Le Monde publie un passionnant "contre-pied" sur le Grand Steeple
Au terme d’une course haletante, aucune information n’a déchiré aucun écran pour éclairer véritablement la mort de deux chevaux durant le Grand Steeple d’Auteuil ce dimanche. La presse spécialisée n’est jamais très encline à attirer l’attention sur ce que redoute le milieu : un jugement hâtif, une perception biaisée de la course d’obstacles. Dans les heures qui suivent un tel événement, il est incompréhensible que personne n’ait précisément expliqué la teneur d’accidents somme toute compris dans les risques du métier et qui ont conduit à euthanasier sur place As d’Estruval, le favori, monté par Bertrand Lestrade (qui se remettait juste d’un début d’AVC), et Ange d’Amour, peut-être un peu tendre, monté par David Cottin. Juste savons-nous qu’As d’Estruval s’est blessé sur le plat et Ange d’Amour peu avant, « sur un antérieur » selon Paris Turf.
Ci-dessus: le jeune jockey anglais James Reveley, vainqueur du Grand Steeple-Chase de Paris 2016 avec So French
Et comme la presse sportive généraliste se contrefiche désormais du sport hippique, sinon pour la décrire comme une activité pour possédants en mal de sensations (comme si le football était un sport de prolétaires) ou réservé à des chômeurs désœuvrés hantant les bars PMU, cela est fort dommageable, au-delà du droit à l’information, puisque le silence sur la philosophie des épreuves d’obstacles fait régner de la suspicion, une crainte, là où il n’y a que fait de course. Après tout, qu’un footballeur s’écroule sur un terrain, qu’un marathonien soit dopé, ou qu’un cycliste se fracasse le crâne sur le bitume et les doigts s’agitent sur les claviers et, à la fin, plus ou moins, nous savons ce qui est arrivé.