Les 2000 Guinées Japonaises pour Al Ain : une drôle d'histoire d'Amérique et de désert

17/04/2017 - Actualités
Enlevées par Al Ain, du nom d'un des hippodromes méconnus des Emirats Arabes Unis, les 2000 Guinées japonaises sont revenues à un fils de Deep Impact, qui garde ainsi son titre. Son grand-père maternel avait remporté les Guinées.....de Nad Al Sheba tandis que sa mère avait gagné une épreuve de la Breeders'Cup. Par XAVIER BOUGON          


Voir le Satsuki Sho (Gr.1) avec le victoire de Ai Alain (n°11, casaque noire et rouge toque verte). Appréciez en même l'état de la piste...très sablonneux !

 

 
Entrainé par le célèbre Yasutoshi Ikee, professionnnel nippon doté du plus riche palmarès internationale, et monté par Kohei Matsuyama, Al Ain s’est donc imposé dimanche 16 avril dans les Satsuki Sho, les 2000 Guinées japonaises courues sur 2.000 mètres à Nakayama, une course que son père Deep Impact avait remportée avant de réaliser la triple couronne japonaise.
 
Al Ain est issu d’une mère, Dubai Majesty (Essence of Dubai, un fils de Pulpit) achetée le lendemain de la Breeders’Cup du 5 novembre 2010 lors des ventes organisées par la Fasig Tipton à Lexington par Katsumi Yoshida pour $ 1.100.000.
 
 

Triplé Yoshida à l'arrivée des 2000 Guinnées japonaises à Nakayama.
 
 
Dubai Majesty venait de s’imposer dans la Breeders’Cup Filly and Mare Sprint (1.400 m. sur le dirt), sa 12ème victoire (dont 3 sur gazon) sur 34 sorties de 2 à 5 ans sur le continent américain. A la suite de cette performance sur l’hippodrome de Churchill Downs, elle est élue championne des pouliches sur le sprint pour cette année 2010.
 
Partie au Japon, Dubai Majesty rejoindra, la première année, King Kamehameha puis Deep Impact les trois années suivantes ; Al Ain est, jusqu’à présent, son meilleur produit. Le deux ans, non nommé, est son propre frère.
 
 
Pas même une seule enchère pour Dubaï Majesty yearling

 
Avant qu'elle ne fasse flamber les enchères de Fasig Tipton, Personne n'avait voulu de cette yearling, pas même pour l’enchère minimum de $ 7.000 ; c’est ainsi que la future Dubai Majesty retournera dans son box de Floride, où elle avait été élevée par Harold J. Plumley.
 
 

Dubai Majesty lors de sa victoire dans la Breeders'Cup 2010, sous la selle de Jamie Theriot.

 
Son père, Essence of Dubai (Pulpit) a été élevé par Jonabell Farm (James Bell) au Kentucky, un haras qui deviendra, deux ans plus tard, la propriété de la famille Maktoum. Mais avant la vente du haras, James Bell met sur le marché des ventes de yearlings de Keeneland en septembre ce fils de Pulpit. John Ferguson , agissant pour Cheikh Mohammed Al Maktoum, se le fait adjuger $ 2.300.000.
 
Après avoir effectué son année de deux ans sur la côte ouest des Etats-Unis avec une victoire dans les Norfolk St. (Gr.2) à Santa-Anita sous la responsabilité d’Eoin Harty, le fils de Pulpit rejoint Dubai, où il remporte les Guinées et le Derby des Emirats à Nad Al Sheba (à l’époque). Le souhait de son richissime propriétaire, depuis toujours, est de remporter le Kentucky Derby ; c’est ainsi que le poulain rejoint le continent américain, où le rêve ne sera pas exhaussé. Il devra se contenter des miettes du Kentucky Derby (9ème de War Emblem pour Bob Baffert) et des Belmont S. (6ème loin de Medaglia d’Oro, le second). Essence of Dubai remportera quand même, en septembre, le Super Derby (Gr.2) de Louisiana Downs.
Il rejoindra un haras situé en Floride où il officiera pour $ 7.500 avant d’être vendu au Vénézuela. Dubai Majesty sera son meilleur ambassadeur.
 
Notes :
 
- Cheikh Mohammed Al Maktoum, avait acheté deux mois plus tôt lors des July Selected, un fils de Kingmambo qu’il nommera Dubai Destination.  Malgré sa carrière d'étalon ratée, il est auourd'hui un père des mères de champions.
 
- Essence of Dubai a pour 3ème mère, Tell Meno Lies (également élevée par Jonabell Farm), la mère de deux achats de Mahmoud Fustok, Green Forest ($ 100.000) et Green Paradise ($ 300.000)  Le premier avait enlevé, en 1981, les Prix Morny et de la Salamandre, le Grand Critérium et l’année suivante, le Prix du Moulin de Longchamp sous la coupe de Mitri Saliba et la monte du jockey sous contrat, Alfred Gibert.

Le second remportera, sous la responsabilité d’André Fabre, le Prix Omnium II 1984 (toujours sous la selle d’Alfred Gibert) avant de terminer second de la Poule d’Essai de Siberian Express (autre pensionnaire du cantilien et de Mahmoud Fustok). 

Voir aussi...