Le Jockey-Club de Brametot, le destin de Jésus-Christ Rouget

04/06/2017 - Evénements
"C’était écrit, il fallait que cela arrive, c’est le destin" voilà les mots de Jean-Claude Rouget après sa première victoire classique, dans le Prix du Jockey-Club, en 2009. Depuis, le palois a remporté le classique français à 2 reprises et notamment cette année avec Brametot, issu de la première génération de Rajsaman. Voir la vidéo d’ambiance, quand Jean-Claude Rouget écrase le dos de Meryl et Nicolas de Watrigant !
Voir les ambiances d'avant et d'après course ainsi que la réaction de joie de Jean-Claude Rouget au moment de la victoire de Brametot
 
Après maintes et maintes essais dans les classiques français, et notamment une 2e place avec Literato en 2007, Jean-Claude Rouget avait enfin décroché son premier sacre dans le classique des classiques de Chantilly. Ce fut en 2009, il y a 8 ans déjà, grâce à Le Havre, brillant vainqueur du Prix du Jockey-Club. A cette occasion, le maitre de Pau disait cela : « C’était écrit, il fallait que cela arrive, c’est le destin ». A nouveau 2e avec Morandi en 2013 et 3e avec Prince Gibraltar en 2014, Jean-Claude Rouget vient cette année de signer une 3e victoire dans le classique un an après Almanzor. Et dire que le succès dans cette course avait commencé avec un représentant de Gérard-Augustin Normand, le copropriétaire de Brametot avec Al Shaqab. Suivront les succès classiques des filles de Le Havre, Avenir Certain et La Créssonnière, toutes deux victorieuses dans la Poule et le Diane. Et dire également que Jean-Claude Rouget avait aussi remporté, une semaine après le Jockey-Club de Le Havre, son premier Prix de Diane avec Stacelita. Quand le destin est écrit, nul ne peut s’y soustraire…
 
Un 3e Prix du Jockey-Club pour Jean-Claude Rouget, et dire que son printemps a été entaché par un terrible virus qui a frappé ses écuries. Le destin les amis ©APRH
 
Décidemment, le Prix du Jockey-Club n’est pas l’apanage des étrangers. Depuis 2005 et la nouvelle version de la course sur 2100m, seuls Shamardal et The Grey Gatsby avaient battus les français. L’édition 2017 du Jockey-Club aurai bien pu être leur année avec 7 des 12 concurrents au départ entrainés hors de nos frontières. Mais cocorico ! Les trois premiers sont français : Brametot devant Waldgeist de la cour d’André Fabre et Recoletos, un fils de Whipper qui avait été supplémenté après sa victoire du Greffulhe.
 
Brametot suit les pas de Shamardal et de son fils Lope de Vega, tous auteurs du doublé Poule d'Essai - Prix du Jockey-Club. Casaque Al Shaqab, Brameto devance Waldgeist, en rouge et vert, Recoletos et à l'intérieur Taj Mahal ©APRH
 
Bien qu’il ne soit pas éligible aux primes françaises étant né en Irlande, Brametot est bien français. Son éleveur chilien a pour nom Jorge Cardemil de Rurange qui avait acheté Morning Light, une sœur de Monsun, en décembre 2013 pour 12.000€. Elle portait alors dans ses flancs le futur Brametot étant présentée pleine de Rajsaman. Présentée par Pierre Talvard du Haras du Cadran, Morning Light avait été acheté par Johnny et Susie McKeever pour le compte de Jorge Cardemil. Un an plus tard, aux mêmes ventes, Brametot avait été acheté par Sylvain Vidal pour 26.000€ alors qu’il était présenté par le Haras du Logis. Et tout ces achats ont eu lieu à Arqana qui surfe sur la vague des succès classiques, 24h après le succès de Wings Of Eagles, le premier vainqueur de Derby d’Epsom issu de ventes en France. Par ailleurs, Arqana a vendu 6 des 11 derniers vainqueurs du Jockey-Club ! Pas mal non ? Citons les : Lawman, Vision d’Etat, Le Havre, The Grey Gatsby, Almanzor et donc Brametot.
 
Cristian Demuro est actuellement 4e meilleur jockey en France avec 37 succès ©APRH
 
Issue également de la famille de Molly Malone, Morning Light n’était pourtant pas vraiment une poulinière des plus attrayantes au moment de son passage sur le ring ou lors de la vente de Brametot au vu de sa carrière au haras. Avant Brametot, la fille de Law Society n’avait donné que 3 vainqueurs en 8 produits… Il y a eu Mulan (Marju), gagnant en Allemagne et Scandinavie, 2e du Grand-Prix Nord (Listed), 6e du Derby Allemand (Gr.1) ou encore placé de Gr.3 et de Listed en Norvège ; Miss Krk (Soldier Of Fortune), gagnante en République Tchèque et Twilight (Siyouni), lauréat à 4 ans. Bref, pas de quoi faire hurler la foule. Aussi, après avoir donné naissance à Brametot, un 24 février 2014, Morning Light n’a pas été resaillie de suite. C’est uniquement en septembre de la même année qu’elle est allée rencontrer Manduro. En septembre me direz-vous ? Oui absolument car elle a ensuite été envoyée chez son propriétaire au Chili. Lire l’article à son sujet lors de victoire de Brametot dans la Poule d’Essai.
 
Mathieu Alex du Haras de la Cauvinière accueille Brametot à son retour ©APRH
 
En laissant trainer les oreilles un peut partout sur l’hippodrome et dans le village QIPCO, nouveau sponsor du Jockey-Club, la victoire de Brametot et la réussite flamboyante du Haras de la Cauvinière a été unanimement reconnue et saluée par tous. C’est en effet à Notre-Dame-de-Courson dans le Calvados que Brametot a été élevé après son achat foal par Sylvain Vidal pour le compte de Gérard Augustin-Normand et Elisabeth Vidal chez qui son père Rajsaman fait également la monte. Depuis le succès de Brametot dans la Poule, Rajsaman est lui aussi père d’un vainqueur de Gr.1, de classique qui plus est, au même titre que ses voisins de boxes à la Cauvinière. Et le jeune étalon (dont les premiers produits sont âgés de 3 ans) semble suivre la trace de Le Havre à qui il lui était arrivé le même succès dès sa première année de production (cf le doublé Poule – Diane d’Avenir Certain).

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