait été achetée par MAB Agency pour 13.500 € aux ventes de Goffs. Elle n’est autre que la fille de Belle Argentine, qui pour les couleurs de Jacki Clérico, avait terminé 3e de la Poule d’Essai et 4e du Prix de Diane, deux Gr.1 remportés par East of The Moon.
  • Love Me True (Kingmambo), mère de Duke of Marmalade (Danehill) (qui avait participé à l’Arc 2008) et de son frère Ruler of The World (Galileo). Le team de Coolmore avait acheté leur mère yearling (1999) pour $ 1.300.000. Placée de Gr.3 à 2 ans, elle avait ensuite servi de leader à Imagine lors de sa victoire dans les Irish 1000 Guinées 2001. Le team de Coolmore devait présenter (seulement en cas de bon terrain) Camelot que l’on connaît pour sa formidable carrière à 3 ans et Leading Light (il devrait courir puisqu’il va être supplémenté). Tous les deux ont été achetés yearling pour 520.000 Guinées. Quant au leader présumé, Kingsbarns (Galileo), il a été élevé par l’épouse d’Aidan O’Brien. Invaincu à 2 ans, il restait sur un succès dans le Racing Post Trophy avant sa rentrée en septembre dernier finissant loin, très loin même dans les Irish Champion St. de The Fugue. 

 

The Fugue, une championne anglaise.

 

  • The Fugue, la championne élevée par Lord Lloyd-Webber et de son mentor John Gosden, n’est pas certaine de courir (toujours le terrain). Comme sa devancière, Dar Re Mi, elle a remportée les Yorkshire Oaks. La mère de The Fugue, Twyla Tharp (également élevé par Lord Webber),  a été vendue en décembre dernier, pleine d’Oasis Dream pour 1.700.000 Guinées à Mandore International. Elle a donné naissance à une pouliche née au Haras du Bouquetot, le haras récemment acheté par le Cheik Joaan Al Thani. Son frère, le yearling de Shamardal, élevé par Lord Webber, est inscrit au catalogue de Keeeneland, la semaine prochaine. La grand-mère, Sumoto (Mtoto) a atterri au haras suite à son achat en décembre 2000, pleine d’Inchinor, pour 920.000 Guinées, un bulletin signé Charlie Gordon-Watson.
     
  • Al Kazeem, élevé par John Deer, provient d’une branche maternelle de Keswick Farm (Mlle Peggy Augustus). Sa 3e mère, Treasure Chest (née en 1962) a été très prolifique au haras par ses filles dont Kanz (second top-price des ventes de yearling à Keeneland en 1982 à $ 2.100.000), la grand-mère d’Al Kazeem. Une autre de ses filles, Crown Treasure, a produit les deux propres frères bien connus à Saint-Cloud, Diamond Shoal et Glint of Gold.
     
  • Orfevre, son pedigree et l’arrivée de la famille maternelle au Japon a été narrée lors d’un article paru le 19 septembre dernier. Lire l'article.

 

La corde :
 
Les cordes 2 et 7 détiennent le plus grand nombre de victoires (6). Danedream avait tiré la corde 2 (sur 16), tout comme Detroit (sur 20) et son fils Carnegie (sur 20 également).
Solemia, la 6 (sur 18) qui compte dans ses rangs également Sea The Stars. Montjeu avait tiré la corde 10 (sur 14), celle de Saumarez (sur 21) et Rainbow Quest (sur 15). Les deux pouliches des Wertheimer, Gold River (24 pts) et Ivanjica (20 pts) avaient eu le même tirage, la corde 14. La pouliche de Criquette, Three Troikas, la corde 17 sur 22.
 
Les dés sont jetés, à vos jumelles et que le meilleur gagne !
UPDATE :

  • La plupart des passionnés avaient trouvé sévère la rétrogradation de Méandre dans le Preis von Europa. Après avoir fait appel de cette décision, le fils de Slickly a récupéré la place qu’il avait acquise sur la piste, c'est-à-dire la victoire. (source : Direktorium, le FG allemand).
     
  • Lanfranco Dettori est tombé à Nottingham ce mercredi 2 octobre. Dans un premier temps, le diagnostic était optimiste. Il n’en est rien, Frankie souffre d’une fracture de la cheville et sera out pour le dimanche de l’Arc. Selon le Racing Post, Thierry Jarnet a été contacté pour «récupérer sa» monte, celle de Trêve. Il n’avait pas de monte l’an dernier et son dernier résultat en 2011 est une seconde place avec Shareta.
 

 

Voir aussi...