Homme bon, Antoine Maugeais est mort

18/11/2010 - Grand Destin
La vie a perdu un type bien, quand ce mercredi matin, triste 17  novembre, un homme bon a perdu la vie. Antoine Maugeais est mort.

Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi gentil, dans le bon et trop rare sens du terme. Ce texte n'a aucune ambition de faire l'homélie d'Antoine Maugeais, avec sa vie et son oeuvre, et bla et bla. Juste pour dire que la sépulture est samedi 19 novembre à 15H à Saint-Pierre Montlimart (49), chez lui, dans les Mauges, lui qui portait si bien son nom, Maugeais. Et qu'il faut venir nombreux, car il faut qu'il soit entouré par beaucoup de monde dans la mort comme il aimait tant l'être de son vivant. Antoine a toujours fait le bien autour de lui. Trop sans doute à tel point que certains en ont profité, ce qui a conduit sa fortune à s'étioler. Mais à la finale, même s'il était triste de ne plus voir cette dernière année aux courses son allure toujours stylée du bel homme à la Bogart (version riante), précédé d'une gitane, la main à l'aise enlaçant une coupette, on pourra conclure que cet homme a bien profité de la vie.

 

Antoine Maugeais (à gauche) lors de la victoire en débutant d'India d'Hérodière. Le seul portant la cravatte,
comme toujours, gitane à la main, sans doute arrivé sur l'hippodrome un peu en retard pour voir le franchissement
du poteau, mais juste à temps pour la photo des vainqueurs !



Fêtard ? Oui, et fier de l'être, et tellement heureux de le partager. Les fêtes d'enfer à La Houssaye, sa grande maison de Saint-Laurent du Mottaye, après les courses de Montrevault, petit hippodrome dont il était le Président, restent dans les mémoires de tous ses acteurs. Et lui, maître de cérémonie, toujours moins ivre et surtout beaucoup plus digne que nous tous, pourtant en pleine force de l'âge et surentraînés!

Inconscient ? Assurément, lui qui entretenait une hygiène de vie plus que discutable, alors qu'il avait déjà survécu à un 1e cancer (disparu par enchantement!), s'était remis d'un triple pontage, puis d'une hémorragie cérébrale après avoir eu 24 de tension: il m'avait appelé Marc ou Bruno pendant quelques mois, puis tout était revenu dans l'ordre...

 

Antoine Maugeais (à droite) toujours très entouré après le jumelé réalisé par
Java d'Hérodière et Ingrid des Mottes, portant toujours cravatte et l'inimitable trois quart beige



Partageur et généreux ? archi oui. C'est ainsi qu'il a sauvé quelques âmes en perdition, recueillis de longs mois gracieusement dans son foyer après des expériences de vie douloureuses. C'est ainsi qu'il a élevé non seulement ses trois enfants issus de son premier mariage, mais aussi ceux de Brigitte : Laurent, Florence et Jérôme Thibault, qu'ils appelaient ses fils et fille, puis enfin la petite dernière, Aurélie, ma belle. Je n'ai jamais connu quelqu'un d'aussi gentil (toujours dans le bon sens du terme), à part son père, et rien que pour lui avoir donné naissance, Antoine aura réussi sa vie. J'ai eu la chance de connaître Antoine Maugeais, de l'avoir connu avant, pendant et après qu'il soit mon beau-père, sans que son regard à mon égard ne change d'un iota. Nous avons également été associés dans quelques chevaux, et ma fierté, très grande fierté, réside dans le fait de lui avoir fait gagner une belle course avec notre premier achat commun, India d'Hérodière, alors que le succès, pour cause de mauvaise fortune, l'avait fui depuis un moment. Au moins, je serai parvenu à lui offrir quelque chose, un petit quelque chose en échange. Antoine, merci pour tout ce que tu as donné.

Arnaud Poirier

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