Sylvain Dehez, la nouvelle vague de Maisons-Laffitte

07/08/2020 - Actualités
Alors qu'il a bouclé l'année 2019 avec 17 gagnants, Sylvain Dehez réalise encore une superbe saison, avec ses premiers chevaux "de groupe" Kenpleya et Prunay. L'ancien très grand jockey d'obstacle n'est installé que depuis 4 ans, mais a déjà une quarantaine de chevaux... Etabli à Maisons-Laffitte, il prend les choses comme elles viennent...et ça vient bien ! Rencontre. 

Sylvain Dehez, un entraîneur de Maisons-Laffitte à qui tout réussit en ce moment (APRH)

 

Parisien d'origine, Sylvain Dehez est issu d'une famille de chevaux, emmenée par son père Jean-Louis, et son frère Fabien, qui ont comme lui leur licence d'entraîneur. Après avoir fait ses classes dans le Sud-Ouest, Sylvain Dehez s'est imposé comme l'un des meilleurs jockeys d'obstacle du début du 21è siècle en France, et a notamment gagné à deux reprises le  Grand Steeple d'Auteuil, avec le crack Mid Dancer. Cela fait maintenant 4 ans que Sylvain entraîne à Maisons-Laffitte, et le moins que l'on puisse dire est que cela se passe bien ! Après une jolie année 2019 bouclée avec 17 victoires, il connait cette anné ses premiers émois au niveau groupe avec Prunay, dernier top-price de la vente d'été ARQANA, et surtout Kenpleya, qui s'annonce très bonne...en plat ! Tout ceci n'était pas une évidence, mais Sylvain Dehez fait son bonhomme de chemin, prend les choses comme elles viennent, et est même obligé d'agrandir les installations, car il a maintenant une quarantaine de chevaux à l'entraînement...

 

Les grandes heures de jockey de Sylvain à Auteuil, avec Mid Dancer (APRH)

 

" Tout a changé à la fin de l'année 2019, explique Sylvain, lorsque nous sommes passés à une quarantaine de chevaux, en rachetant une cour de 15 boxes. Nous avons la capacité d'en accueillir 50 aujourd'hui.Plat ou obstacle, peu m'importe, l'important est que les chevaux gagnent. J'ai d'ailleurs plus commencé en plat, avec un cheval comme Master Dan, que nous avons acheté avec mon père, et qui vient seulement de gagner en obstacle. Ils sautent tous à 2 ans de toute façon, mais on ne se ferme pas au plat. J'ai la chance aujourd'hui d'avoir en plus une super équipe, avec deux responsables de qualité. Je monte toujours à cheval, 3 ou 4 lots. J'ai toujours l'envie, et puis cela me permet de voir mes chevaux sur tout un lot."

Les 2 fers de lance cette année ont été Prunay et Kenpleya. Le premier s'est classé 3e du prix Aguado (Gr.3) à Auteuil, avant de partir en Angleterre, et la seconde vient d'être 2e de listed. Les deux ont une histoire bien différente: " Kenpleya est une pouliche que j'ai toujours appréciée, qui avait fait de jolies choses le matin avant de débuter. Elle va désormais viser le prix de Lieurey à Deauville. On a pris notre temps avec elle. Je suis ravi de travailler avec M. Pariente, que je connais depuis l'époque où je montais pour Yannick Fouin. Nous avons gagné Gr.1 ensemble avec Lina Drop, et c'est plaisant de se retrouver dans un autre rôle aujourd'hui. Pour Prunay, c'est une histoire de rencontres. Après mon installation, je suis parti prospecter pour de nouveaux clients dans le Centre-Est, au Chaser Day, où j'ai rencontré beaucoup de gens avec qui je travaille aujourd'hui comme la famille Trinquet, Jean-Charles et Marie Pallot et Jean-Marie Callier. Prunay n'était pas né pour sauter, mais avait le physique pour cela, et il nous a fait très plaisir. "

 

Kenpleya, un gros espoir de l'écurie, entourée par Sylvain Dehez et sa femme Véronique Devaux Dehez, une aide précieuse au quotidien (APRH)

 

Sylvain représente de belle manière cette nouvelle vague d'entraîneurs à Maisons-Laffitte, un centre historique qui a été décrié récemment, et pourtant...: " M'installer à Maisons-Laffitte était une évidence. J'y ai travaillé très longtemps, avec Yannick Fouin, Guy Cherel et d'autres. Je connaissais l'endroit par coeur, et avoir ses repères était très important. Aujourd'hui, on a un superbe outil. Certes, il a fallu du temps pour s'adapter aux nouvelles pistes,  pour nous entraîneurs, comme pour les agents d'entretien, mais aujourd'hui tout va bien. Il n'y a quand même pas beaucoup de centres d'entraînement qui ont des installations d'obstacles comme nous. La preuve, des entraîneurs comme Gaby Leenders viennent de l'Ouest avec une vingtaine de chevaux pour les exercer sur les obstacles. Nous y sommes très bien, et il y a des possibilités d'agrandissement..."

 

L'avenir s'annonce donc sous de beaux auspices pour Sylvain Dehez, qui grandit à vue d'oeil, alors qu'il ne l'avait même pas envisagé: " C'est vrai que je me disais que je voulais dans un premier temps tourner avec un effectif d'une vingtaine de chevaux, et aujourd'hui on en a quarante. Tant que cela se passe bien, c'est le plus important. La forme est là, et j'arrive maintenant à déléguer beaucoup plus facilement qu'avant. J'aimais bien avoir un oeil sur tout ! On peut encore accueillir une dizaine de chevaux. Tout est arrivé vite. Ma femme Véronique a fait aussi un gros travail aux ventes afin d'attirer de nouveaux propriétaires, comme le Haras d'Etreham. Elle est d'une aide précieuse. Elle avait d'ailleurs acheté en février dernier un cheval comme Rim Fire, qui a débuté 3e du Grandak. Il faut savoir tenter sa chance, et parfois on est récompensé. Pourvu que ça dure ! ". Et oui, au moment de notre appel, Sylvain était en camion en route pour Deauville pour courir. On se s'arrête jamais dans les courses, et il ne faut pas se reposer sur ses lauriers... Sylvain Dehez a encore beaucoup à accomplir comme entraîneur, mais la machine est lancée à pleine vitesse ! 

 

Master Dan, le premier partant de Sylvain Dehez en 2016 à Maisons-Laffitte évidemment...le temps passe vite ! (APRH)

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