Serge Boucheron, éleveur de Signs Of Blessing : une production limitée mais de qualité

09/08/2016 - Focus Elevage
En gagnant le Prix Maurice de Gheest dimanche dernier à Deauville, Signs Of Blessing est devenu le deuxième lauréat de Gr.1 de Serge Boucheron alors que ce dernier ne possède en moyenne que 4 poulinières par an depuis 9 ans ! Dans une interview, l’éleveur de Naaqoos, Barastraight, Kadance Ville, nous parle de la mère de Signs Of Blessing et de sa collaboration avec le Haras du Mezeray et Marc-Antoine Berghracht.

Serge Boucheron

 

Serge Boucheron a brisé un écart de 8 ans.  8 années séparaient son dernier (et premier) succès de Gr.1 avec celui de dimanche à Deauville dans le Prix Maurice de Gheest. Naaqoos, dans le Prix Jean-Luc Lagardère (Gr.1), lui avait apporté un premier sacre. Il y a 8 ans également, en 2008, il achetait une certaine Sun Bittern aux ventes de Newmarket. L’éleveur se souvient : « J’ai acheté Sun Bittern, le mère de Signs Of Blessing aux ventes de Newmarket pleine de Pivotal. J’aimais cet étalon et aussi Seeking The Gold, le père de la jument, qui pour moi est un très bon père de mères. Elle faisait partie d’une bonne famille (celle de la gagnante de Gr.1 Nadia, sa tante, ndlr) mais une famille endormie. C’est Marc-Antoine Berghgracht qui a signé le bon. Nous travaillons ensemble depuis le début de mon élevage, depuis les années 1990. Marc-Antoine a dû commencer son activité de courtage deux ou trois ans auparavant. C’est Eric Hoyeau qui nous avait présenté. Je suis quelqu’un de fidèle, c’est donc pour cela que Marc-Antoine a toujours été mon courtier.

 

Signs Of Blessing et Stéphane Pasquier ont écrasé l'opposition dans la dramatique édition du Prix Maurice de Gheest 2016, course dans laquelle le malheureux champion hongkongais est mort au champ d'honneur ©APRH

 

Lucrèce a été le premier produit de Sun Bittern. Elle est le résultat du croisement avec Pivotal. Je l’avais vendue à un pinhookeur du sud-ouest qui devait l’a présentée aux Breeze-Up. Mais elle s’était échappée à Saint-Cloud est a donc été absente du ring. Elle a fait une carrière honnête chez François Rohaut pour l’Ecurie Tagada, elle était en valeur 41 et je l’ai rachetée à la fin de sa carrière de course. Son premier produit est une fille yearling de Lawman qui passera en vente mardi prochain (lot 247). Cette année, Lucrèce est suitée d’une femelle par Kodiac et est pleine de Kingman.

 

Lucrèce, la soeur de Signs Of Blessing par Pivotal, avait été vendue yearling par Serge Boucheron qui l'a rachetée à la fin de sa carrière de course ©APRH

 

Ensuite, j’ai eu Admire Fuji, un fils d’Oasis Dream qui s’est encore classé troisième du quinté du jour après une longue absence (le quinté de ce mardi 9 août, ndlr). Puis est venu Signs Of Blessing qui a grandi au Haras du Mezeray qui l’a également vendu yearling à Tony Forde par l’intermédiaire de Marc-Antoine Berghgracht. »

RELIRE L’ARTICLE DE LA VICTOIRE DE SIGNS OF BLESSING DANS LA GOLDENE PEITSCHE 2014

« J’avais choisi Invincible Spirit pour donner Signs Of Blessing. A l’époque, en 2010, il était encore plutôt abordable ; je l’aimais bien, surtout sa famille maternelle. Mes juments sont en général très grandes et produisent grand. Je cherchais alors un étalon qui puisse ramener de la vitesse et un modèle plus compact. C’est pourquoi Sun Bittern est aujourd’hui pleine de Muhaarar, un sprinter qui toise 1,63m pour ne pas avoir de trop grands chevaux. »

 

Signs Of Blessing dans la cour des yearlings du Haras du Mezeray

 

Non suitée cette année, Sun Bittern sera sans doute l’une des attractions de la prochaine vente de yearlings d’Arqana. Serge Boucheron explique : « En 2015, Sun Bittern a pouliné d’une propre sœur de Signs Of Blessing qui passera sur le ring lundi prochain ! Elle portera le lot 129 et sera présentée par comme tous mes pensionnaires par le Haras du Mezeray. »

 

Cette propre soeur de Signs Of Blessing fera l'objet de nombreuses attentions. Elle passera sur le ring d'Arqana lundi 15 août dès 17h. A suivre EN DIRECT sur FRANCE SIRE TV

 

L’éleveur revient enfin sur sa collaboration avec le célèbre haras normand : « Cela fait maintenant 9 ans que j’ai déplacé toutes mes poulinières au Haras du Mezeray. Auparavant, j’avais mon propre haras à côté de chez moi, à quelques kilomètres de Noyant dans le Maine-et-Loire, le Haras de Crouas, où est maintenant installée la famille Sionneau. J’ai dû me résoudre à arrêter l’obstacle également. Je trouve que cela tourne moins vite qu’en plat. Aujourd’hui je ne regrette pas ce choix mais ce qui me manque, c’est de voir mes chevaux. Je prenais la voiture, faisais quelques kilomètres et pouvais les voir au pré. »

 

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