Simon Planque, des courses de poneys à l'étrier d'or
26/01/2022 - Actualités
Jeune homme ayant baigné dans l’univers du cheval depuis sa plus tendre enfance, Simon Planque se passionne immédiatement pour la chose hippique. Faisant preuve d’une détermination à toute épreuve, le jeune mayennais a su surmonter tous les obstacles qui se présentaient sur son chemin, comme celui du poids, afin de réaliser son rêve de devenir jockey et ce dans une écurie reconnue, celle de Jean-Claude Rouget. Rencontre avec l’étoile montante des courses plates françaises.
Simon Planque,tout sourire paré de la casaque Al Thani Photo APRH
Né le 10 Mars 2004, fils de l’entraîneur senonais Jerry Planque, Simon se passionne dès son plus jeune âge pour la plus belle conquête de l’homme : le cheval. Lorsque nous commençons notre entretien téléphonique, c’est un jeune homme disponible et chaleureux qui nous répond. Il commence avec enthousiasme « J’ai baigné dans le milieu des courses depuis mon enfance car mon père est entraîneur, je l’ai donc suivi dans les écuries durant toute ma jeunesse. C’est comme cela que j’ai attrapé le virus des courses qui ne m’a plus jamais quitté » Il poursuit « Ce que je préfère dans les courses, c’est le contact avec le cheval mais aussi la compétition et l’adrénaline que cela procure. »
Débutant par l’équitation classique, ayant d’ailleurs un bon niveau, le jeune Simon se tourne rapidement en quête d’autres sensations, se rapprochant alors du circuit des courses de poneys : « J’ai connu les courses de poneys par l’intermédiaire de Clément Lefebvre qui était apprenti chez mon père, de plus j’étais à l’école avec Augustin Madamet, qui en faisait et c’est ce qui m’a motivé. Je suis arrivé sur le tard dans ce circuit, mes parents voulant dans un premier temps que je continue vers l’équitation classique, mais au vu de ma passion ils m’ont laissé faire ».
Simon en action sur la PSF cantilienne avec Peter Pan lors d'une des très nombreuses courses de poneys auxquelles il a participé Photo APRH
Et de poursuivre : « je trouve ce circuit très bénéfique et le recommande vivement car cela est très formateur, ça nous apprend le sens du rythme, les courses en peloton mais aussi plein d’autres détails précieux lorsque nous passons à cheval. De plus l’ambiance des courses de poneys est extraordinaire et nous avons entre nous tissé de réels liens d’amitié ». En effet les courses de poneys n’ont pas leur pareil pour révéler les stars des pelotons. Elles ont notamment révélé Olivier Peslier, Maxime Guyon ou encore David Cottin pour ne citer qu’eux. Continuant sa réflexion le jeune Senonais ajoute : « les courses de poneys sont un véritable tremplin à ne pas négliger, nous montons des vraies courses ce qui permet une réelle progression. D’ailleurs tous mes confères de la même génération que moi à savoir Augustin Madamet, Benoit de la Sayette, Léo Roussel ou encore Maximilen Justum sont tous passés par là et réussissent actuellement. »
Simon Planque (au centre) champion de France des courses de poneys en 2018 à Longchamp, ici en compagnie de Benoit de la Sayette (à gauche).APRH
A l’heure d’évoquer son parcours scolaire, l’apprenti de Jean-Claude Rouget se montre déterminé : « j’ai tout d’abord suivi une formation générale jusqu’à la troisième, puis je me suis dirigé vers le CFA de Laval afin de réaliser un BEPA conduite et gestion d’une entreprise. Je devais aller jusqu’au BAC mais comme j’ai eu la chance de monter régulièrement pour mon patron, j’étais peu présent à l’école, c’est pourquoi ils n’ont pas voulu m’accepter en 3ème année, ce que je comprends volontiers. Je suis actuellement une formation à distance pour passer mon bac pro en candidat libre, ce n’est pas forcément évident de tout gérer pour moi, mais le bac est extrêmement important, je veux avoir ce bagage et notamment pour mon avenir. »
A la question de savoir comment est-il rentré au service de son patron Jean Claude Rouget, le jeune étrier d’or répond instantanément : « J’ai toujours eu envie lorsque j’étais plus jeune de rentrer dans l’écurie prestigieuse de Jean-Claude Rouget, j’ai premièrement effectué par l’intermédiaire d’Hugo Journiac un ami un stage d’une semaine afin de découvrir l’écurie, cela m’a immédiatement plu. Je savais aussi que Monsieur Rouget donne leurs chances aux jeunes, dans l’espoir de monter en course pour lui, je voulais rentrer dans son écurie et il a accepté ».
le célèbre entraineur Jean-Claude Rouget, patron de l'étrier d'or Simon Planque. Photo APRH.
L’association Rouget/Planque s’est tout de suite bien passée, Simon s’imposant pour sa première monte pour son patron lors du meeting de Cagnes-Sur Mer 2021. Cependant, en 2020 le jeune apprenti compte 3 victoires pour 44 montes. A ce sujet Simon relate « En 2020, je montais uniquement pour mon père, mes 50 premières montes étaient pour lui, ça s’est plutôt bien passé, nous avons fait une bonne année. Je tiens vraiment à le remercier car c’est lui qui m’a mis en selle, il ne m’a jamais lâché malgré mes erreurs et c’est grâce à lui que j’en suis là aujourd’hui ». Par la suite Simon est victime d’un accident, qui le tient écarté des pistes deux mois, période délicate car « j’ai pris du poids et je voyais mes potentielles montes gagner, je me suis énormément remis en question et j’ai fait beaucoup de sacrifices pour revenir à la compétition »
Springboks, premier gagnant de Simon pour son patron
En 2021, Simon a la confiance immédiate de son patron qui l’autorise également à monter pour l’extérieur. Depuis lors, tandem est prolifique, ce qui a notamment permis au jeune mayennais de réaliser une excellente année avec 43 succès et l’étrier d’or à la clé. A propos de cette récompense l’apprenti deauvillais se montre humble : « je suis très fier d’avoir obtenu l’étrier d’or cette année, c’est une consécration et un objectif pour tous les jeunes jockeys, d’autant plus que je ne pensais pas faire autant de gagnants, mais 43 victoires, c’est au-delà de mes espérances ».
Pour tout jockey le poids est préoccupant, mais peut être encore plus pour Simon Planque qui est grand de taille : « j’essaie de gérer mon poids le mieux possible, je fais appel à un nutritionniste à Deauville qui me suit régulièrement, je fais énormément de sport, course à pied, tennis, football. En complément je surveille ma nourriture au quotidien et prends des bains chauds dans l’objectif de perdre du poids. Ce sont des sacrifices au quotidien mais lorsqu’on a de la réussite en retour, c’est toujours plus motivant. »
L'agent des plus fines cravaches françaises, Hervé Naggar compte également dans sa team Simon. APRH
En 2021, Simon Planque a démarré une collaboration avec l’agent « star » Hervé Naggar : « aujourd’hui si l’on veut être bon jockey, il est primordial de recourir aux services d’un agent car c’est lui qui démarche les entraîneurs et fidélise les clients. Ma collaboration avec Hervé Naggar a démarré par l’intermédiaire de mon patron Jean-Claude Rouget et je suis ravi de travailler avec lui car j’ai toujours admiré sa façon de travailler, de plus Hervé est un atout pour moi car c’est un véritable coach personnel. Il me fait progresser tous les jours, on débriefe les courses ensemble, cela est très bénéfique et permet d’avoir un réel regard extérieur ».
Lorsque nous demandons à Simon qui sont ses modèles chez les jockeys il répond immédiatement « Pierre Charles Boudot… Tout petit, j’ai été ébloui par sa finesse, sa fluidité lorsqu’il monte, de plus je m’identifie à ses problèmes de poids et de voir qu’il a réussi à les surmonter, je le félicite et cela me donne de l’espoir » et d’ajouter : « gamin j’étais un fan inconditionnel de Pierre Charles, je regardais toutes ses courses, j’avais ses lunettes, ses breeches chez moi, je me souviens même qu’il m’avait offert sa cravache à Noel, ça a été le plus beau de cadeau de ma vie. »
Pierre Charles Boudot, le modèle et l'idole de Simon Photo APRH
Lorsque dans la dernière partie de notre entretien, nous évoquons l’avenir du jeune jockey et ses objectifs pour la saison à venir, il est clair : « mon prochain objectifs est la perte de ma décharge, il me reste 35 victoires à acquérir avant d’y arriver, c’est mon objectif prioritaire cette année, sinon j’aimerais bien augmenter ma qualité de chevaux et monter des Quintés, des Listeds voire des Groupes. Il ne faut pas précipiter les choses et continuer à progresser continuellement. »
A l’évocation de ses rêves, la voix de Simon se charge en émotions et il nous avoue : « mon rêve ultime serait de remporter l’Arc de Triomphe, c’est la course que tout jockey rêve de gagner. Je ne m’arrête pas là. J’aimerais aussi remporter une Breeders Cup, ou une course durant le meeting de Royal Ascot. Enfin avoir une cravache d’or dans une carrière reste très important pour moi »
Jerry Planque, entraineur bien connu et père de Simon, un métier qui tenterait bien ce dernier après sa carrière. APRH
Et l’après-carrière jockey ? Simon Planque avoue qu’il aimerait s’installer entraîneur : « c’est un métier très compliqué mais qui me passionne, j’ai la chance d’avoir un père entraîneur et donc d’avoir pu voir beaucoup de choses, agent de jockeys est un métier qui me plait énorméméent aussi »
Et pour conclure, nous demandons à Simon s’il a un conseil à donner à un jeune qui désire se lancer dans les courses : « Il faut être passionné par les chevaux car c’est un métier de passion, il est nécessaire d’être régulier dans son travail, c’est un métier très compliqué mais lorsqu’on se donne les moyens de réussir on y parvient. »
Nous ne saurions terminer cette passionnante rencontre sans que Simon n’exprime de sincères remerciements : « merci en premier lieu à mes parents car c’est grâce à eux que je suis là aujourd’hui, ils ont tout fait pour moi depuis l’enfance, pour que je puisse m’épanouir dans ma passion. Je remercie également mon patron Jean-Claude Rouget qui m’accorde sa confiance et sans qui je ne serai pas là. Enfin je remercie mon agent Hervé Naggar qui fait du super travail et ajoute un gros plus à ma carrière ».
Nul doute que Simon Planque, sympathique, attachant et déjà très talentueux, poursuivra une carrière de jockey brillante !
