Le Haras de Maulepaire vu du ciel ! Visite guidée de Pierric Rouxel

08/07/2015 - Découvertes
L'un des plus grands élevages de France avec ses 500 hectares et ses 60 poulinières, le Haras de Maulepaire, près du Mans dans la Sarthe, a plus d'un siècle d'existence. Fier de son histoire mais loin d'un musée Maulepaire sort tous les ans des vedettes, dont Dunaden, Bubble Chic, Le Grand Lucé et Weekela pour ne citer que les plus récents. Son directeur Pierric Rouxel vous propose une visite guidée vu du ciel !

 

Mais c'est qu'il y a où se perdre...Même en prenant de l'altitude grâce au drone, le pilote cherche des points de repères entre les forêts, les pistes, les paddocks et les nombreuses écuries disséminées sur un domaine de près de 1000 hectares dans sa globalité. Car ce qu'on aperçoit depuis l'autoroute A11, en venant de Paris aux abords du Mans, au niveau de l'aire de Maulepaire, n'est que le début d'un site immense dédié aux chevaux depuis 1908, lorsqu'Elisabeth et Jean Couturié, issus d'une grande famille de banquier en France et aux Etats-Unis, passionnés de chevaux, ont décidé d'implanter leur quartier général hippique non pas en Normandie mais dans la Sarthe.

 

 

Aujourd'hui, l'ensemble est composée du Haras de Maulepaire, étendue sur 500 hectares dont à peu près la moitié de paddocks avec 140 boxes, du Haras du Mesnil dirigé par Antonia et Henri Devin, sans oublier la partie nommée Longueville où Dominique Sepulchre a son centre d'entrainement, et sachant le plus proche voisin est le Haras de la Perrigne de Bella et Jean-Hugues de Chevigny avec sa pistes et ses 150 hectares...

Maulepaire est le nom d'une des écuries de la propriété, en l'occurrence le centre d'entrainement crée par Gérard de Tarragon, le neveu de Bertrand de Tarragon, une grande figure des courses, qui s'est éteint en novembre 2013. Ce nom a été donné à toute la partie revenant au Comte et à la Comtesse de Tarragon après le décès de Mme Couturié en 1982, pour bien l'identifier par rapport au Mesnil. Il comporte le majestueux château, et 3 grandes parties distinctes : les poulinières suitées, les yearlings et le centre de débourrage, qui utilise 2 pistes dont un de 4000 m tracée en forêt. Ici, nul besoin de drainage, tout est composé de sable naturel. " De la terre à lapins, comme certains disent...Cela nous convient parfaitement car ce sont des sols parfaitement sains." explique Pierric Rouxel, l'homme qui dirige une équipe de 18 personnes sur place et une vaste clientèle internationale.

 

 

A l'époque où il était stagiaire au Haras du Mesnil, le futur Sir Henry Cecil a marqué son empreinte en dessinant un cheval au pas dans le ciment fraichement coulé devant une rangée de boxes du Haras de la Chaussée. Mais Mme Couturié lui a fait remarquer que si son dessin était très raffiné, le jeune auteur devait prendre quelques cours d'hippologie car il était quand même étrange d'avoir représenté un cheval marchant...à l'amble !

  

Car si le Haras de Mme couturié est une légende, nourrie par de célèbres stagiaires comme François Boutin ou Henry Cecil (qui a laissé une trace dessinée dans le ciment de la cour d'élevage), ou par le souvenir du crack Right Royal (triplé Poule / Lupin / Jockey-Club en 1960 puis vainqueur des King George d'Ascot) qui avait généré une visite de la Reine d'Angleterre, Maulepaire est aujourd'hui "dans le coup". " Nous avons notre place sur l'échiquier de l'élevage français. Nous avons une tradition familiale dont nous sommes fiers et nous continuons d'élevage dans cet esprit avec nos 25 juments personnels, mais nous avons aussi une clientèle extérieure forte et internationale, qui fait confiance à nos méthodes et nos installations authentiques, naturelles, sans "chichi", mais fonctionnelles et efficaces pour créer des chevaux de courses. C'est ce qui nous permet de sortir des black-type tous les ans."


A Maulepaire, les chevaux mangent du mâche, cuit au feu de bois !


Maulepaire prend occasionnellement des chevaux au repos pour des courtes périodes, mais le principe de la relation à la clientèle extérieure est beaucoup plus fondée sur un travail à l'année avec des souches suivies, comme celle du Comte Decazes qui a donné Berryville ou Dunaden, celle de l'allemand Dieter Burkle qui a donné Molly Malone (Prix du Cadran) et en 2015 Weekela (Prix Chloé, 2e St Alary). Pêle-Mêle, on peut citer aussi, tant en plat qu'en obstacle, Le Grand Lucé, Parigny, Grand Souvenir, Polivalente, Tuzla et Valanjou, Honorifique, La Koumia, Ballade Viennoise, et Villa Molitor. Dans les années 2000, Pierric Rouxel s'était vu confié une importante mission de la part de Zackaria Hakam, venu du Maroc (son pays natal). En 10 ans à peine, avec des moyens beaucoup plus restreints que ceux des investisseurs américains, nippons ou arabes, l'élevage Hakam a atteint l'élite, notamment grâce à Ivory Land, l'inusable Zack Hall ou le classique Bubble Chic, dauphin du Jockey-Club puis champion à Hong Kong. Malheureusement, M. Hakam, disparu subitement en 2011, n'a pas pu goûter lui-même aux fruits du succès, mais sa veuve se relance aujourd'hui en France mais ausi chez elle au Maroc avec une organisation que Pierric Rouxel est actuellement chargé de restructurer.

 

Dunaden


Bubble Chic


Wekeela.


Le Grand Lucé.

A noter que le Haras de Maulepaire ne détient pas d'étalons sur place, même si les étalons du Haras du Mesnil sont logés dans ses murs, à l'écurie de la Chaussée. Enfin, à travers son directeur, Maulepaire se montre particulièrement actif au sein du Syndicat des Eleveurs et de l'Asselco.

 


Pierric Rouxel


Le Comte Bertrand de Tarragon.


Mme Jean Couturié

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