Champion Stakes: Bay Bridge le magnifique fait rater sa sortie au champion Baaeed

16/10/2022 - Actualités
Si beaucoup espéraient la victoire de Baaeed dans l'édition 2022 des Qipco Champion Stakes (Gr.1) d'Ascot, pour sa dernière apparition publique avant d'entrer au haras, tous ont vu leurs espoirs balayer d'un revers de la main, la victoire étant revenue à Bay Bridge, un fils de New Bay venu remettre sur le devant de la scène le tandem entraîneur/jockey Sir Michael Stoute et Richard Kingscote, déjà vainqueurs ensemble du Derby d'Epsom cette année avec Desert Crown.

 Bay Bridge et Richard Kingscote, magnifiques vainqueurs des Qipco Champion Stakes (Gr.1) d'Ascot ce samedi 15 octobre 2022 (© Twitter Irish Thoroughbred Marketing)

 

Personne n'aime voir les champions battus. Encore moins dans une course qui restera comme la toute dernière de leur carrière sportive. Aussi, lorsque l'annonce a été faite que la toute dernière apparition publique de Baaeed aurait lieu ce samedi 15 octobre, dans les Qipco Champion Stakes (Gr.1) d'Ascot, tout le monde espérait voir le champion de l'élevage et de la casaque Shadwell, ainsi que de toute l'écurie de William Haggas, son entraîneur, quitter la scène par la grande porte, comme l'eurent fait avant lui d'autres cracks comme Frankel ou encore Zarkava. Car ainsi, il serait resté invaincu en onze courses avant d'entrer au haras, et aurait ajouté un septième Gr.1 d'affilée à son palmarès, après avoir fait sien le Prix du Moulin de Longchamp, les Queen Elizabeth II Stakes, les Lockinge Stakes, les Queen Anne Stakes, les Sussex Stakes et les Juddmonte International Stakes. Mais en vain.

 

 La griamce des mauvais jours pour Jim Crowley, son champion Baaeed n'étant pas parvenu à produire l'accélération qu'on lui connaît dans les Qipco Champion Stakes (Gr.1) d'Ascot, qui étaient d'ailleurs la toute dernière sortie en coméptition du représentant Shadwell et de l'écurie de William Haggas (© Edward Whitaker)

 

En effet, sur un terrain sans doute un peu trop souple pour ses réelles aptitudes, Baaeed n'a pas eu le même tranchant dans la phase finale de ces Qipco Champion Stakes édition 2022, desquels il n'a pu faire mieux "que" quatrième. Comme en 1997 et 2000, années des succès de Pilsudski et Kalanisi, cette prestigieuse épreuve pour chevaux de 3 ans et plus, disputée sur la distance de 2.000 mètres, est tombée dans l'escarcelle d'un autre protégé de Sir Michael StouteBay Bridge, un fils de New Bay permettant à son partenaire, Richard Kingscote, d'inscrire pour la quatrième fois son nom au palmarès d'un Gr.1, après ses victoires avec Brown Panther dans l'Irish St Leger, en 2014, Havana Grey dans les Flying Five Stakes en 2018, et Dersert Crown plus tôt cette saison, dans le Derby d'Epsom, pour le même entraînement de Sir Michael Stoute d'ailleurs.

 

 Après Pilsudski en 1997 et Kalanisi en 2000, ce fut au tour de Bay Bridge d'offrir au légendaire Sir Michael Stoute (deuxième en partant de la gauche) un nouveau sacre dans les Qipco Champion Stakes (Gr.1) d'Ascot (© Twitter Great British Racing International)

 

Tout de suite bien parti, Bay Bridge a longtemps galopé en deuxième position, avant de commencer à faire mouvement au poteau des 600 derniers mètres. Ayant parfaitement répondu aux sollicitations de son partenaire, Richard Kingscote, dans la dernière ligne droite, il s'est ensuite résolument emparé des commandes de l'épreuve dans les 200 derniers mètres du parcours, et ne les a plus quittées jusqu'au passage du poteau d'arrivée. À seulement une demi-longueur du lauréat, Adayar (Frankel) s'est de nouveau montré irréprochable, parvenant à mettre son nez devant celui de My Prospero (Iffraaj) pour l'obtention de la deuxième place. 

 

 

Élevé par London Thoroughbred Services Ltd., et nommé en référence au célèbre pont de San Francisco, aux États-Unis, Bay Bridge est donc un fils du vainqueur de l'édition 2015 du Prix du Jockey-Club (Gr.1), New Bay, désormais étalon en Irlande, à Ballylinch Stud (aujourd'hui associé avec James Wigan, l'animateur de London Thoroughbred Services Ltd., dans la propriété de Bay Bridge, ndlr). Provenant d'une grande souche "Aga Khan", il est notamment un neveu du bon Shimraan, gagnant en France d'un Prix Eugène Adam (Gr.2), à Maisons-Laffitte, et descend en droite ligne de l'excellente Shemaka, une lauréate d'un Prix de Diane de qui a ensuite découlé Shemima (Prix Allez France, Gr.3 et Prix de Lutèce, Gr.3), Shemaya (Prix Casimir Delamarre, L.) ou encore Shemala (Prix Madame Jean Couturié, L.).

 

 New Bay, le père de Bay Bridge, étalon de premier plan à Ballylinch Stud, en Irlande (© Twitter European Bloodstock News)

 

Troisième puis quatrième pour ses deux seules sorties à 2 ans, Bay Bridge n'a ensuite guère commis de fausse note au cours de son année de 3 ans, terminant sur la première marche du podium de chacune de ses quatre apparitions publiques, notamment dans les James Seymour Stakes (L.) de Newmarket, où il était associé à Ryan Moore. Ce même pilote, qui l'a de nouveau mené au succès pour sa première sortie à 4 ans, dans les Brigadier Gerard Stakes (Gr.3) de Sandown, et avec qui il a ensuite terminé deuxième de l'excellent State Of Rest dans les Prince Of Wales's Stakes (Gr.1) puis cinquième du non moins fantastique Vadeni dans les Eclipse Stakes (Gr.1), d'où il est reparti avec une légère blessure l'ayant contraint à un peu de repos ensuite. Retrouvant sur son dos Richard Kingscote, avec qui il a déjà été associé auparavant (lors de leur victoire à York, l'an dernier, ndlr), Bay Bridge n'aura donc pas manqué son grand retour aux affaires ce samedi 15 octobre, dans les Champion Stakes d'Ascot, prouvant d'ailleurs encore un peu plus, qu'en ce bas monde, nul n'est invincible. Pas même une espèce. Et pas même Baaeed. Après tout, champion et invincible ne vont pas systématiquement de pair. Voyez Poulidor...

 

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