Une pétition pour le retour des primes à l'éleveur pour les chevaux d'âge

09/01/2019 - Actualités
Une pétition vient d'être lancée sur change.org pour le retour des primes à l"éleveur aux chevaux d'âge, dont la suppression en 2018, a des effets très néfastes chez les petits éleveurs.

L'impression d'être écarté de la fête, de ne plus faire partie de la famille et d'être banni du groupe, bref, de ne plus servir à rien. Voilà la conséquence de la suppression de la prime à l'éleveur pour les chevaux d'âge (6 ans et plus en plat, 10 ans et plus en obstacle), assez dévastatrice auprès de la population de petits éleveurs, d'amateurs éclairés. Ces gens jusque là passionnés, ont le sentiment d'être méprisés parce qu'ils n'ont pas les moyens de participer aux joutes classiques, ce qui leur donne un goût amer ou leur fait simplement abandonner l'activité. Hors, en tout cas jusqu'à la destruction massive des courses dans l'hexagone des 15 dernières années, cette population était celle qui peuplait les hippodromes partout en France et à Auteuil, leur donnait de la vie et l'envie aux propriétaires d'avoir des chevaux de courses.

 

VOIR LA PETITION

 

Sur le papier, la suppression de ces primes peut sembler anecdotique, car elle n'affecte pas les puissants, et concerne des vieux tontons a priori en fin de carrière, mais il n'empêche que le moral des troupes a été cruellement déçu. Et le moral des troupes, c'est ce qui fait gagner ou perdre le combat de tous les jours. Aujourd'hui, les petits soldats sentent qu'ils se dirigent tout droit vers des combats inutiles car dénués totalement de gratification.

La mesure a été décidée afin de conserver le montant des primes à l'éleveur au même taux (15% en plat pour les PS dans les courses ouvertes, idem en obstacles dans toutes les courses), tout en diminuant l'enveloppe globale des primes à l'éleveur afin de la ramener à 26 millions d'euros par an. Cette enveloppe est fixée à 10% du montant global des allocations. Avant la baisse de l'an dernier, elle était de 28 M€, mais elle reste imprévisible car dépendant des résultats des chevaux étrangers en France et français à l'étranger. En 2017, en plat, le montant des primes à l'éleveur en plat avait été de 2.596.942 € pour les 6 ans et plus.

Dernièrement, l'enveloppe avait augmenté jusqu'à presque 31 millions suite au très bons résultats des FR sur les obstacles anglais et irlandais. Donc la chute de 5 millions d'euros a été brutale. Celle-ci a été acceptée généralement mais c'est au niveau de la répartition que ça coince, car elle est jugée inéquitable.

A l'époque du vote, de nombreuses voix, notamment celle de la Fédération des Eleveurs comprenant l'Asselco de l'Ouest, l'Ecsso du Sud-Ouest et les Anglo-arabes, avaient proposé plutôt une réduction linéaire du montant de toutes les primes, quel que soit l'âge des compétiteurs, afin d'éviter de relancer ue guerre interne entre les partisants du renouvellement rapide des effectifs avec une exploitation courte de jeunes chevaux, et toute la masse des autres qui conservent leurs pensionnaires plus longtemps. Mais au contraire de la différenciation des primes entre les conçus (15%) et les non-conçus (10%) qui a été finalement conservée au lieu d'être supprimée, grâce à des étalonniers qui ont mis tout leur poids dans la balance, les primes aux vieux chevaux sont passés à la trappe. Pour information, le coût du rétablissement de la prime aux vieux chevaux serait d'environ 2 millions d'euros par an aujourd'hui. A enveloppe égale, il faudrait pour la rétablir effectuer une baisse linéaire de toute les primes qui les feraient passer à environ 13% au lieu de 15%. 

La Fédération des Eleveurs a fait une nouvelle motion au comité de France Galop le mois dernier, mais restée pour l'instant lettre morte. A part cela, il est surprenant de constater la faiblesse des réactions des différentes personnalités du pouvoir institutionnel sur ce sujet, notamment dans une période qui annonce l'élection de la fin de l'année. Car quiconque aurait des propositions concrètes et crédibles (au délà des promesses de campagnes) à ce sujet aurait certainement une grande écoute. Avant de rétablir les primes intégralement, il est toujours possible de passer par une étape intermédiaire, comme une demi-prime, ou une prime complète réservée uniquement au gagnant.

La pétition a été lancée par Christophe Jouandou, éleveur au Haras du Galouin, et dont la compagne est avocate au barreau de Bordeaux, et qui a répéré ceci " Tout cheval placé, quelque soit son âge, mérite une gratification, comme le prévoit le décret N° 2010-1314 du 02 novembre 2010 relatif aux obligations de service public incombant aux sociétés de courses de chevaux."
 

Lire le détail sur les primes et allocations sur France Galop ; http://www.leguidedesproprietaires.com/primes-et-allocations/

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