Ain't Got Wings, ou le retour en force du tandem Chaillé-Chaillé-Mulryan

10/10/2022 - Actualités
Hier à Auteuil, Ain’t Got Wings a fait un vrai truc pour s’imposer dans le Prix Bayonnet (L.), permettant ainsi à la casaque de Sean Mulryan de renouer avec le succès à bon niveau … Ce qui n’était pas arrivé depuis près de 15 ans en obstacle !

Associé à Pierre Dubourg, Ain’t Got Wings finit en trombe pour remporter le Prix Bayonnet (L.) © APRH

Il y a des longueurs qui sont impossibles à refaire, sauf pour un cheval de très grande classe, et Ain’t Got Wings (Martaline) en est assurément un ! Plaisant lauréat le mois dernier du Prix Henri Gleizes sur le steeple d’Auteuil, après six mois d’absence, il avait logiquement hérité du statut de favori dans le Prix Bayonnet (L.). La victoire semblait compliquée à envisager au saut de la dernière haie puisque le beau gris avait cinq longueurs de retard sur la bonne Ikoriko (Cokoriko), qui avait durci la course dès le tournant final. Mais Ain’t Got Wings a fondu sur la pensionnaire d’Anne-Sophie Pacault pour prendre l’avantage aux abords du poteau, et s’est imposé dans le style d’un très bon cheval … Rendez-vous est pris désormais dans le Prix Maurice Gillois (Gr.1) !
 
Sean Mulryan © Dan Sheridan
 
Cela faisait près de 15 ans que la fameuse casaque bleue et jaune de Sean Mulryan n’avait pas brillé au niveau black type en obstacle. Le 4 mai 2008, l’homme d’affaires irlandais avait réalisé un beau doublé sur la butte Mortemart en remportant le Prix Ingré (Gr.3) avec Or Noir de Somoza (Discover d’Auteuil) et le Prix Amadou (Gr.3, à l’époque) avec Othermix (Linamix). Deux chevaux qui étaient entraînés comme Ain’t Got Wings par Arnaud Chaillé-Chaillé, lequel avait "perdu" les Mulryan durant l’été 2008, après une collaboration longue de quatre ans. Le nom de Sean Mulryan avait disparu des programmes pour laisser sa place à Pegasus Farms Ltd, une entité gérée par son ancien conseiller Hervé Barjot.
 
Cyrlight, le premier champion de Sean Mulryan © APRH
 
L’annonce de la rupture entre Sean Mulryan et Arnaud Chaillé-Chaillé avait fait l’effet d’une bombe médiatique à l’époque, tant le tandem avait enflammé la scène d’Auteuil en remportant quasiment tous les Grs.1 du temple de l’obstacle. Le businessman a obtenu son premier succès à ce niveau le 30 mai 2004 avec Cyrlight (Saint Cyrien), vainqueur du Prix Ferdinand Dufaure (Gr.1). Ce dernier lui a permis de signer un beau doublé au plus haut niveau quelques mois plus tard en s’imposant dans le Prix Maurice Gillois (Gr.1), une heure et demie après la victoire de son autre représentant Kiko (Poliglote) dans le Prix Cambacérès (Gr.1).
 
Or Noir de Somoza, lors de son sacre dans le Prix Ferdinand Dufaure (Gr.1) © APRH
 
La razzia du tandem Mulryan/Chaillé-Chaillé dans les Grs.1 se poursuivra au fil des années avec des chevaux comme Bonbon Rose (Prix Ferdinand Dufaure), Polivalente (Prix Maurice Gillois), Or Noir de Somoza (Prix Ferdinand Dufaure, Maurice Gillois & Renaud du Vivier), Zaiyad (Grand Prix d’Automne à deux reprises & Grande Course de Haies d’Auteuil) … mais surtout le crack Mid Dancer (Midyan), qui leur a apporté un premier Grand Steeple-Chase de Paris en 2007 sous la selle de Cyrille Gombeau. Passé sous la bannière Pegasus Farms en 2009, Mid Dancer entrera dans l’histoire en gagnant deux autres Grand Steeple sous la poigne de Sylvain Dehez, pour l’entraînement de Christophe Aubert.
 
Sean Mulryan et Arnaud Chaillé-Chaillé à gauche de Mid Dancer après le premier de ses trois succès dans le Grand Steeple, en 2007 © APRH
 
La casaque de Sean Mulryan avait refait son apparition à bon niveau en plat en 2020 grâce à See the Rose (Kendargent), invaincue à 2 ans sous l’entraînement d’André Fabre en trois sorties, dont le Prix Six Perfections (Gr.3). Le célèbre propriétaire détenait la pouliche en association avec Linda Shanahan et Susan Magnier. Sa femme, Bernardine Mulryan - dont les couleurs sont quasiment identiques à celle de son mari -, avait quant à elle remporté le Ballymore Novices’ Hurdle (Gr.1) l’année précédente à Cheltenham avec City Island (Court Cave), sous l’entraînement de Martin Brassil. De retour chez Arnaud Chaillé-Chaillé depuis presque quatre ans, Sean Mulryan refait donc surface dans les courses black types en obstacle avec Ain’t Got Wings. Ce dernier avait déjà montré de gros moyens en haies à 3 ans, lui qui s’est classé troisième entre autres du Prix Cambacérès.
 
See the Rose, lors de sa victoire dans le Prix Six Perfections (Gr.3) en 2020 © APRH
 
Ain’t Got Wings a été élevé par Hamel Stud, qui l’avait initialement nommé Necas Has. Présenté yearling à la vente d’automne Arqana, il avait été acheté 85.000 € yearling par Bertrand Le Métayer, qui représente entre autres Sean Mulryan. Pour l’anecdote, sa mère Jolie de Ballon (Turgeon) fut une piètre compétitrice, puisqu’elle a été arrêtée trois fois en autant de sorties … Mais elle est en passe de devenir une excellente poulinière car sur quatre produits en âge de courir, elle a déjà donné trois black types ! Outre Ain’t Got Wings, on lui doit également Neli Has (Kapgarde), qui a notamment fini deuxième du Prix Sytaj (Gr.3), et Not too Bad (No Risk at All), deuxième le mois dernier du Prix Robert Lejeune (Gr.3) pour le tandem Chaillé-Chaillé-Mulryan. Il s’agit de la fameuse souche de Néoménie (Rheffic), qui a surtout donné le champion Docteur de Ballon (Doctor Dino) … Qui sait, Ain’t Got Wings fera peut-être lui aussi un cheval de Grand Steeple à l’avenir !
 
Not too Bad, le petit frère d’Ain’t Got Wings © APRH
 

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