Jersey Derby, triomphe musclé du jockey français Davy Delalande

23/07/2018 - Evénements
Jockey d'obstacle dans l'ouest, Davy Delalande a passé une journée triomphale le dimanche 22 juillet 2018 sur l'ïle de Jersey, où il a gagné le Derby en plat mais aussi une course de haies pour le même entraîneur, James Moon. Mais son succès de Derby a été mouvementé ! Retour sur une journée de suspens au bord des falaises.

 Il était venu en famille, avec ses parents, son père Walter Delalande lui-même ancien jockey et sa mère qui mettait pour la 1ère fois les pieds hors de France. Le " bon fils" a fait passé une journée de rêve à ses auteurs. Montant 3 fois au cours d'une réunion comportant 5 courses, il a fait un doublé et a terminé une fois 2ème. Mais surtout, il a décroché les 2 plus beaux titres de cette journée de gala. Car après s'être imposé dans la course de haies, en selle sur Samuel French, un "FR" par Ballingarry qui brisait la glace pour sa 6ème sortie à 6 ans. Davy Delalande a remporté la plus grande course plate de l'année sur l'ile de Jersey, le Derby. sur 2400 m, en selle sur le 6 ans Black Night, pour le même entourage, l'entraîneur James Moon et ses parents, Anne et David Moon.

 

 

Il y a eu du suspens et tout le monde a tremblé pendant près d'une heure après la course. Après deux faux-départs causés par un concurrent réfractaire devant les élastiques, car il n'y a pas de boîtes de départ à Jersey, Black Night, toujours entier, s'est mis lui-même à montrer du caractère et il a presque refusé le départ. Parti bon dernier, Davy Delalande s'est retrouvé dans une position embarrassante, devant faire le tour de tout le monde et partir de loin alors que son cheval, amateur du mile; se retrouvait sur une distance de 2400 m qui représente le bout du monde. Courageux, Black Night a pris l'avantage à mi-ligne droite mais il a beaucoup souffert dans les 150 derniers mètres qui se terminent par une grimpette. A la finale, il n'a conservé l'avantage que du plus court des nez, tout en ayant versé sur son rival à la corde. Au terme d'une enquête interminable, et quelques sueurs froides, Davy Delalande a conservé sa victoire. Le contact était infime et n'a jamais empêché l'autre jockey de solliciter sa monture, mais les commissaires, qui ne jugent que neuf réunions de courses dans l'année, c'est à dire l'entièreté du programme de Jersey qui s'étend de Pâques à la fin août, se montrent extrêmement pointilleux. S'ils venaient en Bretagne, ils passeraient des nuits entières dans leur salle...

 

VICTOIRE DE SAMUEL FRENCH


Davy Delalande avec ses parents.

 

Le Derby de Jersey se dispute sur un site tout à fait atypique, au bord des falaises à la pointe nord-ouest de l'île anglo-normande. Les tribunes face à la piste offrent une vue panoramique stupéfiante sur la mer le long d'une côte restée très sauvage, car le littoral bénéficie de protections très serrées. Jersey a un statut particulier. Paradis fiscal, Jersey dépend plus ou moins de l'Angleterre mais possède son propre gouvernement et son parlement. Alors que tout le monde parle anglais sur l'île, qui est beaucoup plus proche de Saint-Malo que des côtes britanniques, toutes les adresses et les noms de rues sont en français, témoignage d'un attachement culturel et historique très fort avec la France.

Néanmoins, au niveau des courses, l'arrivée d'un jockey français bouscule les habitudes. Il n'y a pas de jockeys installés sur place à demeure. Tous les dimanches de courses, les entraîneurs locaux font venir d'Angleterre des cavaliers et cavalières de tous bords, jockeys de 3ème zone, amateurs, femmes et hommes mélangés. Les poids permettent aux jockeys d'obstacle de courir en plat. Davy Delalande est le seul professionnel titulaire d'un vrai palmarès malgré son jeune âge, et comme il est français, il n'a pas que des amis dans le vestiaire. Il a été appelé par James Moon, un jeune entraîneur qui bouscule aussi les habitudes et relègue à l'arrière-plan Christa Gilbert et Aly Mazard, deux femmes entraîneurs qui dominent la scène locale depuis une quinzaine d'années. Elles sont soutenues par des amis de la très bonne société financière de Jersey, qui adorent passer un dimanche aux courses, sans vraiment quitter les tables où le champagne coule à flot. Les allocations très minces (moins de 3000 € pour le Derby), n'ont aucune importance.

 


Davy Delalande avec Anne et James Moon.


Un entourage pas rassuré au retour aux balances.


Près d'une heure après la course, la libération.

 

Auteur d'un doublé le jour du Derby alors qu'il n'a que 4 chevaux à l'entraînement, James Moon est en tête du classement des entraîneurs. Ses parents, aussi ses uniques propriétaires, sont en tête du classement des propriétaires et son nouveau jockey Davy Delalande est repassé en tête de la course à la cravache d'or. Une telle razzia n'a jamais été enregistrée sur l'ïle. Alors oui, ça fait un petit choc culturel dans le monde feutré des courses de Jersey, qui ne détient que 52 chevaux à l'entraînement chez 6 entraineurs !

 

 

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