Palace Pier et la danse de la pluie de John Gosden dans le Prix Jacques Le Marois

17/08/2020 - Actualités
Malgré des conditions éprouvantes, Palace Pier est parvenu à préserver son invincibilité en remportant le Prix Haras de Fresnay le Buffard-Jacques Le Marois (Gr.1), hier à Deauville, offrant un second succès dans cette épreuve à son entraîneur, John Gosden, après Kingman, le père de Palace Pier, en 2014, n'ayant jamais vu d'un bon oeil la pluie s'abattre sur le tracé deauvillais, bien que cela lui ait porté bonheur à deux reprises...

 

Palace Pier et Lanfranco Dettori, impressionants hier dans le Prix Jacques Le Marois, à Deauville (© APRH)

 

À quelques exceptions près, dans une année où masques et gel hydroalcoolique sont venus mettre au pas le genre humain, on se croirait revenu à l'an 2014, un dimanche 17 août, jour du sacre de Kingman dans le Prix Haras de Fresnay le Buffard-Jacques Le Marois (Gr.1) sur l'hippodrome de Deauville-La-Touques. Première similitude entre ces deux périodes: le ciel, gris, menaçant, orageux. Jusque là, rien d'inhabituel en Normandie nous direz-vous... La seconde: le terrain, considérablement assoupli à cause des importantes précipitations de ces derniers jours qui, ironie du sort, étaient encore espérées il n'y a même pas une semaine. La troisième : l'entraîneur, car pour la seconde fois de sa carrière, le maître-entraîneur anglais John Gosden, est venu inscrire son nom au palmarès du Jacques Le Marois par le truchement de Palace Pier, qui n'est autre que le fils de... Kingman !

 

Palace Pier a fait parler la classe hier, dominant la courageuse Alpine Star, deuxième (© APRH)

 

Là encore, le maître de Clarehaven Stables, à Newmarket, terre sacrée du pur-sang au Royaume-Uni, a hésité jusque dans les dernières secondes avant de prendre la décision de faire participer ou non le représentant de la casaque du Cheikh Hamdan Bin Mohammed Al Maktoum au sommet des milers européens. Car en 2014, John Gosden avait parcouru dans les deux sens et à pied (!) les 1.600 mètres de la ligne droite de Deauville, examinant chaque centimètre carré du parcours avant de dire "Go" pour que Kingman s'aligne au départ de la plus belle épreuve du meeting normand, et la remporte. Cette année, la Covid-19 ayant fait irruption comme un cheveu sur la soupe, tout comme de nouvelles mesures de quarantaine imposées à toute personne entrant au Royaume-Uni en provenance de l'Hexagone, John Gosden n'a pu juger l'état du terrain que depuis son poste de télévision, mais a sciemment octroyé là aussi son feu vert pour que Palace Pier coure cette épreuve, et la remporte à son tour, comme son père, Kingman, six ans plus tôt, mais dans un terrain encore plus pénible.

 

Kingman, le père de Palace Pier, lauréat du Prix Jacques Le Marois en 2014 avec James Doyle (© APRH)

 

Fermant tout d'abord la marche du peloton durant la première partie du parcours, Palace Pier a commencé à se rapprocher à 600 mètres du but en compagnie d'Alpine Star (Sea The Moon) puis, empoigné par son jockey, Lanfranco Dettori, a placé une magnifique accélération au poteau des 200 derniers mètres, s'imposant nettement devant la courageuse Alpine Star, qui ne démérite absolument pas, à l'instar de Circus Maximus (Galileo), troisième, après avoir longtemps été vu en compagnie des animateurs de l'épreuve.

 

">https://twitter.com/equidia/status/1294997792205803531?ref_src=twsrc%5Etfw">August 16, 2020

 

Parmi les trois 3 ans au départ de cette épreuve, Palace Pier préserve donc de ce fait son invincibilité, lui qui restait sur quatre victoires de rang, la dernière dans les St James's Palace Stakes (Gr.1) de Royal Ascot face au champion Pinatubo. Acheté 600.000 guinées par John Gosden "himself" à l'occasion de la Yearling Sale du mois d'octobre 2018 à Tattersalls, ce fils de l'inédite Beach Frolic est un frère de Tatweej, gagnant d'un Novice Stakes sur l'hippodrome de Nottingham l'an dernier, et est un descendant d'une lignée ayant donné de nombreux gagnants black-type en France, Allemagne, Grande-Bretagne et Autralie, apparentée à celle de Miss D'Ouilly, une jument élevée par Jean-Luc Lagardère ayant remporté le Prix Mélisande (L.) à Evry à l'époque, avant d'entrer au haras et de donner, entre autres, la bonne Miss Caerleona, gagnante de Gr.3 aux États-Unis et troisième du Prix Rose de Mai (L.) à Longchamp, pour l'entraînement d'André Fabre. Un pedigree taillé pour le Prix Jacques Le Marois car, outre son père, Kingman, lauréat de cette épreuve en 2014, on le rappelle, en plus de six autres victoires dont trois Gr.1 (2.000 Guinées irlandaises, St James's Palace Stakes, Sussex Stakes), Palace Pier a pour quatrième mère Miss Satin, qui n'est autre que la mère de Miss Satamixa, une fille du chef de race français Linamix, lauréate de cette épreuve en 1995.

 

Cinquième succès dans le Jacque Le Marois pour Frankie Dettori, ça méritait bien un petit "saut de l'ange" (© APRH)

 

 Avec ce prestigieux succès à la clé avec en plus celui de Mishriff la veille, dans le Prix Guillaume d'Ornano (Gr.2), Lanfranco "Frankie" Dettori a de quoi être soulagé, lui qui a choisi de faire une croix sur le festival d'York, en Angleterre, cette semaine, au profit de ces deux champions en devenir, ainsi que de Campanelle, une représentante de l'américain Wesley Xard qui possède une belle chance dimanche prochain, à l'occasion du Prix Morny (Gr.1), sur cette même ligne droite deauvillaise. Et même si le pilote italien n'en est plus à un coup d'éclat près avec les pensionnaires du grand John Gosden, les deux professionnels ont tout de même sellé le premier vainqueur d'un Prix Jacques Le Marois à rester invaincu. Autre fait amusant, Palace Pier gagne cette épreuve prestigieuse comme l'avait fait son père avant lui, ainsi que Makfi, lauréat en 2010 cinq ans après son père, l'illustre Dubawi, qui lui aussi l'a remporté six années après son patriarche, Dubai Millenium, en 1999, déjà associé à... Lanfranco Dettori ! Weel done, old chaps !

 

Palace Pier et Frankie Dettori, la complicité entre deux grands champions (© APRH)
 

 

Voir aussi...