Les "Villaud" nous parlent de leur AQPS Etatix après le Prix de Craon

08/09/2018 - Focus Elevage
Catherine Villaud-Ameline et son mari Hervé, les éleveurs propriétaires d’Etatix ont gagné le mercredi 5 septembre 2018 leur deuxième Prix de Craon en moins de dix ans. Rencontre avec un couple de passionnés.
Etatix et ses éleveurs propriétaires Catherine Villaud-Ameline tenant le trophée et son mari Hervé (chemise blanche) avec Alain Couetil à gauche, Mathieu Androuin et Hervé d'Armaillé à droite, Président de l'Association National des AQPS ©APRH
 
 
Etatix a remporté sur l’hippodrome de ParisLongchamp le Prix de Craon promu Gr.1 il y a quelques années et considéré comme l’Arc de Triomphe des AQPS. Un honneur suprême pour la race et pour ses éleveurs propriétaires Catherine et Hervé Villaud-Ameline basés à Daumeray dans le Maine-et-Loire qui reviennent sur l’histoire du cheval. « Je suis transporteur, explique Hervé et j’avais beaucoup travaillé avec Alain Couetil. Nous avions Etatix et je lui ai proposé le cheval. Mais avant, il y a toute une histoire. Il y a 15 ans environ, nous avions avec ma femme une vingtaine de juments. Nous avons commencé à élever en 1993. Je connaissais le grand éleveur Gilbert Gallot que j’ai fait connaître à David Lumet. Les deux hommes ont travaillé ensemble par la suite et ont eu beaucoup de succès notamment avec Royale Athenia.

Quand Gilbert Gallot a arrêté l’élevage, j’ai récupéré un bon nombre de ses juments mais les poulinières étaient devenues trop nombreuses, nous n’avions pas assez de terres et commencions à avoir des problèmes de trésorerie. J’ai tout arrêté pendant 3 ans mais nous avions néanmoins conservé quelques filles de poulinières « Gallot » et d’autres juments. Aujourd’hui, nous faisons saillir une année sur deux avec 5 poulinières. Vous l’avez compris, nous avons repris l’élevage car ma femme se languissait de ne plus avoir de poulains dans les prés. Elle avait repérer Vision d’Etat qui lui plaisait beaucoup étant multiple vainqueur de Gr.1 et petit-fils de Garde Royal.
 
 
Etatix et Mathieu Androuin. Le fils de Vision d'Etat avait été racheté £120.000 à la vente de Cheltenham en mars 2018 ©APRH
 

Nous avions déjà élevé la mère d’Etatix qui portait notre ancien affixe Tercah que nous n’appliquons plus aujourd’hui. Cela ne nous a tout simplement pas porté chance. Bref, cette fille de Laveron aimait les terrains lourds. Son entraîneur Fabrice Foucher l’estimait mais elle n’avait jamais trouvé son terrain de prédilection sauf une seule fois, au Lion d’Angers. Etatix est son premier produit né en 2014. Nous l’avions mis au débourrage et pré-entraînement chez David Lumet avec qui j’ai l’habitude qu’il me donne une note de 1 à 10 sur la forme du cheval. Ca se passait très bien. David m’a dit que le cheval avait les mêmes réflexes et la même qualité qu’un cheval déjà dressé depuis 6 mois sur les obstacles le jour de son premier passage sur les haies.

Etatix débute ensuite deuxième à Pornichet en décembre de ses 3 ans sur la PSF. Il gagne ensuite deux courses consécutives dont le Prix Bango (Gr.3) à Maisons-Laffitte. A Nantes dans le Grand-Prix, le cheval était gêné par le tracé de l’hippodrome. A la finale, Etatix a une grande action, le terrain était glissant et Maryline Eon ne l’avait jamais dans une bonne action. Heureusement qu’il avait remis les pendules à l’heure dans le Prix des Buveurs d’Air à Clairefontaine. Et puis à ParisLongchamp, n’en parlons pas, c’était génial. Imaginez-vous, il nous offre un deuxième Prix de Craon puisque nous avions déjà remporté la course en 2009 avec Quisful Tercah en tant qu’éleveur propriétaire pour l’entraînement de Fabrice Foucher. Lui aussi avait gagné les Buveurs d’Air pour sa course préparatoire.
 
 
Etatix et Maryline Eon lors de leur victoire cet été dans le Prix des Buveurs d'Air ©APRH

 
Vous allez maintenant revoir Etatix à Auteuil. Je ne pose pas trop de questions à Alain Couetil son entraîneur. Je le laisse travailler. Il fait un super boulot. On aime ou l’on n’aime pas le personnage mais c’est un professionnel très talentueux. Je me rappelle le jour où j’avais visité ses écuries dans l’éventualité de lui confier. Tous les boxes étaient paillés à un mètre. L’envers du décor est aussi propre que ce que l’on voit. Les chevaux sont confortables et bien traités. »
 
Catherine et Hervé Villaud ne manquent pas de prochaines stars dans leurs prés, sont optimistes pour la suite du bon fonctionnement de l’élevage et comptent plusieurs espoirs : « Rush Tercah, la mère d’Etatix avait donné naissance à un mâle de Falco en 2016 qui est en ce moment chez David Lumet qui l’estime également. Cette année, Rush Tercah était suitée d’un mâle de No Risk At All mais n’a pas été saillie vu notre politique. Nous comptons également sur un AQPS de 3 ans qui ne devrait pas tarder à débuter. Flubisto est un cousin d’Etatix et nous avions vendu ce fils de Blue Bresil yearling à Philippe Peltier. Lui aussi est estimé. »

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