Un brésilien en Normandie

23/08/2013 - Actualités
Un gros propriétaire terrien, un homme de Rio, issu du milieu financier brésilien et argentin, a investit, à quelques encablures de Beuvron-en-Auge, dans une ferme laitière qu’il compte transformer en élevage de pur-sang.
Une première depuis l’après-guerre
 
A notre connaissance, depuis l’après-guerre, aucun haras normand n’avait été la propriété d’un brésilien. Gilberto Sayão da Silva a créé un précédent en achetant 100 ha, d’un seul tenant, du côté de Beuvron-en-Auge. Sur les conseils du très avisé Philippe Jousset (France Turf International), il s’est laissé séduire par la France et ses terres normandes, alors que la tendance était plutôt tournée vers l’Amérique du Nord où il est déjà propriétaire de deux ou trois chevaux à l’entraînement.
 
Notes : Philippe Jousset travaille pour des clients d’Amérique du Sud depuis plus de 30 ans mais possède également une clientèle espagnole et même allemande puisque le top-price 2011 des ventes de Deauville est issu d’un achat pour le Haras de la Perelle.
 
 
Philippe Jousset, France Turf International (Photos APRH)
 
 
Deux Galileo aux dernières ventes
 
Gilberto Sayão (âgé de 45 ans) a reçu l’agrément de France-Galop en 2012 qui lui a accordé les couleurs (celles qu’il possède déjà au Brésil) : damiers orange et gros-bleu, manches blanches, toque écartelée orange et gros-bleu. Elles seront portées, tout prochainement, par 3 pensionnaires de Mikel Delzangles, trois pouliches de 2 ans en association avec un ami, également brésilien, Paulo Fernando Carvalho de Oliveira.
 
 
Couleurs attribuées à GILBERTO SAYAO DA SILVA le 06/09/2012 par France Galop
 
 
Afin de développer son élevage en France, Gilberto Sayão a investi dans des «papiers» européens de qualité aux dernières ventes de Deauville faisant suite aux achats de l’an passé à Newmarket et à Keeneland en plus des marchés brésiliens ou argentins.
Les deux pouliches ont pour père le meilleur étalon au monde, Galileo. Le lot N°25 est le premier produit d’une mère inédite par Kingmambo (présenté par le Haras d’Etreham) de la famille de Pilsudski, Youmzain… Elle a été achetée 280.000 €.
Le lot N°130, présenté par Newsells Park Stud, est également le premier produit d’une mère inédite par Dalakhani. Sa mère n’est autre que la sœur de Darjina et elle a été achetée 200.000 €.
 
 
 Femelle yearling par Galileo et Darinza achetée 200.000€
par Philippe Jousset aux ventes de yearlings d'août à Deauville
 
 
Notes : les trois pouliches de 2 ans à l’entraînement en France.
- Bartira (Cape Cross et Briseida par Pivotal), achetée 120.000 Guinées. Briseida, élevée par Watership Down Stud et gagnante des 1000 Guinées allemandes (pour l’entraînement de Peter Schiergen) est issue d’une famille, celle de Party Doll, mère également de Titus Livius et grand-mère de Zagora. Notons que le yearling de Briseida est un poulain de Dansili (inscrit aux ventes d’octobre prochain à Newmarket) et que le foal est une pouliche de Sea The Stars.
 
- Diavola (Duke of Marmalade et Dalasyla par Marju), achetée 65.000 Guinées, est une petite-fille de Dalara, issue de la formidable famille qu’est celle de Darshaan, Darara et sa superbe production…Notons que la yearling, sœur de Diavola, par Montjeu, est inscrite aux ventes d’octobre prochain à Newmarket.
 
-My Wish (Galileo et Mona Lisa par Giant’s Causeway), achetée à Keeneland pour $ 390.000. Mona Lisa avait terminé seconde de Kinnaird dans le Prix de l’Opéra (Gr.1), 3e de Shawanda dans les Oaks irlandaises et 3e des Coronation St. en 2005. C’est la famille de Colorspin, de Bella Colora et même Izzi Top entre autres. Notons que la yearling de Mona Lisa, par Galileo également, est inscrite au catalogue d’octobre prochain à Newmarket.
 
En juillet dernier à Newmarket, il s’est porté acquéreur (pour 33.000 Guinées) d’une pouliche Abdullah, Minxilinx, une 3 ans de Zamindar et Lixian (Linamix) qui est restée à l’entraînement chez Mikel Delzangles en attendant son exportation vers l’Argentine. Elle est issue de la famille d’Oasis Dream, Zenda, Wemyss Bight
 
 
Déjà la main heureuse
 
Ses premiers achats européens remontent à 2011 avec une première pouliche vendue à l’amiable par les frères Wertheimer du nom de Sahitas, une fille de Lomitas et de Sahel (Monsun).
Sahel a fait l’actualité l’année suivante par sa fille Sortilège, gagnante du Premio Lydia Tesio (Gr.1). Son autre fille, Intimhir, a également fait la « Une » des médias hippiques puisqu’elle a hérité, à Saint-Cloud, de la victoire promise à 50 mètres du poteau à une certaine Chicquita.
 
En juillet 2012, à Newmarket, Philippe Jousset se fait adjuger Noble Plea, une pouliche du Prince Khalid Abdullah, sortant de l’entrainement et n’ayant jamais couru. Sa mère n’est autre que la propre sœur de Danehill. Il n’aura suffit que de 27.000 Guinées.
Le jour même de la vente, son frère âgé de 2 ans, Dundonnell (First Defence) termine 3e en débutant à Newmarket. Moins d’un mois après, il ouvre son palmarès pour l’entrainement de Roger Charlton puis s’impose dans les Acomb St. (Gr. 3) à York. En septembre, il ne s’incline que face à Toronado dans les Champagne St. (Gr. 2) et termine ensuite au pied du podium, après avoir été malheureux, de la Breeders’ Cup Juvenile Turf, celle de George Vancouver.
Noble Plea a pouliné en juillet dernier en Argentine d’une femelle d’Invincible Spirit.
 
En décembre 2012 à Deauville, Philippe Jousset a obtenu la dernière enchère (270.000 €) pour la fille de Vereva (Prix de Diane), Vermentina (Darshaan), une poulinière Aga Khan, inédite (elle aussi). Ce week-end, sa fille Verema (Barathea), a confirmé sa victoire du Prix Maurice de Nieuil (Gr.2 en juillet) en s’imposant avec la manière dans le Prix Kergorlay (Gr.2). D’ores et déjà son programme futur est axé sur la Melbourne Cup.
Vermentina a mis au monde cette année un poulain de Siyouni et a été décrétée pleine de Redoute’s Choice.
 
 
 
 Vermentina achetée par Philippe Jousset est la mère de Verema
 
 
Espérons que cette initiative développe des liens encore plus étroits entre les deux pays. Rappelons que l’élevage français (sur des souches Boussac) est un peu à la base de l’élevage brésilien.
 

Voir aussi...