Top price à 1,7 millions d'euros : la véritable histoire de Sanjida

23/08/2011 - Ventes & Shows
Le marteau est tombé à 1,7 millions d'euros dans la soirée du mardi 23 août à Deauville. C'est un score historique pour Arqana et pour le vendeur de cette yearling, Jurgen Winter (Haras de la Perelle), qui avait déniché la mère à l'amiable dans l'effectif avant de décrocher une saillie de Galileo grâce à un investisseur mongole....

Le top-price de la journée de mardi, 1.700.000 €, est une fille de Galileo et de Sanjida, présentée par  le Haras de la Perelle, propriété de Monsieur Jürgen Winter.  Après avoir créé de toutes pièces ce haras de 20 hectares sur la commune de Bonnebosq,  Monsieur Winter, de nationalité allemande, a finalement porté la superficie à 100 hectares avec 70 boxes environ pour 30 juments et leurs progénitures dont la fille de Galileo et Sanjida.

  

Cette fille de Galileo adjugé 1 700 000€

 

Quel conseil !


Voulant investir dans l'achat d'une bonne jument, Jurgen Winter prend conseil auprès de Philippe Jousset, courtier à la tête de l'agence France Turf International. Avec l'aval de Patrice Renaudin, le choix s'est porté sur une pouliche de S.A. Aga Khan, acquise à l'amiable. C'est une fille de Polish Precedent du nom de Sanjida. Pour l'anecdote, notons que sa sœur, une certaine Sarafina, n'avait pas encore débuté. Cela fait évidemment toute la différence, car depuis cette Sarafina a remporté le Prix de Diane, le Prix Saint-Alary et le Grand Prix de Saint-Cloud, 3 Gr.1. Et elle prépare le Prix de l'Arc de Triomphe avec de grandes ambitions en 2011, pour venger sa tentative malheureuse mais remarquable en 2010, lorsqu'elle a conclu 3e.

 

Sarafina



Chez Alain de Royer-Dupré, Sanjida était semi-classique, puisque 3e du Prix de Condé (Gr.3) à 2 ans, du Prix Pénélope et du Prix Cléopâtre (Gr.3) à 3 ans. Placée chez André Fabre après son acquisition au cours de l'été, Sanjida, dont on ne connaissait pas la soeur cadette Sarafina mais fort bien la soeur aînée Sanaya (Barathéa), dauphine de Germance dans le Prix Saint-Alary (Gr.1) se classe, pour sa rentrée en septembre, 2e de Proviso dans le Prix Occitanie (Listed) à Bordeaux. Devancée d'un nez ensuite à Chantilly dans le Prix Charles Laffitte (Listed), ce qui lui fait manquer de peu son inscription black-type en majuscule dans les catalogues de ventes, Sanjida termine sa carrière sur la piste non placée dans le Prix Casimir Delamarre (Listed), fin octobre à Longchamp. Ensuite direction le haras en Normandie.

 

A l'extérieur, sous la casaque de l'Aga Khan, Sanjida termine 3e du Prix Cléopâtre (Gr.3) en 2008, derrière Leo's Starlet et Antiquities.


Christophe Lemaire, pilote de Sarafina: "on comprend tout l'enjeu de notre métier de jockey"

 

Lors du passage de la nièce de Sarafina sur le ring, un spectateur très interessé avait pris place dans les gradins: Christophe Lemaire, le jockey de la championne de l'Aga. " C'est à cet instant qu'on prend tout la mesure des enjeux et des conséquences de notre métier, des années après qu'on ait monté une course. Gagner ou perdre une course de Groupe d'un nez peut en effet créer d'énormes différences de prix, dans des proportions aux ventes qui dépassent largement la simple allocation de la course disputée. Et pour conclure, je vous dit que je vais gagner l'Arc de Triomphe avec Sarafina !"

 

Jurgen Winter, éleveur de la top-price

 

Voilà comment passer de Linamix à Galileo  !


En décembre de la même année, Monsieur Winter, qui était conseillé à ses débuts par le regretté Bruno Ridoux, présente un yearling aux ventes de Deauville, un fils de Linamix. De façon totalement inattendue, les enchères grimpent pour atteindre le prix de 180.000 €, du jamais vu pour décembre, sous l'impulsion investisseur mongole conseillé par Jean-Pierre Deroubaix. Cette aubaine lui permet de réinvestir dans l'achat d'une saillie d'une grosse saillie internationale. Il choisit donc, Galileo, déjà célèbre mais pas autant que maintenant, qu'il présente Sanjida au printemps 2009.

 

Mickael Goodbody acheteur de ce top price pour le compte de Waratah Thoroughbred, un groupe d'investisseurs australiens.



Le meilleur top-price des ventes de yearlings depuis 2002.

Cette vente est la meilleurepour un yearling depuis la création d'Arqana. Dans la salle Elie de Brignac, le yearling le plus cher de l'histoire reste en 2002, à l'époque de l'Agence Française, une fille de la matrone Maximova par Indian Ridge, vendue 2 millions d'euros par le Haras d'Etreham à Gainsborough, l'entité d'élevage de feu Maktoum Al Maktoum. Et qui avait signé le bulletin ? Michael Goodbody, qui était à l'époque l'acheteur et conseiller du prince de Dubaï. 9 ans, plus tard, devenu indépendant par le destin fatal de son ancien patron, Goodbody revient sur le devant de la scène avec fracas.

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