Triple Couronne US : le 1e vainqueur Sir Barton était un leader !

25/05/2014 - Grand Destin
Après 36 ans d'échec pour les 3 ans américains, le nouveau champion California Chrome va tenter de devenir le 12e vainqueur de la triple couronne US dans les Belmont Stakes le 7 juin à New-York. En 1919, le 1e lauréat Sir Barton avait gagné le Kentucky Derby en n'étant qu'un simple leader, avant d'enchaîner les Preakness St. seulement 4 jours plus tard dont 2 passés dans le train. Ce qu'on appelle un grand destin. Par Xavier BOUGON.

Sir Barton, le 1e des 11 vainqueurs de la Triple Couronne américaine, en 1920.

 

Triple Crown US : après 36 ans d’attente, le 13e sera-t-il le bon ?

Le dernier poulain à avoir remporté les trois épreuves de la Triple couronne américaine remonte à 1978 avec le floridien, Affirmed. Cette année, un poulain californien va tenter ce que d‘autres n’ont pu réaliser. Le 7 juin prochain, le turf américain retiendra son souffle au bout des 2.400 mètres de la piste en sable des Belmont St., 3ème épreuve de la « Triple Crown ». En effet, depuis 1978, aucun vainqueur des deux premières manches n’a réussi à enlever la troisième. Depuis cette année-là, 12 poulains avaient réussi le doublé Kentucky Derby-Preakness St., comme l’a fait cette année le californien, California Chrome. Onze ont tenté d’égaler les performances d’Affirmed et de ses 10 autres «confrères». Le signe indien (terme remontant à la grande époque du Far-West) va-t-il enfin être vaincu ?
 
 
California Chrome, sur le chemin de la gloire après son succès dans les Preakness Stakes dans la foulée du Kentucky Derby.
 
 
Le record d’affluence avait été battu lors de la victoire de California Chrome dans la 140ème édition du Kentucky Derby (164.906 spectateurs contre 163.628 en 1974 pour la 100ème édition). Celui des Belmont St. remonte à 2012 avec 85.000 aficionados (6ème plus grosse affluence sur l’hippodrome new-yorkais). L’enjeu de cette édition n’était pourtant plus la Triple Couronne puisque I’ll Have Another décline la lutte, 48 heures avant l’évènement, pour des problèmes de tendinite. L’édition 2014 risque donc de battre des records d’affluence, la Triple Crown étant d’actualité suite aux souhaits de son entraineur d’aligner son pensionnaire à Belmont (avec un artifice l’aidant à respirer, autorisé par le Jockey Club américain).
 
 
Année Kentucky Derby
1e sam. de mai - Churchill Downs (Kentucky) - 2000 m
Naissance

Preakness St.
3e sam. de mai - Pimlico (Maryland) - 1900 m

Belmont St.
1e sam. de juin - Belmont (New-York) - 2400 m
 
2014 California Chrome Californie 1e ?
2013 Orb Kentucky 4e 3e
2012 I'll Have Another Kentucky 1e pas couru 
2011 Animal Kingdom Kentucky 2e 6e
2010 Super Saver Kentucky 8e pas couru 
2009 Mine That Bird Kentucky 2e 3e
2008 Big Brown Kentucky 1e 9e
2007 Street Sense Kentucky 2e pas couru 
2006 Barbaro Kentucky arrêté pas couru 
2005 Giacomo Kentucky 3e 7e
2004 Smarty Jones Pennsylvanie 1e 2e
2003 Funny Cide New York 1e 3e
2002 War Emblem Kentucky 1e 8e
2001 Monarchos Kentucky 6e 3e
2000 Fusaichi Pegasus Kentucky 2e pas couru 
1999 Charismatic Kentucky 1e 3e (accid.)
1998 Real Quiet Kentucky 1e 2e (nez)
1997 Silver Charm Floride 1e 2e
1996 Grindstone Kentucky pas couru pas couru
1995 Thunder Gulch Kentucky 3e 1e
1994 Go For Gin Kentucky 2e 2e
1993 Sea Hero Virginie 5e 7e
1992 Lil E. Tee Pennsylvanie 5e pas couru
1991 Strike The Gold Kentucky non placé 2e
1990 Unbridled Floride 2e non placé
1989 Sunday Silence Kentucky 1e 2e
1988 Winning Colours (f.) Kentucky 3e np
1987 Alysheba Kentucky 1e 4e
1986 Ferdinand Kentucky 2e 3e
1985 Spend a Buck Kentucky pas couru  pas couru 
1984 Swale Kentucky non placé 1e
1983 Sunny's Halo Canada 6e PC
1982 Gato Del Sol Kentucky pas couru  2e
1981 Pleasant Colony Virginie 1e 3e
1980 Genuine Risk (f.) Kentucky 2e 2e
1979 Spectacular Bid Kentucky 1e 3e
1978 Affirmed Floride 1e 1e
 
 
Le turf américain attend depuis Affirmed
 
Affirmed avait devancé dans les trois épreuves de la Triple Crown un certain Alydar, élève de Calumet Farm (détenteur du record de victoires dans le Kentucky Derby). Et, hormis l’Hollywood Derby, les victoires précédentes d’Affirmed sont en tout point semblable à celles de California Chrome : le Santa Anita Derby et le San Felipe H (Gr.2).
 
La Californie peut aussi élever des vainqueurs
 
En prenant comme référence les vainqueurs du Kentucky Derby, sans conteste, le pays de l’élevage aux Etats-Unis est le Kentucky (106 gagnants pour 140 éditions). Mais quelques autres états se sont distingués tels que la Floride (6 victoires dont celles de Silver Charm, Unbridled, Affirmed, Foolish Pleasure pour les plus récents), la Virginie (4 victoires dont Sea Hero, Pleasant Colony, le champion Secretariat) et la Californie. Cet état compte 4 victoires dans le KD (Morvich en 1922, Swaps en 1955, Decidedly en 1962 et le dernier en date, celui de cette année). L’Ouest américain est en passe d’inscrire son premier gagnant de la triple couronne.
 
 
 
 
 
 
Notes :
 
Le Kentucky Derby est surnommé « The Run for the Roses ». Savez-vous pourquoi ?. J’m’en va vous le dire :
Il est ainsi appelé car, en 1883, un bouquet composé de 554 roses rouges avait été offert au vainqueur par Evander Berry Wall, un new-yorkais de 23 ans connu pour son look et son excentricité (il avait hérité l’année précédente d’une belle fortune). Le chiffre correspondait au nombre de femmes présentes sur l’hippodrome. Je ne peux vous dire si le bouquet actuel est aussi fourni.
 
 
11 vainqueurs de la Triple Couronne :
 
La première édition du Kentucky Derby s’est déroulée le 17 mai 1875 et le premier poulain à s’être adjugé la trilogie se nomme Sir Barton, élevé dans le Kentucky, lauréat en 1919. Viendront 10 autres vainqueurs : Gallant Fox, Omaha, War Admiral, Whirlaway, Count Fleet, Assault, Citation, Secretariat, Seattle Slew et donc Affirmed.
 
 
 
A titre anecdotique en Europe, la Triple Couronne (Poule, Derby, St Leger) n’existe plus qu’en Angleterre puisqu’elle est la seule nation à avoir gardé la tradition, un St Leger uniquement réservé aux 3 ans. Les autres états, membres des Patterns (Allemagne, France, Irlande) l’ont ouvert aux chevaux d’âge :
  • L’Angleterre compte, depuis 1853, 15 gagnants (dont Gladiateur) ayant vaincu à la fois dans les 2000 Guinées, le Derby et le St Leger. Si Camelot en 2012 a tenté, en vain, d’inscrire son nom sur les tablettes (second du St Leger), le dernier en date reste Nijinsky, vainqueur en 1970 sous la monte de Lester Piggott et l’entrainement du sorcier irlandais, Vincent O’Brien.
  • En France en 1899, l’élève de Maurice Caillault, Perth, s’est imposé dans la Poule d’Essai puis dans le Prix du Jockey Club, le Grand Prix de Paris et le Prix Royal Oak. En 1927, Fiterari doitconcéder la victoire à Mon Talisman dans le Prix du Jockey Club après avoir remporté la Poule d’Essai. Il se venge ensuite en devançant Mon Talisman dans le Grand Prix de Paris et dans le Prix Royal Oak.
  • En Allemagne : Konigsstuhl s’est emparé de la Dreifach Krone 1979 pour le compte de l’entraineur Sven von Mitzlaff, l’homme aux 35 classiques. C'est le père de Monsun.
  • En Italie, Archidamia, en 1936, avait remporté le Premio Regina Elena, le Parioli (les Poules d’Essai), le Derby et les Oaks italiennes pour la Razza del Soldo, entité de la fratrie Crespi, Mario et Vittorio. Cinq ans plus tard, le frère cadet de Nearco, Niccolo dell’Arca remporte la trilogie italienne pour le compte de la Razza Dormello-Olgiata, bien connue pour être la continuité des œuvres du sorcier Federico Tesio. Dès le début, Niccolo dell’Arca fera parler de lui au haras en étant le père d’une certaine Astolfina (Parioli-Regina Elena-Oaks...).
Le St Leger n’ayant plus aucun attrait pour les éleveurs depuis quelques décennies, la Triplo Corona ne risque plus d’être remportée.
 
 
 
Sir Barton : The first Triple Crown winner...
 
On peut dire que Sir Barton a gagné les trois épreuves, mais l’expression Triple Couronne américaine n’est vraiment usitée que depuis 1930 (l’année de Gallant Fox) quand, semble- t’il,  un chroniqueur du Daily Racing Form, Charles Hatton (décédé deux ans après la Triple Couronne de Secretariat) a commencé à utiliser ces termes. Certains diront que le terme provient d’un journaliste du New York Times qui avait déjà utilisé l’expression en 1923 lorsque Vigil, avait gagné les Preakness S, qui précédait le Kentucky Derby dont il terminera à la 3e place.
 
Est-ce prémonitoire, le grand-père paternel de Sir Barton, Isinglass, est un vainqueur de la Triple couronne anglaise en 1893. Stationné à Cheveley Park Stud (du temps d’Harry McCalmont), Isinglass donne naissance, dès sa seconde saison de monte, à Star Shoot, un foal né en Irlande chez le Major Eustace Loder à Eyrefield Lodge Stud. Malgré des problèmes respiratoires, il s’est tout de même imposé à 3 reprises mais sera exporté aux USA de bonne heure. En novembre de son année de 3 ans, il est vendu à John Hanning pour le compte de Runnymede Farm, haras du Kentucky fondé en 1867, où il fera la monte quelques temps. Puis en 1912, un certain John E. Madden (son père était originaire de Roscommon en Irlande), se porte acquéreur de Star Shoot.

Des débuts pourtant obscurs à 2 ans
 
Sir Barton naîtra quelques années plus tard, en avril 1916, et son naisseur, John Madden, s’associe à un citoyen britannique venu s’exiler à New-York comme entraineur, Vivian A. Gooch, à qui il rachètera ses parts avant même qu’il ne débute. Ses débuts sont difficiles puisque son meilleur classement à 2 ans se résume à une 5e place après 6 sorties Cependant, le poulain montre une certaine qualité selon l’entraineur Harvey-Guy Bedwell (surnommé «Hard Guy») qui conseille à un de ses propriétaires de l’acquérir. Le canadien John Kenneth Leveson Ross l’achète pour $ 10.000 ou $ 12.000.  Avec de mauvais pieds (il était muni d’une semelle entre la sole et le fer), avec un caractère extrêmement délicat, le poulain est difficile à canaliser, mais à force de patience et de «pianotage» son entraîneur, Guy Bedwell finit par le soigner et l’amadouer. Il terminera son année de 2 ans par une victoire dans les Belmont Futurity devançant Dunboyne. Mais, il sera rétrogradé à la seconde place.

Il n'était qu'un leader dans le Kentucky Derby
 
 
Sir Barton démontre toute sa classe lors de l’entrainement au printemps suivant. Encore maiden, et monté par Johnny Loftus (second jockey de l’écurie), il fait sa rentrée directement dans le Kentucky Derby, le 10 mai. Il était prévu qu’il fasse le train pour son compagnon de couleurs, Billy Kelly (monté par le premier jockey de la maison, Earl Sande) et c’est ainsi qu’il s’imposera, de bout en bout, en devançant son camarade de 5 longueurs. C’est la 1e fois dans l’histoire de cette épreuve, qu’un jumelé est formé de deux pensionnaires appartenant au même propriétaire.
 
Il enchaîne les Preakness 4 jours plus tard !
 
Il prend ensuite le train pour Baltimore (Pimlico) où, quatre jours après sa première victoire, il adopte la même tactique pour rallier le poteau en vainqueur des Preakness S. devançant son rival Eternal de 4 longueurs. Le 11 juin suivant, dans les Belmont S., il bat le temps record de l’épreuve, 2’17’’40. Il terminera la saison avec un crédit de 8 victoires et 5 places sur ses 13 sorties.
 
Il devient le chouchou du turf américain, malgré la présence du 2 ans, Man O’War (vainqueur de 9 de ses 10 courses).
Sir Barton était donc plus vieux d’un an que Man O’War et leurs chemins se rencontrent, quand à l’automne (octobre) 1920, ils s’affrontent dans un match-race très médiatisé qui a lieu à Kenilworth Park à Windsor dans l’Ontario. Man O’War l’emporte facilement (7 longueurs).

Etalon pour l'armée dans le Nebraska
 
Sir Barton entre au haras en 1921, tout d’abord en Virginie (à Audley Farm à Berryville), puis dans le Nebraska où il fait la monte pour l’US Army Remount Service (en charge des chevaux de l’Armée). En 1933, il est acheté par le Docteur Joseph Roy Hylton chez qui il vivra ses dernières années, à Douglas dans le Wyoming où il décède le 30 octobre 1937. Il est père de 7 stakes-winners.
 
Pour la petite histoire, John Madden voulait l’appeler Harry Hale, du nom d’un officier du régiment de son fils. Mais ce dernier préférait rendre hommage à l’officier, Raymond («Tubby») Barton parti en Allemagne pour commander le 1e Bataillon d’infanterie US au début de la 1e guerre mondiale. Cet officier, nommé plus tard Major Général, se distinguera par la suite pendant la seconde guerre en débarquant à Utah Beach le jour J.
 
John Edward Madden : le magicien du turf
 
 
John Edward Madden, né en Pennsylvanie en 1856, émigre dans le Kentucky en 1889 et achète un premier yearling en 1896. Payé $ 1.200 au Colonel J. Enright (d’Elmendorf Farm), Hamburg va remporter à 2 ans, 12 de ses 16 sorties dont les Champagne S. Revendu l’année suivante pour officiellement $ 40.000 à Marcus Daly, Hamburg se permettra le luxe de battre Plaudit dans les Realization S. Ce Plaudit n’était autre que le vainqueur du Kentucky Derby, propriété de John Madden, également entraineur.
 
Hamburg, père de la mythique Frizette
 
Entré au haras en 1899, Hamburg deviendra la propriété de la célèbre famille Whitney. Il deviendra même le père de deux vainqueurs des Belmont S. et d’un des Preakness S., grand-père maternel du vainqueur du Kentucky Derby 1920, Paul Jones, mais surtout d’une certaine Frizette. Frizette était une matrone dont descendent d’innombrables black-types : sa fille Durzetta (Px Morny pour Marcel Boussac) ; par sa fille Myrtlewood descendent les américains Mr Prospector et le triple-crown winner, Seattle Slew ;par sa fille Banshee (Poule d’Essai), descend une lignée maternelle Boussac d’où Durban, Tourbillon, Caravelle...Heldifann (d’où Apollonia, Acamas, Akiyda, Darshaan) ; par sa fille Ondulation, descend Dahlia... ; par sa fille Princess Palatine descend Ferdinand (Kentucky Derby)... John Madden, cet américano-irlandais,achètera Overton Farm, un haras du Kentucky, près de Lexington, qu’il débaptisera pour, tout naturellement, l’appeler du nom de son premier achat, Hamburg Place Stud. Il y installera son cheptel de 1897 jusqu’à son décès en 1929.
 
Madden sera surnommé « The Wizard of the Turf » (le magicien du turf) en raison de ses innombrables succès dont cinq Kentucky Derby : éleveurs de Old Rosebud (en 1914), de Paul Jones (en 1920, issu d’une mère par Hamburg), de Zev (en 1923), de Flying Ebony (en 1925) et en tant que propriétaire-éleveur de Sir Barton, donc.
Par la suite, il s’intéressera aux trotteurs (un retour aux premiers amours, puisqu’il avait acheté un trotteur à 16 ans) avec qui il aura également une certaine réussite.
John Madden n’est autre que le grand-père de Preston Madden (né en 1934, membre du California Thoroughbred Breeders Association en 1959, à 25 ans) éleveur, entre autres, d’un certain Alysheba (Kentucky Derby, Preakness S. 1987), fils d’Alydar, le Poulidor d’Affirmed.
 
John Ross : le propriétaire héritier des chemins de fer canadiens
 
JKL Ross (surnommé Jack), né en 1876, officier de la marine canadienne pendant la 1ère guerre mondiale (à cette occasion, il est fait Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique), était fils unique et venait d’hériter de $ 12 M. à la mort de son père, James, qui était co-fondateur de la Canadian Pacific Railways.
En 1915, conseiller par son entraineur, Guy Bedwell, il achète ses premiers chevaux, une douzaine dont Damrosch, un 2 ans élevé par August Belmont Jr (par ailleurs éleveur de Man O’War et ). Damrosch s’impose l’année suivante dans les Preakness S.
 
Légende : John Ross (à droite) en compagnie de Guy Bedwell, l'entraineur de Sir Barton.
 
 
 
Parmi les autres achats figurent Cudgel (élu meilleur cheval en 1918 et en 1919), Constancy (meilleure pouliche de 2 ans en 1919), Milkmaid (meilleure pouliche de 3 ans en 1919 et meilleure pouliche d’âge en 1920). Ils vont lui permettre de terminer tête de liste (aux gains) en 1918 puis en 1919 et en nombre de victoires de 1920 à 1922.
Outre Sir Barton, «Jack» avait acheté cette même année, le meilleur 2 ans américain, Billy Kelly, déjà lauréat de 14 de ses 17 sorties. Il terminera, donc, second de Sir Barton dans le KD.
L’année suivant la victoire de Damrosch, JKL achète un haras à Verchères (Québec) puis un second, près de Toronto (Agincourt Farm) et un troisième dans le Maryland, Yarrow Brae Stud, près de Laurel.
 
Notes :
  • August Belmont Jr, financier basé à Manhattan, préside le Jockey Club. Il est par ailleurs l’éleveur de Man O’War. Son père donna son nom aux Belmont St.
  • Man O’War a été ainsi nommé par l’épouse d’August Belmont en hommage à son mari parti sur le front français durant la première guerre mondiale.

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