Mehmas et Capitalist, les deux étalons les plus actifs de chaque hémisphère

02/03/2022 - Zoom Etalon
Avec 239 juments saillies en 2021, Capitalist, un étalon australien officiant à presque 100 000$ la saillie a été le sire le plus utilisé de l’hémisphère sud. Dans le nord, c’est l’irlandais Mehmas de Tally Ho Stud qui se place sur la plus haute marche du podium avec pas moins de 292 juments. Ces chiffres impressionnants que l’on retrouve dans de nombreux grands pays de course à travers le monde, sont plutôt récents. Jusqu’aux années 80-90 la production des étalons était nettement moins importante.

 Capitalist a sailli 239 juments en 2021 ©Newgate

 

Quand on se penche sur l’Histoire de l’élevage, et ce à l’échelle mondiale, on s’aperçoit que les étalons avec des carnets de bal XXL est une tendance plutôt récente, qui date tout au plus de 30 à 40 ans. Par exemple l’incontournable chef de race Northern Dancer a sailli en moyenne 27 juments par an durant sa carrière au haras. C’est dire la grandeur de l’exploit réalisé par ce cheval canadien qui a véritablement marqué l’élevage de pur-sang à l’échelle mondiale, notamment grâce à sa lignée mâle exceptionnelle. Ici nous allons nous intéresser aux étalons de plat les plus actifs, et ce dans les deux hémisphères. Ne sont pas comptabilisés des sires de lointaines contrées, saillissant « du pic et du carreau », ni les étalons d’obstacle irlandais qui totalisent chaque année plus de 300 juments, et font la monte pendant une plus grande période de l’année.
 
 
 
Northern Dancer, un des plus grands chef de race a sailli en moyenne 27 juments par an à son époque ©America's Best Racing
 
 
Capitalist, en voilà un qui porte bien son nom ! Pour cause ce cheval australien a été un crack à 2 ans, année durant laquelle il est devenu le premier cheval à remporter le Breeders’ Plate, le Magic Millions et le tant convoité Golden Slippers, la course pour 2 ans sur turf la mieux dotée au monde. Grâce à ces succès, Capitalist est devenu le 2 ans le plus riche de l’histoire des courses australiennes avec plus de 3,5 millions de dollars australiens de gains. Entré au haras en grande pompe à Newgate, le fils du top-étalon Written Tycoon est devenu en 2021 meilleur étalon de 2e production, en terme de vainqueurs et de gains en 2020. Capitalist a donc logiquement vu son prix doubler, passant de 44 000 AUS$ à 99 000 AUS$ (soit environ 64 000€) en 2021. Lui qui avait déjà sailli 239 juments en 2020, en a sailli 243 en 2021, ce qui fait de lui l’étalon le plus demandé de l’hémisphère sud.
 
 
Capitalist a été le 2 ans le plus riche de l'histoire avant d'être un étalon à succès ©Magic Millions
 
 
Plus proche de chez nous cette fois-ci, c’est un certain Mehmas qui est l’étalon le plus populaire de tous les grands pays de course de notre hémisphère pour les chevaux de plat. La pépite de Tally Ho Stud, qui a signé 56 gagnants individuels lors de sa première production, explose le précédent record détenu par Iffraaj, qui était de 37. Proposé à 12 500€ lors de sa première saison de monte, Mehmas a produit plusieurs vainqueurs de Groupe, dès sa première production dont Supremacy, lauréat des Middle Park Stakes (Gr.1), ou encore le gagnant des Jimcrack Stakes (Gr.2) Minzaal. Par voie de conséquence, le fils d’Acclamation a vu sa demande exploser, passant de 118 juments saillies à 292, le tout au prix de 25 000€. Tally Ho, l’entité de la famille O’Callaghan n’a pas chômé en 2021 puisque l’autre étalon vedette de la maison Kodiac a reçu la visite de 239 juments, et Inns of court 184. Cotai Glory a réalisé un score de 113, un total qui devrait lui aussi être nettement revu à la hausse en 2022, au vu de ses excellents résultats de première saison.
 
 
 
Mehmas lui aussi excellent 2 ans en piste et excellent étalon dès ses débuts au haras ©Tally Ho Stud
 
 
En France, Galiway est  une nouvelle fois l’étalon le plus utilisé en 2021, avec 169 juments saillies. Galiway succède au palmarès du « Rocco d’Or » à l’étalon d’obstacle Cokoriko, qui avait réalisé un score de 180 juments en 2020. En France contrairement aux autres grands pays de course, aucun étalon ne dépasse traditionnellement les 200 juments par an. Plusieurs grands haras tels Etreham ou encore les Aga Khan Studs, qui possèdent parmi les sires les plus huppés de notre pays, ont fait le choix de limiter la production de leurs étalons, pour assurer une certaine « rareté ». Ainsi vous ne trouverez pas en abondance des produits d’un même reproducteur lors d’une session de vente publique, qui pourrait faire baisser le prix moyen.
 
 
Etreham limite Persian King à 140 juments par an ©Haras d'Etreham 
 
 
Aux États-Unis, un projet de loi a été proposé en fin d’année 2021, pour fixer un « stallion cap » pour que le nombre de saillies par étalon soit plafonné à 140 juments. Ce projet a rencontré une forte défiance de la part des étalonniers du pays, et notamment les 3 plus gros haras du Kentucky : Spendthrift Farm, Ashford Stud et Three Chimneys Farm. Ces trois hauts lieux de l’élevage comptaient en effet 11 des 13 étalons ayant sailli le plus de juments en 2021. En 2021, pas moins de 45 sires ont rencontré plus de 140 juments, dont 12 plus de 200, avec en tête Goldencents et ses 230 juments. Finalement, début 2022, le projet de loi a été abandonné et les étalonniers sont donc toujours libres. De l’autre côté de l’océan pacifique, au Japon, les chiffres sont similaires à ceux de leurs homologues américains. Par exemple, Kizuna a sailli 242 juments en 2020, et Epiphaneia 240.

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