Cokoriko : un nouvel étalon 100% obstacle au Haras de Cercy

25/10/2013 - Mercato des étalons
Il descend de 4 grands noms sinon chefs de race de l'obstacle international. Et sa famille maternelle est à l'avenant au niveau des références à Auteuil. Gagnant de listed à la fin du printemps sur la butte mortemart, Cokoriko a été acquis par l'association qui préside désormais à la destinée du Haras de Cercy.

Cokoriko, casaque violette, est un animal puissant... (photos APRH)

 

" Robin des Champs, Nikos, Cardoudal et Carmarthen : voilà ce que j'appelle une belle série, et cela nous a convaincu d'acheter ce cheval, outre son modèle, sa souche maternelle et ses propres performances ". Au coeur de la plus puissante région de l'AQPS en France, le Haras de Cercy dans la Nièvre vient de procéder à son 1e achat d'étalon depuis qu'il est passé sous l'égide de la SCAECC, un association d'éleveurs nivernais (mais pas que !) présidée par Jacques Cyprès.

Exploitant actuellement Network, venant de France Haras, ayant perdu Voix du Nord d'une crise cardiaque au printemps, ayant déjà recruté Coastal Path et Saddler Maker en 2013, la SCAEEC se bouge pour ne pas se contenter de l'héritage des Haras Nationaux. C'est dans cette région de la Nièvre, avec l'Allier et la Saone-et-Loire voisines, qu'ont été fabriqués des chefs de race de l'obstacle tels Verdi, Laniste, Quart de Vin, Pas de Quatre, Video Rock. Dans cette logique, et compte-tenu de la réussite exceptionnelle des étalons ayant couru à Auteuil (il faudra bientôt sortir une statistique pour ses résultats stupéfiants depuis au moins 15 ans), la SCAECC a porté son intérêt sur ce Cokoriko, qui est un frère du champion Ceasar's Palace par Robin des Champs, étalon qui a explosé en France au Haras de Saint-Voir avant son exportation en Irlande en 2008.

Membre de la SCAEEC, Jean-Louis Berger est le beau-père de Jean-Paul Gallorini, éleveur, propriétaire et entraineur de Cokoriko, comme d'ailleurs de son frère aîné Ceasar's Palace, triple gagnant de Gr.3 qui vient de faire un retour fracassant à la compétition après avoir été écarté des pistes en 2012. Jean-Paul Gallorini avait acquis la mère Cardounika (Nikos) en Normandie, au Haras de Nonant-le-Pin, chez Olivier Corbière. Celle-ci a gagné à Cagnes/Mer et s'est placée de bonnes courses à conditions à Auteuil. Elle provient d'une origine d'obstacle très ancienne et productive. Ainsi Cardounika est soeur de 4 vainqueurs dont Carlinas et Calenzara. Sa mère Cardoudalle, par Cadoudal, a elle-même gagnante 3 fois à Auteuil chez Xavier Guiguand et dépassé les 100.000 € de gains. Quant à la 4e mère, Easy Horse (Carmarthen), également gagnante à Auteuil, c'est la soeur de la championne Sweet Virginia, mais aussi de Funny Horse, Dazzling Horse et Busy Horse. Bref, c'est une vrai souche d'obstacle à la française, robuste, solide et gagnant beaucoup d'argent à toutes les générations.

 

Cokoriko lors de sa victoire en débutant en avril, monté par Julien Desmonts.

 


Cokoriko n'est pas qu'un "frère de". Le 10 avril 2013, il a marqué les esprits en gagnant très facilement pour ses débuts directs sur les haies le Prix Claude Cohen. Ensuite 5e du Prix Virelan et 6e du Prix Miror (Listed), il a remis les pendules et remporté sa listed fin juin dans le Prix Gérald de Rochefort, bonne course de haies pour 4 ans où il battait notamment Un Temps Pour Tout, le récent lauréat du Prix de Maisons-Laffitte. Malheureusement, Cokoriko s'est blessé et le Haras de Cercy n'a pas trainé à porter sa candidature et faire l'acquisition de cet animal de taille (1,68m).

Il est proposé à la syndication aux membres coopérateurs de la SCAECC, au tarif de 4000 € la part, avec 2 saillies en 2014 et 2015, puis une saillie par an, un montant de frais forfaitaire de 600 € / an. Entre le Haras de Cercy et le Haras du Lion, on peut constater que la reprise de 2 des 3 plus principaux ex-Haras Nationaux de France ont bel et bien une 2e vie. Reste à savoir ce qu'il adviendra désormais du Pin, le dernier des "gros morceaux" à avoir été transféré, en l'occurrence à un collectif dirigé par Philippe Martin. Celui-ci a la tâche sans doute la plus difficile entre l'affaire GDE et la concurrence structurelle des nombreux haras privé aux alentours, d'autant plus que la plupart se sont engoufrés ces dernières années sur le marché des étalons d'obstacle et des chevaux entre 1500/2500 €, alors qu'historiquement, le HN du Pin bénéficiait d'un champ laissé relativement libre sur ces 2 créneaux.

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