Mojo Risin : Les Doors du Prix de Diane sont grandes ouvertes

01/05/2015 - Actualités
Elle a été achetée yearling une bouchée de pain...Alors qui aurait pu dire que la fille de Lope de Vega aurait pour objectif le Prix de Diane après son envolée dans le Prix Caravelle 2015, Listed, à Toulouse. Par Xavier Bougon.  

Mojo Risin s'impose de toute une classe dans le Prix Caravelle à Toulouse.

L’entourage de Mojo Risin peut prétendre à de grandes ambitions après sa victoire écrasante dans le Prix Caravelle, une Listed pour pouliches courue sur les 2.100 m. de la piste de Toulouse. «C’est ma meilleure pouliche sur la distance » a déclaré Jean-Claude Rouget. Déjà au-dessus du lot dans le tournant final, son jockey Grégory Benoist a laissé galoper sa pouliche dans les deux cents derniers mètres

 

Son jockey est lié à la casaque de Gérard Augustin-Normand qui avait, sur les conseils de son manager Sylvain Vidal, acheté la fille de Lope de Vega cet hiver (en janvier) après sa démonstration sur la fibré de Pau, le 30 décembre, lors de la dernière réunion de l’année, alors sous l’entrainement toulousain d’Eric Dell’Ova. La casaque blanche à toque violette s’est donc associée au patron de la Cauvinière et à Mlle Charley Lauffer, acheteuse de la pouliche yearling. Sa rentrée sur le gazon, en début de ce mois, est tout aussi convaincante et s’impose dans un canter sur les 2.100 m. de Toulouse.
 
Notes
 
  • Eric Dell’Ova est entraineur depuis 1992, spécialisé dans les pur-sang arabes qu’ils élèvent également à Buzet sur Tarn, près de Toulouse (avec l’affixe de Carrère). Mojo Risin fait partie des exceptions.
     
  • JCR n’avait pas remporté cette Listed depuis 2009 (Quetsche). Celle de cette année vient s’ajouter aux 13 autres succès.
     
  • JCR ne compte pas recourir la pouliche avant le Prix de Diane. Il est le tenant du titre avec Avenir Certain, qui était arrivée invaincue à la suite de ses 4 succès précédents dont la Poule. Les sept dernières gagnantes étaient toutes invaincues en arrivant à Chantilly dont Stacelita, et Valyra, du même entrainement.
 
Une claquette en provenance d’Irlande mais aussi de Toulouse
 
Le charme des courses passe par les histoires sympathiques comme celle de Mojo Risin, petite-fille de Galileo, en provenance d’Irlande. Née à Rosetown Stud (un haras attenant à Baroda Stud dans le Comté de Kildare), la fille de Lope de Vega est présentée, yearling, aux ventes d’octobre de Tattersalls à Newmarket par Baroda Stud associé à Colbinstown Stud. Son modèle n’attire pas les foules (une vraie claquette à qui il manque quelques bons kilos) et faute de «combattant», elle retourne chez son éleveur après l’avoir retirée à 8.000 Guinées.
 
C’est sans compter la pugnacité d’une française du Sud-Ouest, Mlle Charley Lauffer (accompagnée de son père, Daniel), qui va négocier à l’amiable la suite de la carrière de cette «crevette» auprès de David Cox, l’éleveur associé à son père Dermot. C’est ainsi que la pouliche est dirigée vers Chantilly (ou aux alentours) pour le débourrage et le pré-entrainement.
 
Notes :
 
Rosetown Bloodstock Ltd, l’éleveur de Mojo Risin, est une société récemment créée (mai 2010) par le père et le fils Cox, Dermot et David. Dermot Cox et son épouse Ann aurait acheté Baroda Stud en 2006 pour un prix exorbitant (on parle d’une fourchette entre 25 et 35 M€...c'était juste avant la crise de 2008) à l’un des gendres de Vincent O’Brien, Philip Myerscough, (qui avait épousé Jane) ancien directeur général de Goffs Irlande. Baroda Stud (dirigé par David Cox) et Colbinstown Stud (David Myerscough, fils de Philip) sont associés dans le Consignment depuis 2011.
 
 
Mojo Risin...Jim Morrisson
 
 
Charley Lauffer, une anglo-ariègeoise.
 
Mlle Charley Lauffer est née à Bayonne en janvier 1990, tout près de Pau ; c’est la raison pour laquelle son père, Daniel, un anglais de 58 ans expatrié depuis un certain nombre d’années en France, l’emmène déjà dans son landau aux courses. Le cheval est sa première passion et, comme tous les enfants, Charley débute sur un poney avant de passer ses week-ends, dans les clubs hippiques. Elle finira par monter à l’entrainement à Toulouse chez Philippe Vidotto et Benoit Couroyer qui la parraine pour l’obtention de sa licence de cavalière qui lui est accordée en octobre 2006, à 16 ans.
 
Charley passe ses vacances d’été à Newmarket chez Robert Cowell puis revient dans son Sud-Ouest natal pour y rejoindre la « fac ». Elle fait ensuite sa demande de permis d’entrainer dans ses installations ariègeoises à Durfort dans l’Ariège sur les terres nommées, Le Ticol.
 
Mojo Risin, Jim Morrison et les Doors
 
C’est sans difficulté que Charley trouve un nom à sa pouliche. Son père est un amoureux du rock et en particulier, le groupe The Doors et l’un de ses morceaux favoris, L.A. Woman qui rend hommage avant l’heure à son leader Jim Morrison. Mojo Risin est l’anagramme du chanteur enterré au Père Lachaise depuis 1971.
 
La famille Lauffer s’est liée d’amitié avec la famille Daure (Etienne et Catherine, née Vidal à Sao Paulo) permis d’entrainer à Béziers. Le courant passe tellement bien que les Lauffer les surnomment, «les Daures». Deux clins d’œil pour le prix d’un !
 
Une famille Lagardère
 
La mère de Mojo Risin, Venetian Rhapsody (Galileo) avait été achetée yearling lors de la session Orby Million 2006 de Goffs par Hurbie de Burgh pour 230.000 €. Elle a été élevée par Knockainey Stud (dans le Comté de Limerick, sur les terres des ancêtres de Kilfrush), un haras dirigé par Nelius et Miriam Hayes. Elle débute victorieusement à Deauville pour l’entrainement de Rupert Pritchard-Gordon en décembre de son année de 3 ans sous les couleurs de son éleveur-vendeur, Nelius Hayes, associé à Dermot Cox. Ce sera sa seule performance notoire.
 
Au haras, son premier produit par Holy Roman Emperor, vendu foal, est vainqueur en Norvège. Mojo Risin est son second produit. Elle est suivie d’un poulain, né en 2013 par Canford Cliffs, nommé Whitecliff Park à l’entrainement chez Richard Hannon. Le yearling est une pouliche par Big Bad Boy.
 
La grand-mère de Mojo Risin, Paldouna, provient de l’élevage Lagardère. Cette fille de Kaldoun est gagnante à Saint-Cloud à 3 ans (1998) pour les couleurs grises, toque rose et l’entrainement d’André Fabre. Trois podiums de Listed suivront, la 3e place du Prix La Calonne (d’Astorg) tout d’abord puis deux places de dauphines dans le Prix de la Cochère et le Prix Cérès.
 
Jean-Luc Lagardère décède en mars 2003 et les ayants-droit vendent une petite partie de la jumenterie à Newmarket lors des ventes d’élevage de décembre. Parmi les lots se trouvent Housatonic (vendue 65.000 Guinées), Walkamia (retirée à 400.000 Gns), Windy Gulch (retirée à 25.000 Gns), Diamond Dance (20.000 Gns) et sa fille Diarshana (57.000 Gns), Resleona (15.000 Gns), Star’s Proud Penny (62.000 Gns.), Palmotia (25.000 Gns) et celle qui fait l’actualité aujourd’hui, Paldouna, pleine de Linamix, vendue 95.000 Guinées à Peter Doyle Bloodstock. Toutes ces juments ne feront donc pas partie de la vente de l’effectif Lagardère à S.A. Aga Khan en 2005.
 
Paldouna (Kaldoun) n’est autre que la sœur de Palacoona (Last Tycoon), Palafaira (Always Fair), de Pax Bella (la mère de Kendargent) et la nièce de Polytain (Bikala).

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