Lux de la Barre, une première victoire ô combien symbolique pour le jeune entraîneur Thomas Viel

29/03/2021 - Actualités
Sa licence d'entraîneur en poche depuis le début de l'année seulement, Thomas Viel a eu la joie de signer hier sa première victoire comme metteur au point à Loudéac, grâce son cheval de coeur, Lux de la Barre, qui s'est imposé sous la selle de son frère cadet, Guillaume, et paré de la casaque de sa conjointe, Marina Busteau. Tout un symbole !

Première victoire pour le jeune entraîneur Thomas Viel, qui plus est sous la casaque de sa compagne, Marina Busteau, à gauche sur la photo (© APRH)

 

Il n'est peut être pas un champion, mais son tempérament et le brin de qualité qu'il détient font que Lux de la Barre occupe une place à part dans le coeur de tout ceux qui le cotoient, de près comme de loin, sur les hippodromes de France et de Navarre. Et plus particulièrement dans celui de la famille Viel au grand complet. Car sous la casaque d'Alain Vandenhove et l'entraînement du patriarche Laurent, ce fils d'Epalo est parvenu à passer le poteau en tête à huit reprises, et au moins une fois avec l'un des fils de Nathalie et de l'ancien premier jockey du grand Gérard Margogne, installé entraîneur depuis plus de 20 ans maintenant au CERGO (Centre d'Entraînement Régional au Galop de l'Ouest) de Senonnes-Pouancé. En effet, leur aîné, Thomas, a tout d'abord montré la voie en s'imposant à quatre reprises sur son dos, notamment sur les haies d'Enghien ou encore sur les gros obstacles du Bouscat face au roi de Compiègne, The Stomp, juste avant que leur cadet, Guillaume, ne le mène au succès dans un steeple à Lyon-Parilly, imité en cela par leur benjamin, Mathéo, qui l'a conduit à la victoire sur les gros obstacles de la Côte Fleurie, à Clairefontaine. 

 

Lux de la Barre, dans ses oeuvres sur les balais d'Enghien sous la selle de Thomas Viel, son entraîneur désormais ! (© APRH)

 

Placé aujourd'hui sous la férule de Thomas, qui a brillamment décroché sa licence d'entraîneur à l'issue de la dernière session de stage de France Galop, en décembre dernier, Lux de la Barre a permis à l'aîné de la fratrie Viel d'épingler une première victoire en tant qu'entraîneur, et pour son troisième partant seulement. Un succès décroché hier, sur le steeple de Loudéac, sous la selle de son frère cadet, Guillaume, et pour la casaque de sa plus belle conquête à lui, sa conjointe Marina Busteau. Tout un symbole ! Rapidement pointé parmi le trio de tête et globalement appliqué dans ses sauts, Lux de la Barre est venu se porter de lui-même sur la même ligne que trois autres de ses concurrents pour franchir la dernière haie, avant de s'assurer définitivement le meilleur sur le plat. Il s'impose finalement de quatre longueurs devant l'animatrice de la première heure Comete Baie (Elasos), deuxième devant la bonne finisseuse Datcha (Denham Red), qui vient compléter le podium de cette épreuve.

 

Lux de la Barre, victorieux hier sur le steeple de Loudéac, associé à Guillaume, frère cadet de Thomas Viel

 

Élevé en Bretagne par Jean-Claude et Michel Crouton, avec leur associé Jules Obrist, et frère de huit gagnants descendant d'une souche de très bon chevaux de plat, dans laquelle on retrouve entre autres Tropicaro (Granc Critérium de Longchamp, Gr.1) et Persian Lux (vainqueur de Gr.2 aux États-Unis), Lux de la Barre restera comme à jamais le premier partant de l'Écurie Thomas Viel (5e en steeple à Maure-de-Bretagne, ndlr), et donc son tout premier gagnant. Ce dernier, nous raconte: "J’étais quand même assez confiant avant le coup car je l’avais bien au travail dernièrement, mais je redoutais principalement le protégé de M. Boisnard (Savoyard, ndlr), qui était, pour moi, le cheval à battre. Il peut être assez compliqué par moments, et je lui ai donc associé mon frère, Guillaume, qui le connait très bien pour avoir déjà gagné avec. Avec un poids fixé à 70 kilos, pas besoin de rajouter de plombs sous la selle comme ça (rires) ! C’est vraiment un cheval qui me tient à cœur car c’est avec lui que j’ai pu gagner ma seule course à Paris en tant que jockey, à Enghien, face à Groove, un cheval de M. Nicolle qui avait le niveau Groupe. Tout comme The Stomp d’ailleurs, que nous avions réussi à battre ensemble, sur le steeple de Bordeaux ! Il n’est pas de tous les jours, mais quand il est bien décidé, il est vraiment capable de réaliser de belles choses. En plus, avec Barleda, ce sont les deux seuls chevaux sur lesquels moi et mes frères avons réussi à nous imposer tous les trois en tant que jockeys ! À la base, il appartenait à mon père et à l’un de ses propriétaires, M. Vandenhove, qui nous l’ont ensuite confié à moi et ma compagne, Marina Busteau, dont il porte la casaque désormais".

 

La famille Viel presque au grand complet: Thomas, Mathéo, Laurent et Nathalie. Ne manque le grand Guillaume pour que la photo soit parfaite (© APRH)

 

La tête bien faite, titulaire d'un Bac scientifique, d'un brevet en comptabilité et d'une licence en management, Thomas Viel a dû attendre ses 16 ans afin de voir son nom inscrit pour la première fois sur les programmes, en qualité de gentleman-rider tout d'abord, puis en tant que jockey professionnel, de 2015 à 2019. Il nous explique: "Autant mes frères ont pu s'essayer aux courses de poneys que moi, l'aîné de la famille, je n'y ai même pas eu droit (rires) ! C'est durant mes années lycées, alors que je venais tout juste d'avoir 16 ans, que j'ai fait ma première course dans le rang des gentlemen-riders. Cette expérience m'a énormément apporté car j'ai pu découvrir beaucoup de choses. J’ai poursuivi mes études en parallèle, et ai eu la chance de me rendre en Angleterre dans le cadre de ma licence professionnelle. J'y ai non seulement appris l'anglais, mais j’ai aussi pu monter chez David Pipe le matin, et aussi l’après-midi en course, avec en prime une victoire à la clé. Une fois revenu en France, et voyant que cela ne marchait plutôt pas mal en tant qu’amateur, j’ai décidé de devenir professionnel en 2015. J’étais associé principalement aux pensionnaires de mon père, mais aussi à d’autres entraîneurs extérieurs comme Arnaud Chaillé-Chaillé par exemple. J’ai d’ailleurs eu la chance d’être associé le matin à de super chevaux comme Perfect Impulse ou encore Evidence Madrik. Devenir entraîneur a toujours été mon principal objectif et, voyant que je commençais à gagner moins de courses en tant que jockey, j’ai donc décidé d’arrêter gentiment pour devenir l’assistant de mon père avant d’ensuite préparer et passer ma licence pour devenir metteur au point à mon tour".

 

Guillaume Viel, Marina Busteau et Thomas Viel, grands artisans de la victoire de Lux de la Barre hier, à Loudéac (© DLG Créations)

 

Aussi à l'aise en plat qu'en obstacle en tant que pilote, ayant triomphé dans la première discipline avec Divine de Thaix au Lion d'Angers dans le Prix Yann Poirier, ou dans la seconde avec le valeureux Celtior dans la Grande Course de Haies de Nantes en 2017, tous entraînés par son père, Laurent, à Senonnes-Pouancé, Thomas Viel bénéficie lui aussi des infrastructures du CERGO où il a élu domicile depuis le début de l'année, avec quatre autres chevaux déclarés sous sa responsabilité, en plus de Lux de la Barre, sur le site de France Galop : trois AQPS de 3 et 5 ans (Image de GrugyGinger Stone et Gustin) et une "pur" de 3 ans (Irock de Viette) . Le cavalier du matin du champion Saint Pistol (Prix du Président de la République, Gr.3), un "retraité heureux, et pleine peau que nous a généreusement confié M. Papot", nous raconte : "Actuellement, j'ai mes propres boxes au sein même de l'écurie de mon père. J'ai actuellement un piquet d'une petite dizaine de chevaux, pur-sang ou AQPS, et l'objectif est d'alterner entre les deux disciplines du galop. Je ne suis pas du tout faché avec le plat. J'ai d'ailleurs une femelle de 2 ans avec des origines pour bien faire dans cette discipline. Mais nous allons prendre notre temps et ne surtout pas brûler les étapes. Je travaille seul aux côtés de ma compagne, Marina, qui vient monter avec moi le matin une fois le travail au haras terminé, car nous nous sommes également lancés dans l'élevage. Nous sommes vraiment contents de cette première victoire et espérons en décrocher encore bien d'autres dans le futur". Voilà tout ce que nous souhaitons à l'aîné de la famille Viel !

 

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