Australie : résultats records à la Magic Millions Yearling Sale, symbole d'une industrie qui ne connait pas la crise
Gros bisou ©Magic Millions
Lot 585, ce fils d'I Am Invincible vendu 1,9 millions de dollars ©Magic Millions
Le lauréat de la Triple Couronne américaine, devenu étalon chez Coolmore aux USA et en Australie, Justify a lui aussi réalisé des bonnes ventes, ses produits ayant fait afficher un prix moyen de 300 000 AU$, avec un top à 900 000 AU$. Même s’il n’a pas été le plus gros acheteur de la vacation, battu par le courtier Ciaron Maher et ses 35 yearlings acquis pour plus de 13 millions de dollars, Tom Magnier a marqué les esprits en repartant avec 4 poulains acquis à plus d’1 million, dont le top price à 1.9 millions. Tom Magnier est le pendant australien de son frère MV, c’est lui qui est en charge d’acheter les chevaux aux ventes pour les mastodontes de Coolmore.
Tom Magnier et son fils ©Magic Millions
Les étalons européens étaient eux aussi représentés durant ces 5 jours de vente. A l’image de l’étalon français numéro 1 Siyouni, dont un seul lot a été racheté, ou encore de Shalaa, parti faire la monte chez Al Shaqab en Australie, après plusieurs saisons au Haras de Bouquetot qui a vu ses 22 des ses produits afficher des beaux résultats avec un prix moyen de 234 000 AU$. Autre étalon de Bouquetot, Toronado, la machine à produire des gagnants dans les deux hémisphères, a vendu 4 de ses produits dont 2 à 400 000 AU$. L’étalon du Haras d’Etreham Almanzor conserve la cote en Australie où 6 de ses 8 lots ont été vendus plus de 200 000 AU$. En outre, l’étalon vedette Kingman a vu ses produits afficher un prix moyen de 356 000 AU$, et le seul Frankel de cette vente est passé proche du million, étant adjugé 950 000 AU$.
Shalaa fait désormais la monte à Arrowfield Stud ©Al Shaqab
Magic Millions a vu son chiffre d'affaire multiplié par 3 depuis 2013. Barry Bowditch, le directeur général de l’agence de vente a déclaré que cette session était l’une des plus belles ventes de l’histoire. Dès lors, plusieurs questions peuvent être légitimement posées au vu de ces résultats au beau fixe. Cette dynamique sera-t-elle durable ? Est-elle révélatrice de la situation globale des courses en Australie ? Les acteurs de cette industrie s’accordent à dire que ce n’est pas une bulle, que la situation est stable et l’avenir radieux. D’une part les allocations de courses sont très attractives, plus de 70 courses proposent une allocation totale supérieure à 1 million d’AU$, contre une vingtaine aux USA et seulement 3 en France. Des allocations notamment permises grâce à de généreux sponsors, notamment Magic Millions.
Nature Strip lors de son succès dans The Everest, course sur turf la plus richement dotée du monde, avec 15 millions de $
L’une des grandes forces de l’industrie australienne reste évidemment la place prépondérante des « racing syndicates », comprenez syndicats de propriétaires. Ce système que l’on connait en France via les écuries de groupe, regroupant des centaines de porteurs de part, au ticket d’entrée très accessible, concerne davantage en Australie une alliance entre un nombre plus réduit de propriétaires plus fortunés. Cette réunion de propriétaires avec des moyens importants permet d’avoir une force de frappe bien supérieure pour pouvoir acheter des jeunes prospects aux ventes. Le système bénéficie donc d’un cercle vertueux : plus d’investisseurs, de meilleures allocations, donc de nouveaux investisseurs, etc.