International Stakes : un Baaeed époustouflant terrasse la concurrence pour sa première sur 2.000 m

Chaque année depuis 1843, se tient durant 4 jours à la mi-août sur l’hippodrome de York (tout au nord de l’Angleterre) le traditionnel Ebor Festival. Ce mercredi marquait le grand lancement du meeting édition 2022, avec en point d’orgue les Juddmonte International Stakes. Ce Gr.1 disputé sur la distance particulière de 2.063 m s’adresse aux chevaux de 3 ans et plus, et offre une allocation totale d’un million de livres. Contrairement à la plupart des grandes courses du calendrier britannique, cette épreuve est relativement récente, puisque la première édition des International Stakes (appelée à l’origine Benson and Hedges Gold Cup) s’est tenue en 1972. Cette année-là, le grand crack Brigadier Gerard connaîtra la seule défaite de sa carrière. Depuis, bon nombre de grands champions ont ajouté leurs noms au palmarès tels que Giant’s Causeway, Dahlia, Sea the Stars ou encore Frankel.

 

 

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Pour l’édition 2022, le plateau était une nouvelle fois de très grande qualité. On retrouvait le 3 ans "FR" multiple vainqueur de Gr.1 Native Trail ou encore le cheval le plus riche de l’histoire, Mishriff. Mais tout le monde n’avait d’yeux que pour un seul et même cheval, l’invaincu Baaeed. Véritable terreur sur le mile, le 4 ans qui représente la casaque Shadwell n’a cessé d’impressionner à chacune de ses sorties. Comme Frankel, Baaeed était présenté pour la toute première fois de sa carrière sur 2.000 m à l’occasion de ces International Stakes. Et comme Frankel, la question de sa tenue a vite été éludée tant le crack a laissé une impression folle, faisant passer Mishriff (bon 2^e de la course) pour un cheval de handicap. En effet, après avoir été placé en queue du petit peloton, Baaeed a été tranquillement rapproché par son jockey Jim Crowley, avant de venir dans un véritable canter et de laisser sur place ses rivaux.  

  

 Baaeed a laissé ses adversaires dans le lointain ©Racing Post

 

 

William Haggas, son entraîneur, était intimement convaincu avant le coup que son champion allait tenir aisément la distance. En effet, de par son calme et sa faculté à être décontracté dans le parcours, Baaeed a su facilement venir au bout des 2.000 m. Déjà comparé aux plus grands chevaux de l’histoire avant cette course, il se rapproche encore un peu plus de Sea the Stars et de Frankel, deux des coursiers les plus dominants du 21^e siècle. Dans le style, Baaeed a hérité des qualités de son illustre père Sea the Stars, de par son mental et sa grande faculté d’accélération. Cette fois c’est sûr, il a également hérité de sa tenue. En effet, lorsque l’on lit son pedigree, on remarque que de nombreux chevaux ayant brillé sur des distances intermédiaires et classiques sont présents dans la famille matenelle. À commencer par sa mère, Aghareed, gagnante de Listed à 3 ans sur 2.000 m; ainsi que sa grand-mère, Lahudood, double lauréate au plus haut niveau sur 2.000 et 2.200 m au USA.

 

 Lahudood, la grand-mère de Baaeed, elle aussi gagnante de Gr.1 sur 2.000 m ©Bloodhorse

 

 

Après ce formidable succès à York, tous les amoureux des courses on déjà hâte de revoir Baaeed en piste. La suite de sa carrière devrait avoir comme théâtre non pas Longchamp pour l'Arc, mais Ascot et les Champion Stakes (Gr.1). Soit le même chemin qu’avait emprunté un certain Frankel. Dans l’édition 2012, le crack de Juddmonte était venu à bout de Cirrus des Aigles et Nathaniel, pour ce qui avait été la toute dernière sortie publique de sa carrière. Dix ans plus tard, Baaeed semble être le cheval le plus proche de l’ovni Frankel. Si ce dernier est entré au haras avec un palmarès de 14 victoires en autant de sorties, le représentant de Shadwell, lui, conclurait sa carrière avec un 11/11. Au vu du parcours du cheval et de son palmarès, il semble plus que probable que Baaeed devienne étalon début 2023. Ainsi, il continuera son affrontement à distance avec son illustre aîné, devenu l’un des meilleurs étalons du monde.