L'Ouest n'a pas envie de retenir ses champions

Le vainqueur d’une course « D » n’a plus que trois solutions : gravir les lettres de l’alphabet, c'est-à-dire courir une « B » ou courir directement une Listed sur le mile ou être obligé de l’allonger. C’est de bonne guerre, la pénalité est on ne peut plus justifiée. Mais, quand il s’agit d’une épreuve se disputant dans l’Ouest, alors le problème est insoluble : s’expatrier sur un hippodrome d’une autre Fédération ou monter à Paris.

Le Prix de la Chauvinière est très souvent la course de rentrée des meilleurs 2 ans de l’année précédente. C’est le cas d’Argos Quercus qui a été l’un des meilleurs de sa génération en 2011. Cette épreuve menait, à une époque, à la Poule d’Essai de Nantes, qui comme son homologue parisien, se disputait sur 1.600 m.

Aujourd’hui, plus aucune épreuve dans l’Ouest n’est programmée pour accueillir ses lauréats sur le mile.

 

 

 

Statistiquement, les vainqueurs de la Chauvinière depuis 1997 (année de sa promotion) ont ensuite pris la direction de Paris, dans les « B » ou dans les Listed. Le constat est accablant : seules Onda Nova (2004) et Peony (2000) se sont ensuite imposées dans une Listed, en l’occurrence, le Prix Imprudence ; les autres n’ont fait qu’illusion.

L’entourage (C. Diard et son propriétaire-éleveur) du fils d’Elnadim a dû étudier le programme et analyser les statistiques puisqu’il semble être attiré par une « B » en fin de mois à Bordeaux. Engagé seulement dans la Poule d’Essai des Poulains de Longchamp, l’élève de l’écurie Chassagneux est donc condamné aux préparatoires sur la distance, en province semble t’il, avant de prendre la direction, si tout se passe bien, de Longchamp.

 

 

 

 

 

Argos Quercus, qui a donc perdu ses adversaires en route (6 longueurs devant sa dauphine, Norwegian Lady et 10 sur Chief Hawkeye) est né des amours d’Elnadim (Danzig) et de Khaizarana. Il a été élevé par le stéphanois de naissance, Daniel Chassagneux au Haras du Bois aux Proux, à Baracé dans le Maine et Loire.

C’est sa fille, Clélia, qui avait repéré Khaizarana (Alhaarth), pleine d’Elnadim, présentée par Derrinstown Stud, l’un des haras irlandais d’Hamdan Al Maktoum lors des November Breeding Stock Sale 2008. Ils ont fait tomber le marteau à 35.000 €.

Khaizarana, gagnante à 3 ans sur 1.400 m. à Newmarket, s’est ensuite placée dans les Swinley St. à Ascot, une Listed sur 1.600 m. sous la coupe d’Edward Dunlop (le mentor de Ouija Board et de Snow Fairy) et la monte du futur retraité, Richard Hills.

 

Au haras, son premier foal, Maghya, est une pouliche de Mujahid, gagnante à 3 reprises à Newmarket et Lingfield sur 1.600 m sous la responsabilité de William Haggas (gendre de Lester Piggott). Elle est désormais poulinière.

Son second produit, Mefraas, est un mâle de King’s Best qui a obtenu ses meilleurs résultats sur les distances de 1.600 à 1.800 m. sur le sol britannique puis s’impose à Doha sur 1.400 m.

Vide en 2007 et en 2010, elle a perdu son foal à la naissance en 2008 pour Shadwell. Saillie en 2010 par Amadeus Wolf, elle a donné naissance à une pouliche en 2011 et attend un heureux évènement, incessamment sous peu. Elle avait été saillie l’an passé par le vainqueur du Prix Morny 2009, Arcano, un fils d’Oasis Dream qui débutait dans ses nouvelles fonctions à Derrinstown Stud en Irlande.

 

Vainqueur de la July Cup, Elnadim, le père d’Argos Quercus, est un fils de Danzig et d’Elle Seule (Prix d’Astarté pour David Smaga et seconde du Prix de l’Opéra). Elle Seule est à l’origine d’une gagnante des Irish 1000 Guinées (Mehthaaf) et par l’une de ses filles, Only Seule, d’Occupandiste et d’Impressionnante.

 

La grand-mère du pensionnaire de la Sarthe n’est autre que la gagnante de la Poule d’Essai des Pouliches 1996, Ta Rib (Mr Prospector) pour le trio Hamdan Al Maktoum, Edward Dunlop et le vétéran Willie Carson, l’une de ses dernières grandes victoires à 54 ans.

 

A la lecture du pedigree, il apparaît que cette famille, non seulement maternelle mais aussi paternelle, est très à l’aise le mile, mais pas beaucoup plus.