Jeunes éleveurs: ça existe en vrai !

07/12/2010 - Actualités
Ce lundi 6 décembre soir après les ventes de Deauville, une réunion informelle de jeunes éleveurs s'est tenue avec une quarantaine de personnes de toutes les régions de France, représentant une certaine image des professionnels de l'élevage de demain, en compagnie d'éleveurs confirmés. Ces "jeunes", un peu plus vieux que des "djeune's" souhaitent exister, y compris au sein des institutions, ce qui n'est pas si simple...

 Une réunion informelle est tout l'inverse d'un grand rassemblement avec discours du président, séduction d'âmes et de suffrages. A l'initiative d'Audrey Leyval et Benoit Jeffroy (SCEA des Prairies), qui travaillent tous deux en Angleterre et ont l'expérience de "Young TBA", forme d'association des jeunes éleveurs anglais, un groupe non encarté de plus ou moins trentenaires, s'est réunie à Deauville. Mais attention, pas de politique politicienne ! Et pas de politique tout court, de façon à ne pas être récupéré par un groupe dans la perspective des futures élections du syndicat des éleveurs du mois de février. Cet événement est important, car les jeunes souhaitent y participer.

 

Larissa Kneip (Haras de Saint-Arnoult)

 

Comment ça marche ?

 

Et veulent savoir comment ça marche, d'où la présence de ténors du comité, Georges Rimaud (Aga Khan Studs), Tim Richardson (Fresnay le Buffard), Aliette Forien (Reboursière), Antoine Lepeudry (Tourgeville), mais aussi Alex Pantall, le fameux entraîneur très impliqué dans les institutions de France Galop. Tous savent que le Syndicat des Eleveurs devrait être plus vivant et plus uni. Alex Pantall a livré un témoignage accablant sur le mode de fonctionnement des comités et bureaux de France Galop, où les luttent de défense des prés carrés et opinions intéressées peuvent prévaloir à l'intérêt général des courses et de ses acteurs. Or, ceux-ci sont nombreux et tous nécessaires à l'existence de cet étrange écosystème fondé sur le plaisir de voir son cheval galoper plus vite que celui du voisin.

 

 


Sylvain Vidal (Haras de la Cauvinière)
 


Larissa Kneip, Nicolas de Chambure et Sylvain Vidal


Il ne s'agit pas pour autant de confondre France Galop avec le Syndicat des Eleveurs. Ce dernier n'a qu'un nombre de voix maigre à France Galop, pas plus que les jockeys ou les entraîneurs. Toutefois, il est assez facile à comprendre que la voix d'un grand éleveur, très riche, qui est aussi un grand propriétaire respecté, employant des dizaines de personnes, a forcément du poids. Trois noms sont sortis pour participer à cette élection du syndicat des éleveurs, pour appuyer Anthony Baudouin, le seul "jeune" déjà élu. Trois personnes vont venir en renfort: Larissa Kneip (Saint-Arnoult), Nicolas de Chambure (Etreham) et Sylvain Vidal (Cauvinière). Tous trois sont installés en Normandie, région qui par un état de fait assez étonnant n'a pas d'entité autonome au Syndicat des Eleveurs, à l'inverse de l'Ouest, le Sud-Ouest et le Centre Est. Ont-ils des chances d'être élu ? A candidat normand, réponse de normand: "ptet'ben..." Difficile d'anticiper la réaction des votants, qui sont les plus actifs dans le sud-ouest d'ailleurs.

 

Nicolas de Chambure (Haras d'Etreham)

 

Pas de politique politicienne

 

Ces trois noms ne sont pas sortis du chapeau comme les machines à gagner des voix. Il n'y pas de parti dirigé par un leader charismatique et ambitieux, qui aurait été taxé automatiquement de chevelu, plus dangereusement sarkoziste que gévariste exalté (dans ce milieu, on préfère faire Hue que voter Robert). Mais au fond, l'important n'est-il qu'il se fasse savoir pas que l'idée d'un mouvement, une volonté d'exister et l'esprit d'un renouvellement existe chez une jeunesse professionnelle.

Pour deux raisons:

1 - rassurer les aînés, dont beaucoup se désespèrent dans les campagnes de ne voir au printemps, pendant les échographies, que des retraités, et personne pour reprendre les flambeau.

2 - Susciter des vocations chez les contemporains trentenaires, eux qui commencent à avoir les moyens financiers de s'amuser avec des chevaux de courses. C'est à dire avoir une quantité de personnages, des professionnels bien sûr mais aussi et surtout des amateurs éclairés dans un nombre suffisant pour éviter au système de tourner en vase clos.

L'élection de fait en février. De consultation gratuite, non subventionné par aucune association ni syndicat, France-Sire.Com n'ouvre jamais de longue tribune à vocation politique. Mais il se fera un plaisir de présenter ces trois jeunes éleveurs, les raisons de leur implication dans le monde professionnel et peut-être bientôt dans le monde institutionnel.

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