Hurricane Lane dans le Grand Prix de Paris : un gagnant de Derby en quête d'un exploit...impossible ?

14/07/2021 - Evénements
Présenté comme le grand favori de cette 153e édition du Grand Prix de Paris (Gr.1), du fait de sa 3e place dans le Derby d'Epsom (Gr.1) et sa victoire dans l'Irish Derby (Gr.1), Hurricane Lane viendrait néanmoins à causer la surprise s'il parvenait à l'emporter. En effet, depuis son passage à 2.400 mètres en 2005, ce classique n'a jamais été remporté par quelque gagnant de Derby que ce soit ! Seuls 3 chevaux, Scorpion, Storm the Stars et Japan, ont approché le doublé. En partenariat avec France Galop.

Le Grand Prix de Paris (Gr.1), l'un des principaux temps forts de l'été chaque année

 

 

Couru pour la première fois en 1863, et ce sous les yeux d'un certain Napoléon Bonaparte, le Grand Prix de Paris (Gr.1) est très vite sorti de l'ordinaire, étant pendant un certain temps l'unique classique français auquel les étrangers étaient autorisés à venir y participer. Une course de prestige, tout d'abord disputée sur 3.000 mètres, 3.100 mètres, à nouveau 3.000 mètres, 2.000 mètres. E, depuis 2005, l'épeuve s'est fixée sur les 2.400 mètres de la grande piste de ParisLongchamp. Dans l'histoire, y ont régulièrement pris part chaque année quelques uns des meilleurs 3 ans européens - femelles incluses -,  tels Gladiateur (1865), Exceller (1976), Subotica (1991), Peintre Célèbre (1997), Bago (2004) et autre Rail Link (2006).

 

Peintre Célèbre, un gagnant du Derby français (Prix du Jockey-Club, ndlr) couronné ensuite dans le Grand Prix de Paris de 1997 (© Thoroughbred Racing Commentary)

 

Avant de faire sien ce classique français très convoité, avec tout de même 600.000€ d'allocations au total, certains, comme Gladiateur et Peintre Célèbre d'ailleurs, avaient auparavant réussi à inscrire leur nom à l'un des trois plus grands Derby que recèlent le vieux continent : le Derby anglais, incarné par le mythique Derby d'Epsom (Gr.1), son pendant irlandais, l'Irish Derby (Gr.1) mais aussi le français, avec le Prix du Jockey-Club (Gr.1). Mais ça...  c'était avant ! Car depuis l'an 2005 et donc le choix de faire disputer cette épreuve sur la distance "classique" (2.400 mètres, ndlr), aucun gagnant de Derb d'Epsom ni d'Irlande n'est parvenu à faire sien le Grand Prix de Paris. Aucun !

 

Remporter le Grand Prix de Paris pour un gagnant de Derby: aujourd'hui mission impossible ? Ici Serpentine, vainqueur l'an dernier du Derby d'Epsom (Gr.1) avant de conclure au quatrième rang du Grand Prix de Paris (Gr.1) (© APRH)

 

Il faut dire que courir à deux, voire trois reprises en l'espace d'un mois et demi, dans de telles courses, sur un aussi long parcours, ajouter à cela les longs déplacements pour certains, en avion, en camion ou en bâteau, s'avère être très éprouvant pour les organismes d'aussi jeunes chevaux. Mais certains s'y sont tout de même risqués. Après tout, 100% des gagnants sont ceux à avoir tenté leur chance, n'est-ce pas ? Ainsi, sur ces quinze dernières années, seuls trois chevaux sont parvenus à faire l'arrivée du Grand Prix de Paris après s'être classés dans les trois premiers de l'un ou l'autre des Derby cités précédemment : Scorpion, Storm The Stars et Japan.

 

Scorpion, vainqueur du Grand Prix de Paris (Gr.1) en 2005 après s'être classé deuxième d'Hurricane Run dans l'Irish Derby (Gr.1) (© APRH)

 Fils de Montjeu ayant plus que bien défendu les couleurs de Coolmore et l'entraînement d'Aidan O'Brien avant de devenir un très bon étalon d'obstacle, Scorpion était parvenu à inscrire son nom au palmarès du Grand Prix de Paris (Gr.1) vingt jours seulement après n'avoir trouvé sur sa route que le crack Hurricane Run dans l'Irish Derby (Gr.1) de 2005. Avant cela, il avait été nettement battu dans le Prix du Jockey-Club (Gr.1), où il avait terminé avant-dernier.

 


Storm the Stars, le seul cheval à à avoir fait l'arrivée des 3 courses  : Derby d'Epsom, Derby d'Irlande et Grand Prix de Paris.

 

Dix années plus tard, soit en 2015, Storm The Stars n'avait certes pu s'offrir l'un ou l'autre Derby ni le Grand Prix de Paris, mais s'était tout de même classé sur le podium de chacune de ces courses, l'ancien protégé de William Haggas, aujourd'hui stationné au Haras de Rosières aux Salines, ayant terminé troisième de Golden Horn dans le Derby d'Epsom, second de Jack Hobbs dans l'Irish Derby et troisième d'Erupt dans le Grand Prix de Paris.

 

Comptant parmi les 92 gagnants de Gr.1 individuels du roi Galileo, malheureusement disparu samedi dernier, Japan était parvenu à remporter le 151e Grand Prix de Paris, en 2019... après avoir terminé troisième du Derby d'Epsom.  Il rentre ici de sa victoire avec Ryan Moore et Aidan O'Brien.

 

Hurricane Lane ce mercredi. En effet, ce représentant de Godolphin, entraîné par le redoutable Charlie Appleby, s'est classé troisième de son compagnon de casaque et d'entraînement Adayar dans le Derby d'Epsom début juin avant de remporter celui d'Irlande trois semaines plus tard au Curragh. Ce fils de Frankel arrive donc le couteau entre les dents sur les bords de Seine en ce jour de Fête Nationale, dans l'espoir d'obtenir un deuxième Gr.1 d'affilée, à l'occasion de ce Grand Prix de Paris justement. Certes, les statistiques ne plaident pas en sa faveur. Mais il n'y a rien de pire qu'un cheval pour venir déroger à leurs "règles". Oser prendre part à cette épreuve après avoir enchaîné deux "Derby" est déjà une prouesse à saluer. Et le voir la remporter lui vaudrait de ce fait assurément une page dans les livres d'Histoire. Avec un grand "H". Comme dans Hurricane Lane. 

 

Hurricane Lane parviendra-t-il à briser la "malédiction" des gagnants de Derby dans le Grand Prix de Paris ? (© Racing Post)

 

 

 

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