Grand Prix de Saint-Cloud: la face cachée de la lune

29/06/2009 - Actualités
Nouvelle perle de l'élevage de Khaled Abdullah, l'anglais Spanish Moon porte l'attention sur son père El Prado, un des étalons les plus chers aux Etats-Unis, croisé avec une  souche maternelle mieux connue en France.

 

Le père de Spanish Moon, dernier vainqueur à 5 ans du Grand Prix de Saint-Cloud (Gr.1) peut avoir une image de pur americain. Ses 2 parents sont nés outre-Atlantique, il a lui-même fait toute sa carrière d'étalon dans le Kentucky, proposé aujourd'hui à Adena Springs, chez l'industriel autrichien Franck Stronach, à 75.000 $. Pourtant, El Prado est né en Irlande, issu de Sadler's Wells, et Lady Capulet. Voilà un croisement de luxe entre une gagnante des Oaks d'Irlande par Sir Ivor et l'étalon qui a prouvé ce week-end qu'il était encore le meilleur d'entre tous, en tant que grand père non seulement de Spanish Moon mais également de Fame and Glory (Montjeu), le gagnant du Derby d'Irlande (Gr.1).

 

Spanish Moon devance Alpine Rose dans le Grand Prix de Saint-Cloud

 

Un 2 ans seulement

 

Entraîné par Vincent O'Brien et monté par Lester Piggot, El Prado a été un grand 2 ans en 1991, gagnant de 5 courses dont les National Stakes (Gr.1) après une 2e place battu d'une encolure par St Jovite dans les Anglesey Stakes (Gr.3) fin août. Mais El Prado a spectaculairement "dégelé" à 3 ans, avec 3 courses ratées, dont le Jacques le Marois d'Exit to Nowhere.

 

El Prado, un fils de Sadler's Wells révélé étalon aux Etats-Unis

 

Le père de Médaglia d'Oro

 

Chez les ricains, El Prado a décroché le titre du meilleur étalon en 2002. Il est père d'un quarté de champions locaux, avec Artie Schiller, Kitten's Joy, Borego et Medaglia d'Oro. Ce dernier, poulidor yankee dans les Belmont Stakes, la Dubaï Word Cup et la BC Classic (2 fois), est lui-même devenu un étalon "top fashion", père de la crack Rachel Alexandra, qui est entrée dans l'histoire pour avoir battu le mois dernier les mâles dans les Preakness Stakes (Gr.1). Lui aussi fait la monte dans le Kentucky, à 40.000 $.

Avant l'avènement de Spanish Moon, El Prado s'était fait connaître en France notamment avec Asi Siempre, qui a gagné le Prix Madame Jean Couturié (Listed) à Vichy en 2005 chez Laffon-Parias avant de poursuivre une belle carrière américaine chez Patrick Biancone.

 

Medaglia d'Oro, éternel dauphin des grandes épreuves internationales

 

Une fracture osseuse à 2 ans

 

Spanish Moon a 5 ans. Sa carrière a été perturbé à 2 ans par le détachement d'un bout d'os après une victoire en débutant en octobre. Absent 1 an, il a monté les échelons en 2008 et n'a battu que d'un nez dans la Dubaï Sheema Classic en mars 2009. Mais il est interdit de courir en Angleterre jusqu'en novembre des suites de difficultés dans les stalles.

 

Spanish Moon, pourvu d'un harnachement complet!

 

Encore les souches Abdullah

 

La souche maternelle de Spanish Moon est bien connue en France. Sa soeur Spanish Sun, gagnante des Ribblesdale Stakes (Gr.2). Sa mère Shining Bright est une fille de Rainbow Quest, le 3e du fameux Prix du Jockey-Club 1984 derrière Darshaan et Sadler's Wells, et qui est devenu un étalon de base de l'élevage Abdullah. Shining Bright elle-même n'a gagné qu'une petite course. En revanche, sa mère Bourbon Girl était déjà classique, placée des Oaks d'Epsom, du Curragh et du Yorkshire. Elle a aussi produit 2 gagnantes de Groupes en France avec Apogée (Shirley Heights) et Daring Miss (Sadler's Wells), sans compter le bon Bourgeois (Sanglamore).

 

Khaled Abdullah, maître de l'élevage depuis 2 décennies

 

La famille maternelle d'Apsis

 

cette famille est représentée en France avec Apsis, au Haras de la Hétraie, qui est un fils d'Apogée par Barathéa (Sadler's Wells). Le croisement avec Sadler's Wells marche à merveille. Croisé directement avec le chef de race, Apogee a donné les pouliches semi-classiques françaises Concentric, Light Ballet et Dance Routine. Mais de toute façon, il est assez difficile de ne pas bien croiser avec Salder's Wells...

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