Le champion stayer Stradivarius rejoint le parc étalon du National Stud

26/09/2022 - Actualités
Son éleveur-propriétaire, Bjorn Nielsen, a annoncé la nouvelle ce lundi matin : le septuple lauréat de Gr.1 Stradivarius ne sera plus revu en compétition. Une nouvelle carrière d’étalon l’attend désormais au National Stud à Newmarket, tout près des écuries de John & Thady Gosden, qui ont fait de lui un véritable champion sur les longues distances. 

Stradivarius lors de son dernier succès, dans la Yorkshire Cup 2022 © Steve Davies

Suite à un problème au pied, l’heure de la retraite sportive a sonné pour Stradivarius (Sea the Stars). Contraint de faire l’impasse le mois dernier sur la Lonsdale Cup (Gr.2), qu’il avait déjà remportée à trois reprises, le champion de 8 ans a mis plus de temps que prévu à récupérer, et son entourage a sagement décidé de l’envoyer au haras. Stradivarius aurait probablement été conservé à l’entraînement à 9 ans sans ce souci, mais le cheval n’a plus rien à prouver. Reste à savoir s’il sera aussi bon étalon que compétiteur, car il a mis la barre très haut en se construisant une carrière proprement extraordinaire ! Son avenir se situe désormais au National Stud, où il fera la monte aux côtés de Flag of Honour (Galileo), Lope y Fernandez (Lope de Vega), Time Test (Dubawi) et Rajasinghe (Choisir).
 
Lors de son troisième sacre dans l’Ascot Gold Cup en 2020, sa victoire la plus impressionnante !
 
20 victoires en 35 sorties, 18 succès de Groupe - dont 7 au niveau Gr.1 - pour un total de gains de 3.458.968 de livres, tel est le palmarès éloquent de Stradivarius. Gagnant d’un maiden en fin d’année de 2 ans sur le mile, c’est pourtant en tant que stayer que l’alezan s’est construit une réputation internationale de légende. Avec quatre Goodwood Cup, trois Ascot Gold Cup, trois Lonsdale Cup ou encore deux Doncaster Cup, Stradivarius est tout simplement l’un des meilleurs stayers de tous les temps avec Yeats (Sadler’s Wells). Sa victoire la plus mémorable reste son troisième sacre en 2020 dans l’Ascot Gold Cup (Gr.1) qu’il avait survolée par dix longueurs, et ce malgré un terrain souple dont il n’a jamais été fan ! Le champion de Bjorn Nielsen est passé tout près d’un huitième succès de Gr.1 lors de sa dernière sortie à Goodwood, le 26 juillet, où il a échoué d’une encolure dans la Goodwood Cup (Gr.1) face à l’étoile montante Kyprios (Galileo), qui a la moitié de son âge.
 
Stradivarius et Frankie Dettori, une vraie histoire d’amour © Mark Cranham
 
La grande popularité de Stradivarius est surtout dûe à sa constance au plus haut niveau durant six saisons de suite, un fait absolument remarquable quand on sait à quel point les chevaux de course sont fragiles. Hormis ce récent problème de pied, le pensionnaire de John & Thady Gosden n’a jamais connu de souci de santé ! Son nom restera à jamais associé à celui du crack-jockey Frankie Dettori, qui l’a quasiment toujours monté. S’il a construit son image de légende en Angleterre, Stradivarius n’a tout de même pas démérité lors de ses trois sorties françaises. Battu d’une courte encolure par le Derby winner Anthony Van Dyck (Galileo) dans le Prix Foy (Gr.2), en 2020, il avait ensuite conclu honnête septième du Prix de l’Arc de Triomphe (Gr.1) de Sottsass (Siyouni), sur une distance trop courte pour ses aptitudes. Stradivarius était revenu à Longchamp un an plus tard pour le Prix du Cadran (Gr.1), mais il n'avait rien pu faire face à un Trueshan (Planteur) en pleine possession de ses moyens.
 
Le crack Sea the Stars, une machine à fabriquer des champions !
 
Un sacré tableau de chasse donc pour cet héritier de Sea the Stars (Cape Cross), qui avait été racheté 330.000 Guinées yearling à Tattersalls ! De Sea the Moon à Zaskar en passant par Zelzal, Harzand, Storm the Stars, Cloth of Stars, Chemical Charge, Mekhtaal, Crystal Ocean ou encore Stellar Mass, les fils de Sea the Stars sont nombreux au haras en Europe, mais aucun d’entre eux n’a un palmarès aussi fourni que Stradivarius. Ce dernier possède des origines bien connues en France : sa mère, Private Life (Bering), avait gagné deux courses à conditions à 2 ans et à 3 ans sur l’hippodrome de Longchamp, sous la casaque de Daniel Wildenstein et l’entraînement d’André Fabre. Elle avait fait quatre fois l’arrivée au niveau black type, terminant notamment troisième des Prix de Thiberville (L) et de Liancourt (L), avant d’être exportée outre-Manche en fin d’année de 4 ans.
 
Troisième mère de Stradivarius, la double lauréate classique Pawneese fut une véritable crack à 3 ans
 
Avant Stradivarius, Private Life avait déjà donné trois black types dont Persian Storm (Monsun), gagnant du Fürstenberg-Rennen et du Bavarian Classic (Grs.3) sur 2.000 m en Allemagne, et Rembrandt Van Rijn (Peintre Célèbre), troisième de l’Abu Dhabi Championship (Gr.3) sur 2.200 m. Private Life est la sœur de quatre autres black types incluant Pretty Tough (Desert King), un bon cheval de tenue qui a notamment gagné le Prix La Moskowa (L.), ou encore Parisienne (Distant Relative), lauréate du Grand Critérium de Bordeaux (L.). Cette dernière a donné à son tour l’étalon allemand Protectionist (Monsun), vainqueur du Grosser Preis von Berlin et de la Melbourne Cup (Grs.1). La troisième mère de Stradivarius n’est autre que la grande Pawneese (Carvin), qui décrocha le titre de meilleure pouliche européenne à 3 ans en s’adjugeant cinq Groupes à la chaîne … dont les Oaks d’Epsom, le Prix de Diane et les King George VI & Queen Elizabeth Stakes (Grs.1) !

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