Senga et son oncle Ratiocination : Denebola est apparue dans la Grotte

16/04/2017 - Grand Destin
Denebola a encore fait parler d’elle ce dimanche 16 avril 2017 à Chantilly. Tandis que sa petite-fille Senga a brillé dans le Prix de la Grotte, son fils Ratiocination a gagné une course à conditions pour inédits. Denebola est réapparue, à l’image de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous dans la Grotte de Lourdes. Oh pardon, j’ai blasphémé !
Senga fut déjà l'une des meilleures 2 ans françaises. L'an passé, la fille de Blame et Beta Leo s'était placée 4e du Prix Marcel Boussac. Elle remporte le Prix de la Grotte - Etalon Kendargent ©APRH
 
Un blasphème le jour de Pâques, quelle honte enfin. Tout ceci n’est pas très catholique voyons. Pour me faire pardonner, je parcourrai les 1600m en ligne droite de Deauville sur les genoux. (Oups, un second blasphème). Pourquoi ? Parce que les 1600m de la ligne droite de Deauville seront les prochains rendez-vous de Senga dans la Poule d’Essai des Pouliches dans un mois le 14 Mai prochain. Cette dernière a gagné le Prix de la Grotte (Gr.3), préparatoire au classique, pour Stéphane Paquier et Pascal Bary mais aussi pour ses éleveurs – propriétaires la Famille Niarchos.
 
12 ans après la championne Divine Proportions (Grotte - Poule d'Essai - Prix de Diane), Senga pourra suivra-t-elle suivre les traces de celle qui portait déjà la casaque Niarchos? Cette grande famille d'éleveurs-propriétaires est ici représentée par Electra Niarchos, la nièce de Maria Niarchos-Gouazé ©APRH
 
Les Niarchos connaissent en effet cette famille maternelle sur le bout des doigts. Elle leur a donné tant de champions : de Bago à Maxios en passant par Machiavellian, Exit To Nowhere, Ocean Of Wisdom ainsi que Coup de Génie et Coup de Folie. Ces deux dernières nommées sont respectivement les mères et grand-mères de Denebola.
 
Coup de Folie, la grand-mère de Denebola, née aux Etats-Unis en 1982, avait été entrainée par François Boutin pour gagner le Prix d’Aumale (Gr.3) et se classer 3e du Prix Marcel Boussac (Gr.1). La fille de Halo était "inbreed" 3x3 sur Almahmoud, son arrière-grand-mère paternelle et maternelle. Cette même Almahmoud, née aux Etats-Unis en 1947 deviendra plus tard la mère de Natalma et donc l’aïeule du chef de race Northern Dancer.
 
Coup de Folie avait été achetée yearling en 1983 par la BBA pour Stravos Niarchos $ 825.000
 
Senga vient donc d’une famille maternelle en béton armé. Si sa grand-mère Denebola (Storm Cat) a été gagnante de Gr.1 dans le Prix Marcel Boussac, sa mère Beta Leo (AP Indy) était simplement gagnante en débutant à Maisons-Laffitte en juin de ses 2 ans. Durant l’été, la pouliche avait tout de même pris la 4e place du Prix François Boutin, une Listed qui rend hommage à l’entraineur des aïeules de Beta Leo (entre autre).
 
Si Beta Leo (en photo ci-dessus) a échoué aux portes du black-type, elle s'est déjà rattrapée à l'élevage. Son premier produit nommé Bolting fut gagnant du Prix du Pont Neuf (Listed) en 2016. Il a été conservé à l'entrainement chez Francis-Henri Graffard ©APRH
 
Née en 2001, Denebola a eu son premier foal en 2006, un fils d’AP Indy, donc propre frère de Beta Leo. Ce dernier avait été acheté par Darley pour la coquette somme de $ 2.400.000 yearling à Keeneland. Gagnant d’une course en 12 sorties, ce poulain nommé Keep Thinking est arrivé étalon au Haras Paumar au Venezuela e 2011. Plus tard, Denebola a eu la chance de visiter les plus grands étalons de la planète (ex. Elusive Quality, Street Cry, Galileo), sans pour autant donner de production black-type. Notons qu’une fille de Denebola par Galileo née en 2013 et nommée Typique a été achetée 450.000€ par Laurent Benoit (Broadhurst Agency) aux ventes d’élevage de Goffs en novembre dernier.
 
Denebola, gagnante sur cette photo du Prix Marcel Boussac 2003 sous la selle de Christophe Lemaire ©APRH
 
La production de Denebola a suivi les traces d’entrainement de leur mère à Chantilly chez Pascal Bary. Ratiocination, l’actuel 3 ans par Excelebration (l’ancien miler rival de Frankel et étalon de première production), a fait des débuts victorieux ce dimanche sur les 1600m de Chantilly en résistant au retour de Parabellum (Dubawi et Pacifique), le yearling le plus cher de l’histoire jamais vendu en France (2.600.000€ à Arqana). Le 3e de cette course n’est autre que le premier produit de Zagora par Frankel nommé Oshayger.
 
Ratiocination au centre, le fils de Denebola. A droite Parabellum (casaque Godolphin) arrivé 2e. A gauche, Oshayger (casaque Al Shaqab) arrivé 3e ©APRH
 
Revenons à Senga. Pour sa naissance, les Niarchos avaient décidé d’utiliser les services de Blame. Né en 2006, ce fils de Arch et une mère par Seeking The Gold a écrit une page dans l’histoire des courses le 6 novembre 2010. 99,99% des fans de courses lui en veulent encore aujourd’hui car il s’était permis le privilège ultime de battre l’immense championne Zenyatta dans la Breeders’ Cup Classic, la seule et unique défaite de la jument danseuse. Dès le lendemain, Blame avait même eu des menaces de mort (voir le reportage) !
 

France Sire avait rencontré le champion Blame au lendemain de sa victoire dans la Breeders' Cup Classic quand il battait la superstar Zenyatta. Voir le reportage
 
En 2011, après 3 victoires de Gr.1, Blame est rentré étalon à Claiborne Farm aux côtés de son père. Co-élevé par ce haras mythique où résidait Nasrullah, Le Fabuleux, Princequillo, Blenheim II, …, Blame a courru sous la casaque de son second éleveur ou plutôt, sa seconde éleveuse : Adele Dilschneider, la petite-fille de John et Evelyn Olin, les éleveurs-propriétaires de Cannonade (Kentucky Derby 1974) ainsi que les propriétaires de Noblesse (Epsom Oaks 1963). Aujourd'hui, Blame fait toujours la monte à Claiborne à $ 25.000 la saillie (contre $ 35.000 lors de ses débuts).
 

Voir également le reportage de Blame à l'entrainement, juste avant son arrivée à Claiborne Farm

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