Ascot et les QE II de Solow : c'est qui le patron ?

Solow, le gris français une nouvelle fois impérial à Ascot.

 

 

 

Le rugby est l’un des sports favoris des britanniques. Les anglais ont perdu leur fierté face aux Gallois et se sont vengés à Longchamp un certain premier dimanche d’octobre. Les verts irlandais n’ont pas donné à la France l’occasion de briller mais à Ascot, la revanche française était annoncée. Match il devait y avoir, match il n’a pas été question.

 

L’irlandais Gleneagles n’avait pas couru depuis sa domination dans les St James’s Palace St. faisant suite à ses victoires dans les Guinées anglaises et irlandaises. Depuis, son entourage avait préféré décliner la lutte (soit disant en raison d’un terrain peu à sa convenance) en août dans les International St. de York et en septembre dans les Irish Champion St. de Leopardstown.

 

Il n’avait donc jamais affronté le français Solow et dorénavant il s’en souviendra. Après ce récital, le fils de High Maintenance reste invaincu depuis le 11 juin 2014 après 9 sorties. Cette année, il remporte son 5e succès de Gr.1 (autant qu’une certaine Goldikova en 2010) après ceux de Meydan (la Dubai Turf devançant The Grey Gatsby), de Royal Ascot (Queen Anne St. devant une certaine Rothschild, Esotérique) et de Goodwood (Sussex St.). Pour sa rentrée après Dubai, il avait dominé Gailo Chop (candidat à la Cox Plate en Australie en fin de mois) et Cirrus des Aigles dans le Prix d’Ispahan.

 

 

 

Hongre, Solow n'a pas eu un début de carière très brillant. Alors qu'il est devenu un phénomène sur le mile, il avait été orienté sur les distances classiques voire les marathons. Après 4 places dont 2 à 2 ans, il remporte sa 1e course sur les 2400 m de Longchamp pour sa 5e sortie dans une course E, où aucun de ses poursuivants n'a répété. Lui aussi disparait dans la nature. Il est castré le mois suivant. ll reviendra un an plus tard, au printemps 2014, gagne 2 courses, s'essaie en vain sur les 3100 m du Prix Vicomtesse Vigier (Gr.3), puis explose littéralement au 2e semestre quand Freddy  Head le ramène sur 1600 m.

 

 

Le splendide Solow lors d'un entrainement public le 28 septembre à Maisons-Laffitte.

 

 

 

En octobre 2012, lors du 3e épisode consacré à l’élevage Wertheimer, France-Sire relatait la souche de Solow par sa grand-mère, Fabulous Hostess. Il ne restait dans l’effectif qu’une seule de ses filles, High Maintenance, née des amours avec Highest Honor, un vainqueur du Prix d’Ispahan et collectionneur des places de premier dauphin (La Forêt, la Poule, le Jean Prat et même l’Harcourt).

 

Les 5 soeurs d’High Maintenance avaient disparu de Saint-Léonard des Parcs après leur vente. La plus capée, Hostessante (Pleasant Colony), gagnante du Prix de la Seine, avait été la dernière à quitter l’effectif après avoir donné naissance à Colony Band. Cette fille de Dixieland Band s’était imposée dans le Prix Mélisande (Listed) et avait fini au second rang du Prix des Réservoirs (Gr.3).

 

Elle fait encore partie du lot de juments dans les pâturages de St-Leonard, l’ancien haras de la Barberie après avoir débuté sa carrière de poulinière aux USA où elle est la mère d’un mâle par Distorted Humor nommé Colizeo, black-type pour la casaque bleue et l’entrainement de Todd Pletcher.. Colony Band est suitée, en France, d’un mâle d’Henrythenavigator et avait donné naissance en 2014 à une pouliche d’Elusive Quality mais qui est morte.

 

 

High Maintenance, la mère de Solow, lors d'un succès à Longchamp

 

 

 

Quant à Solow, il est le premier produit de sa mère, High Maintenance, qui est suitée d’une pouliche de Shamardal.  Sa poulche de 2 ans, High Quality (Invincible Spirit) a débuté, début septembre, à Longchamp en terminant seconde du Prix de la Cascade de sa collègue de couleurs, Left Hand. A l’heure actuelle, Solow est son seul vainqueur, mais quel vainqueur.

 

High Maintenance, à l’entrainement chez André Fabre, avait débuté victorieusement à Clairefontaine en terrain très souple en octobre 2006 sur 1.800 mètres. A 3 ans, elle est rallongée, ce qui lui permet de vaincre à Longchamp sur 3.000 mètres et de terminer seconde du Prix La Moskowa (Listed) pui 3e du Prix Gladiateur (Gr.3) de Kasbah Bliss.

 

 

Sir Gaylord

 

 

La souche de cette famille à St- Léonard remonte à 1975 avec l’achat de Yeovil.

 

Alec Head était un fervent admirateur de Sir Gaylord, non seulement le père de Sir Ivor mais aussi d’Habitat. Sir Gaylord effectue sa première année de monte au Quesnay. C’est pourquoi Alec achète, pour l’écurie Wertheimer, deux filles de ce sire aux ventes de Deauville : Yeovil (née en 1974 élevée par Louis Champion, payée 310.000 F.) et Apachee (née en 1975 élevée par Paul Chédeville, payée 185.000 F.), deux achats qu’ils ne regretteront pas.

Yeovil a marqué l’élevage Wertheimer par sa fille Young Hostess (2e Prix Vanteaux), la mère, par Fabulous Dancer (étalon Wertheimer) de Fabulous Hostess (Prix de Royallieu, Corrida, Fille de l’Air à St-Cloud, 2e Prix du Conseil de Paris).

 

Les autres filles de Yeovil, Yamuna (Green Dancer) et Yale (Baillamont) se sont distinguées, non pas sur la piste mais par leurs productions, une fois vendues : Numidie (sa fille, Rêve d’Oscar et sa petite-fille, Bethrah, Irish 1000 Guinées 2010), Absolutely Yes font partie de leurs descendances.

 

Les autres filles de Young Hostess, Young Manila, Youngolina (toutes deux vendues à réclamer), Hersande (par Pink, étalon-maison, achetée à Deauville, pleine d’Highest Honor, par MAB Agency, 120.000 F.),se sont également distinguées par leurs productions hors Saint-Leonard : Dolma (élevée par le Haras de Bernesq etque personne n’avait voulu yearling), Blek, Roche Ambeau (progéniture d’Exande,élevée par l’angevin Michel Pehu et vendue yearling), Young Tiger (élevé par Antoine de Rose)…

 

 L’autre crack miler du 21e siècle, Goldikova, est une descendante de Glamour, achetée foal à Newmarket en 1960. Pour relire, les achats des lignées maternelles, se reporter au mois de septembre et octobre 2012, juste avant la victoire de Solemia dans l’Arc de Triomphe et de Silasol dans le Prix Marcel Boussac.