Derby Sale de Tattersalls Irlande : pas débourré + très grand = 320.000 euros
Frémissant mais masquant son émotion, seul sans son téléphone ni son client face à la foule, Harold Kirk fait monter les enchères du lot 260 jusqu'à 320.000 €. Ce fils de Robin des Champs dont la mère a donné 2 vainqueurs en 10 produits, dont le lauréat d'un petit Gr.2 à Navan, Publican qui a remporté 75.000 € de gains, est âgé de 3 ans, et lorsqu'il se présente le 25 juin 2015 à la Derby Sale de Tattersalls Ireland à 2 pas de l'hippodrome de Fairyhouse, il n'est pas encore débourré !
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Mais ce bai brun sans blanc présente un modèle splendide, équilibrée. Il marche à très grandes enjambées, une qualité indispensable pour susciter l'intérêt sur ce marché. Bref, c'est le parfait archétype du déménageur irlandais, sauteur de gros obstacles et avaleur de longues distances, celui que veulent acheter tous ceux qui rêvent de Gold Cup de Cheltenham en en ayant les moyens financiers. De fait, il suscite toutes les envies, de la part de Nicky Henderson, le maître entraineur anglais, accompagné de son fidèle David Minton de l'agence Highflyer qui achète pas moins du quart du catalogue, Aiden Murphy, qui achète pour le patron de Ryanair, et enfin le discret mais sympathique Harold Kirk, l'acheteur pivot de Willie Mullins, le patron de l'obstacle irlandais.
Harold Kirk, habillé en bleu, enchaine les enchères sur un fils de Robin des Champs...
....c'est une modèle exceptionnel, petit-neveu d'un crack vainqueur de 35 courses en Angleterre.
....mais alors que Nicky Henderson puis Aiden Murphy ont déjà plié les gaules, l'entraineur anglais Henry de Broomhead s'accroche et passe les 300.000 €...
Mais finalement, l'auctionner Todd Watt fera tomber le marteau à 320.000 € en faveur d'Harold Kirk.
Paradoxalement, Mullins, qui a introduit en Irlande la mode des sauteurs français, d'ailleurs au grand dam des éleveurs locaux, se fait adjuger le top price alors qu'il est très réservé au sujet des irlandais à l'ancienne, comme il le déclarait à France Sire lors de notre visite chez lui en février 2015 : " Je préfère acheter en France car les chevaux y sont plus fabriqués pour la compétition qu'en Irlande. Chez nous, les allocations sont très faibles, les chevaux tardifs. A 3 ans, sans jamais avoir travaillé, nos chevaux sont amenés beaucoup trop gras par des vendeurs qui pensent plus à fabriquer un cheval de vente qu'un cheval de course." Mullins n'est pas du genre à mâcher ses mots. Mais en l'occurrence, le lot 260 est juste un pure beauté d'un 1,70 m avec une locomotion parfaite sans ce gras qui rappelle pour certains lots des chevaux de sport. " Espérons maintenant qu'il ait le moteur pour emmener un tel physique ! " déclare Harold Kirk, juste après avoir vaincu Henry de Broomhead à la bataille des enchères. " Nous avons fait la réputation du pètre en Irlande (NDLR : Quevega et tant d'autres) et maintenant, nous devons le payer ! C'est le cheval que j'achète le plus cher de toute ma carrière atour d'un ring, et sans doute que j'achèterai de toute ma vie ! Il va partir chez Willie. Il va commencer par les bumpers mais il présente évidemment le modèle d'un chaser et son avenir est sur le steeple."
Joseph Patrick O'Brien passe à l'obstacle, et inspecte les chevaux dans les espaces construits spécialiement pour les trotting en ligne.
L'homme sur l'image ci-contre, Nicky Henderson, est l'un de ceux qui fait tourner l'élevage irlandais, dont il est fan des gros sauteurs. Pour rappel, alors qu'au milieu des 2 pays, il y a l'Angleterre où se situent la pompe à pognon, c'est à dire les très riches porteurs de tweed qui achètent des chevaux d'obstacle parce que ça les rend fous de joie et que rien ne fait plus chic en société, la France et l'Irlande ont en commun d'être les pauvres paysans producteurs qui nourrissent les même riches bourgeois britanniques, mais n'en préparent pas moins des recettes radicalement opposées.
Une France de producteurs exploitants exige un travail de dressage très rigoureux et précoce, pour limiter les frais puisque le pro doit tout faire tout seul, faute de client. Alors on court au maximum à 3 et 4 ans, d'autant plus encouragé par cela par le programme, en rêvant de vendre l'animal porteur d'espoir plus de 100.000 € après une seule performance notable en débutant, en haies, et parfois simplement en plat.
Le gros sauteur irlandais n'est pas une petite tarlouse
De l'autre côté des mers, une Irlande de chasseurs à courre populaire et rurale voit ses animaux comme des sauteurs de montagnes dans la brume. Un bon cheval en Irlande est dérivé du cheval de sport : gros, lourd, grand, avec une action d'un kilomètre, un tracteur qui enchaîne les miles en portant 12 stones, c'est à dire 76 kilos, avec un cavalier d'1,80 m qui secoue constamment la guenille pour ne pas qu'il s'endorme en plein milieu de la course. Ce genre d'animal, dont le haut du panier devient une machine de guerre indestructible, est très tardif. Il peut ne débuter qu'à 5, 6 ou 7 ans, dans des bumpers sur 3200 m ou des Point to Point, des courses pour chevaux de chasse dans la campagne offrant au vainqueur une 3 queues de cerise d'allocation mais une valorisation de l'animal jusqu'à plus de 250.000 € ! Ce déménageur bai ou bai brun, très rarement alezan et surtout sans jamais de blanc, est censé faire une longue carrière, puisque ce sera la fierté et la mascotte de l'aristo anglais qui l'aura acquis et de toute sa famille. Inutile de préciser que les courses de "hurdles", les balais qui se couchent pas terre quand on les frôle, ne sont pas faites pour ce type d'animal.
Les éleveurs irlandais, qui ont été pauvres jusqu'à l'explosion toute provisoire du "celtic tiger", n'ont aucunement les moyens d'entretenir de tels jouets si couteux en course. Donc ils vendent à 3 ans, mais il faut impérativement que les chevaux n'aient jamais été débourrés, car sinon ils sont considérés comme déjà testés, donc supposés avoir été jugés mauvais avant d'être envoyés sur le ring ! Tout au plus, les 3 ans, auront été drivés aux longues renes. Ils ont passé leur vie dans les prés, nourris à la bonne herbe irlandaise et de granulés au maïs. Ils sont plus gros que moi !
Parfois il pleut en Irlande, alors les écuries sont couvertes, ainsi le pré-rond...
Les conséquences de la mode des "Fr"
C'est à priori une hérésie sportive, à l'extrême opposé de la France où les sauteurs peuvent être présentés publiquement sur les obstacles au printemps de leur 2 ans, déjà affûtés, comme chez David Lumet. A cette seule idée les vieux éleveurs irlandais s'étranglent...Tout de même, le bon sens, l'ouverture aux cultures extérieures, mais aussi la tendance générale des résultats toujours plus rapides, font que la méthode française est à la mode, et ses produits également, comme le prouve la 60aine de "Fr" qui ont rempli le catalogue de la Derby Sale 2015, comportant 400 lots. " Cela explique aussi pourquoi nous n'avons presque plus de 4 ans au catalogue, alors qu'ils étaient majoritaires avant, étant toujours non débourrés" explique Simon Kerrins, un des directeurs de Tattersalls Ireland. " Les "Fr" sont très à la mode et nous devons donc nous adapter au marché, même si les Irlandais sont aussi bien et parfois mieux que les français. " D'ailleurs, en terme de résultat, la moyenne des "Fr" n'est pas surévaluée. A 42.200 € pour les 54 chevaux nés en France qui ont été vendus, la moyenne est même légèrement inférieure à la moyenne générale de 42.800 €. " A ce prix, les propriétaires anglais peuvent espérer toucher un futur très bon élément, précise le courtier Seamus Murphy. " Car dès qu'un cheval a une performance, il devient inaccessible pour la plupart en terme de tarif."
Directeur de l'Irish Thoroughbred Marketing, chargé de promouvoir le pur-sang irlandais à travers le monde, se désole bien sûr de la passion de Willie Mullins pour les sauteurs français, qui a fait beaucoup d'émules dans son propre pays...
L'irlandais : un trader né
Ces "Fr" proviennent pour la plupart d'achat à l'amiable effectués dans les prés français de foals, yearlings et 2 ans, mais aussi de plus en plus de sujets provenant d'Arqana qui a augmenté son offre sur ce segment. Car en fait, presque tous les gens qui présentent les 400 lots sélectionnés par Tattersalls Ireland sur les 2000 inscrits sont des pinhookers ayant acquis les produits plus jeunes, notamment sur ce même ring en novembre où l'agence organise la plus grande vente de chevaux d'obstacle au monde, réunissant environ 1000 sujets. L'âme de l'irlandais est celle d'un trader, d'un gambler, bref d'un parieur qui remet dans sa mise plus que ce qu'il vient de toucher, lorsqu'il touche. Cela a conduit à des extrêmes avant la crise de 2008 où les naissances avaient explosé jusqu'à 12.000 / an dans ce si petit pays avec des chevaux poussant dans les jardins de banlieue comme des produits financiers où des plants de cannabis.
On ne que souhaiter que ça continue. En effet, le système nous parait bien étrange pour nous français. Et en prenant du recul on peut se dire qu'avec notre production hexagonale d'obstacle bien plus faible en nombre, sport illégitime pratiqué historiquement avec des fagots et de bouts de bois issus d'étalons choisis parce qu'ils étaient non les meilleurs mais dans la station des Haras Nationaux la plus proche, fussent-ils totalement dénués de qualité, le système français donne de meilleurs résultats en terme de ratio que l'Irlande. Mais l'avantage incomparable de l'Irlande par rapport à la France est qu'il entretient une passion, un rêve et un attachement au cheval qui donne non seulement ses chiffres aux ventes, mais aussi ses ambiances sur les hippodromes. Par voie de conséquence, nourrit un obstacle français qui n'intéresse presque plus de propriétaire ni de public et qui serait moribond sinon déjà mort en France sans cet énorme débouché Outre-Manche.
Sur le panneau des enchères, l'inscription "selling" apparait quand le prix de réserve a été atteint
NOTES :
- Les prix de réserve : alors que toutes les ventes en France se déroulent sans reserve, le vendeur étant chargé de défendre lui-même son cheval à travers les enchères, Tattersalls Irlande (et Angleterre) fonctionne avec un prix de réserve. Inconnu des acheteurs à l'avance, mais livré à l'Agence, il apparait dans le tableau des enchères par une indication "selling" lorsqu'il est atteint, tandis que l'auctionner précise dans son commentaire " he is on the market."
- Des spotters flegmatiques : grande particularité de Tattersalls, les spotters qui partout ailleurs sont alignés autour du ring pour repérer et indiquer les enchères à l'auctionner, sont ici inexistants. L'auctionner a 2 assistants dans son dos qui suivent les enchères et les lui indiquent discrètement, s'il ne les a pas vu lui-même. " Dans ce cas, ils me tapotent sur l'épaule" explique Simon Kerrins. " Cela peut nous faire perdre un peu de temps, mais c'est une garantie de la bonne prise des enchères car c'est l'auctionner qui a la responsabilité de les prendre toutes sans exceptions en sachant à chaque fois qui les a mises." Par ailleurs, il n'y a pas de commissaire priseur et l'auctionner est habilité à faire tomber lui-même le marteau.
Simon Kerrings, un auctionner stylé.
- Des contrôles vétérinaires qui scratchent 20% du catalogue : Les acheteurs étant obsédé par la taille et par le physique en général, tous les chevaux sont contrôlés par des vétérinaires délégués sur place la veille des ventes. Ils sont sans merci car pas moins de 20% du catalogue se retrouve ainsi exclu pour défaut physique ! Lorsque les chevaux arrivent sur le ring, l'auctionner présente chaque certificat vétérinaire dans les moindres détails. Et en revanche, il est impossible renvoyer un cheval après l'achat. " Comme souvent c'est une question de géographie ", précise Seamus Murphy, courtier irlandais le plus puissant en France. " Les mêmes acheteurs irlandais qui se supportent pas le défaut d'aplomb le plus infime ici en Irlande, deviennent beaucoup moins regardants dès qu'ils arrivent à Deauville ! "
- Les étalons francais qui plaisent : la liste complète des produits Fr présentés ci-dessous permet d'avoir un bon aperçu de la cote commerciale actuelle de nos étalons Outre-Manche, car on sait que l'élevage irlandais était historiquement beaucoup plus attaché aux mâles qu'aux femelles, les acheteurs parlent d'abord du père avant de la mère, ce qui n'était pas le cas en France jusqu'au boum commercial des foals. " Martaline est incontestablement le plus à la mode aujourd'hui (NDLR : le top price Fr est par Martaline)" précise Seamus Murphy. Network reste recherché mais si c'est moins la folie depuis 2 ans. Il est très dur de trouver des Saint des Saints et les Poliglote ne correspondent pas physiquement à ce marché. Je dirais que les irlandais sont moins sévères avec les étalons français que les éleveurs français eux-mêmes. Le fils d'un cheval confirmé mais passé mode en France pourra encore très bien se vendre ici, mais uniquement s'il a le modèle adéquat, car c'est le critère principal en Irlande.
Le plus important à la vente de Derby Sale, c'est le modèle et surtout la taille, jugée avec obsession comme ici sur un fils d'Al Namix, qui sera vendu 16.000 €.
- Les étalons anglo-irlandais qui plaisent : les français, réputés pour la vitesse de leur sauteur, raffolent des étalons qui ont eux-mêmes couru en obstacle. " En Irlande, une jeune cheval d'obstacle qui deviendrait étalon ne saillirait pas une seule jument. C'est pourquoi nous ne gardons jamais aucun entier" explique Willie Mullins. C'est sans doute pourquoi Nickname était revenu en France après sa longue carrière en Irlande où il avait sauvé par miracle sa paire de couilles. Robin des Champs est un cas à part, mais il a été importé en Irlande alors qu'il était confirmé. " On n'ira pas non plus à un fils d'un bon étalon d'obstacle. Les rares expériences tentées ont été des échecs " affirme le courtier Brendan Bashford. Donc il faut des chevaux de plat de distance intermédiaire (Flemensfirth), classique (Oscar, Presenting), idéalement vainqueurs de St Leger (Milan), ou fantastique stayer comme Yeats, qui ont remplacé les Roselier des années 80, Supreme Leader des années 90 et Midnight Legend des années 2000, dont on doit noter qu'il était passé sur les haies tardivement mais avec bonheur, avant d'engendrer le crack Denman. Aujourrd'hui, on parle beaucoup du jeune Mahler, qui remonte la réputation de son père Galileo sur les obstacle, mais aussi on apprécie les allemands comme Shirocco et le nouvel arrivant Getaway dont la 1e génération de 3 ans a été remarquée au modèle.
TOP 10 DE LA DERBY SALE 2015 (tous de robe bai, âgés de 3 ans)
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Lot | Nom | Sex | Père | Mère | Vendeur | Acheteur | € |
260 | N (IRE) | H | Robin des Champs | Night Therapy | Lakefield | H Kirk / WP Mullins | 320 000 |
144 | N (IRE) | H | Big Bad Bob | Gilt Ridden | Busherstown | Bobby O'Ryan | 170 000 |
401 | N (IRE) | H | Yeats | Valleya | Mount Brown | Aiden Murphy | 160 000 |
258 | N (IRE) | H | Mahler | Newtown Dancer | Lakefield | MV Magnier | 160 000 |
137 | Gaelic Prince (FR) | H | Martaline | Gaelic Jane | Peter Nolan | Aiden Murphy | 160 000 |
85 | N (IRE) | H | Stowaway | Court Leader | Ballincurrig | Kevin Ross | 160 000 |
283 | N (IRE) | H | Presenting | Parthenia | Kilminfoyle | Aiden Murphy | 130 000 |
252 | N (IRE) | H | Flemensfirth | Mrs Masters | Rathturtin | Gerry Hogan | 130 000 |
112 | N (IRE) | H | Yeats | Ella Watson | Coolnagour House Stud | Kevin Ross | 125 000 |
197 | N (IRE) | H | Presenting | Lasado | Redpender Stud | Highflyer /Middleham Park Racing | 125 000 |
Voir le passage sur le ring du top price à 360.000 € et écouter l'interview complète de l'acheteur Harold Kirk.
FOCUS SUR LES TOP PRICE :
- Lot 260 (voir le pédigrée) - 320.000 €. Un fils de Robin des Champs, étalon qui réussit encore mieux en Irlande que lorsqu'il était en France, d'où il a été exporté du Haras de Saint Voir au terme de la saison 2008, juste avant la crise financière mondiale qui si durement touché l'Irlande, mais après avoir conçu Un Temps pour Tout, le vainqueur de la Grande Course de Haies d'Auteuil 2015 pour David Pipe. Il a été acheté par Harold Kirk pour le compte de Willie Mullins qui a fait découvrir Robin des Champs en Irlande grâce à la crack Quevega tout d'abord suivi de nombreux. " Physiquement, c'est la copie conforme de Sir des Champs, avec qui nous avons eu beaucoup de succès. Je croise les doigts pour qu'il aille aussi vite !". La mère par Mandalus, une vieille référence de l'obstacle britannique a déjà produit le gagnant de Gr.2 Publican, mais surtout, c'est la nièce du légendaire Night Nurse, qui a accumulé pas moins de 35 victoires en plat, puis en haies (dont la Champion Hurdle) et enfin en steeple (dont l'Ascot Gold Cup). Voici donc une vraie souche d'obstacle ancienne comme l'Irlande n'en fait pas tant.
Les vendeurs, Lakefield, sont les 3 frères Bleahan, deux grands frisés et un petit blond, qui avaient acheté le cheval foal pour 20.000 € seulement, ce qui est leur prix maximum ! Eux qui se déplacent souvent en France, toujours ensemble, John, Tim et Hugues, passent beaucoup de temps à inspecter les foals. Ils parviennent à voir individuellement les 1000 foals de la vente de novembre ! Ils achètent finalement peu et pas cher. Réputés radins et difficiles bien que sympatiques en France, ils jouissent d'une haute réputation en Irlande, notamment après avoir déniché Sizing Europe pour presque rien.
Bobby O'Ryan a acheté le lot 144 pour le compte de Micheal O'Leary, le patron de Ryanair, qui détient Gigginstown Stud.
- Lot 144 (voir le pédigrée) - 170.000 €. Là encore une vrai souche d'obstacle avec de grands sauteurs à toutes les générations. Un fils de Big Bad Bob, cheval intéressant car doté d'un superbe modèle noir, étalon qui a réussi des débuts spectaculaires au Haras National Irlandais en plat alors qu'il n'avait sailli que peu de juments, après avoir réussi une carrière de course courageuse mais pas classique. Mais s'il porte un nom à la con, c'est lui-même un fils de Bob Back, grand étalon d'obstacle. Le lot 144 était présenté par Busherstown, c'est à dire la francophone Kate Rudd, qui a travaillé pour Desmond Stoneham et François Doumen en France, avant de revenir en Irlande où elle est marié à Tom Rudd, qui travaille à Tattersalls Ireland. " Tom l'avait acheté 20.000 € foal sur ce ring. Nous avons eu beaucoup de chance car depuis, la mère a sorti 2 gagnants de black-type, Johns Spirit et The Game Changer. Le cheval était magnifique et il est sorti plus de 100 fois avant son passage sur le ring ! "
Liz Doyle (à gauche), entraineur mais aussi pinhooker du lot 137, acheté foal 31.000 € et revendu 160.000 € à 3 ans.
Aiden Murphy, un des principaux courtiers irlandais, à ne pas confondre avec Seamus Murphy, autre courtier puissant, très présent en France. Ils ne sont pas cousins, en Irlande, presque tout le monde s'appelle Murphy...ou O'Brien.
- Lot 137 - Gaelic Prince (voir le pédigrée) : 160.000 € - Le seul français du top 10, fils du chouchou Martaline. Il était présenté par Liz Doyle, qui est elle-même entraineur mais aussi commerçante, et qui l'avait acheté pour 31.000 € yearling sur ce même ring alors que ce frère de Gaelic Ocean et Gaelic Joy, deux gagnants de Listed à Auteuil, y avait été présenté directement par ses éleveurs du Haras du Camp Bénard, ce qui est assez rare pour être signalé. " Ce jour là, il était très grand, élancé, mais du coup pas bien épais ! " précise Liz Doyle. " Depuis, il a très bien évolué. J'avais moi-même eu un très bon fils de Martaline à l'entrainement et je m'étais donc intéressé à ce poulain. Nous avons décidé de le présenter car il faut toujours tenter sa chance sur le marché mais nous avions mis une réserve assez haute et s'il ne l'avait pas atteinte, j'aurais pris moi-même le cheval à l'entrainement."
RESULTATS DES "FR" classés par prix
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LOT | NOM | S. | PÈRE | MERE | VENDEUR | ACHETEUR | € |
137 | Gaelic Prince | H | Martaline | Gaelic Jane | Peter Nolan | Aiden Murphy | 160 000 |
91 | Veneziano Springs | H | Della Francesca | Cristal Springs | Ballinaroone | Ballyadam House | 95 000 |
277 | Matin d'Anjou | H | Martaline | Paniquarette | Moanmore | Jim Culloty | 86 000 |
233 | Little Bouddah | H | Walk In The Park | Millessima | Moanmore | Aiden Murphy | 80 000 |
292 | Vision d'Auteuil | H | Vision d'Etat | Pharistella | Mill House | Aiden Murphy | 70 000 |
311 | Cesar Et Rosalie | H | Network | Regle de L'Art | Ballincurrig | Chalkmead | 68 000 |
21 | Inazeem | F | Martaline | Anazeem | Oaks Farm | Highflyer | 65 000 |
298 | Saintingrid | H | Saint des Saints | Pollypink | Rathturtin | Kevin Ross | 65 000 |
327 | Balibour | H | Policy Maker | Saintheze | Castletown Quarry | Gerry Hogan | 65 000 |
357 | Chesapeake | F | Network | Somosierra | Brown Island | Margaret O'Toole | 62 000 |
170 | Coastal Tiep | H | Coastal Path | Jaltiepy | Ballincurrig | Ryan Mahon | 60 000 |
246 | Billy Flight | H | Walk In The Park | Moon Flight | Glebe House | H Kirk/WP Mullins | 60 000 |
324 | Blackwhite dumoulin |
H | Voix du Nord | Ruaha River | Brown Island | Tower View | 60 000 |
305 | Balkaot | H | Balko | Quality Quest | Busher Ltd | H Kirk/ WP Mullins |
57 000 |
123 | First du Charmil | H | Ballingarry | Famous Member | Moanmore | Tom Lacey | 55 000 |
344 | Warthog | H | Martaline | Shekira | Limekiln Stud | Alan Harte | 55 000 |
296 | N | H | Great Pretender | Pocahontas | Glebe House | Ian Ferguson | 52 000 |
142 | Capsis Desbois | H | Apsis | Gesse Parade | Brown Island | Gary Moore Racing | 50 000 |
209 | Nick Lost | H | Nickname | Loumie | Glebe House | H Kirk/ WP Mullins | 48 000 |
153 | Come To Me | H | Spanish Moon | Hasta Manana | Michael Tallon | H Kirk/ WP Mullins | 44 000 |
269 | Song of The Sky | H | Martaline | Opera Song | Glenwood Stud | Ger Hourigan | 42 000 |
119 | Eva de Sivola | F | Assessor | Eva de Chalamont | Ballincurrig | J Cawley | 41 000 |
77 | N | H | Martaline | Commande Blue | Shanaville | Racheté | 40 000 |
184 | Crazywork de Vassy | H | Network | Kosna | Oaks Farm | Racheté | 40 000 |
229 | Cuneo | H | Kapgarde | Mefertiti | Abbey Stables | Aidan O'Ryan | 40 000 |
254 | Coq des Brosses | H | Maresca Sorrento | Nanou des Brosses | Rahinston) | Peter & Ross Doyle | 40 000 |
255 | N | H | Sholokhov | Nanouska | Mill House | Alan Harte | 40 000 |
392 | Voix des Tiep | H | Voix du Nord | Tiepataxe | Glebe House | H Kirk/ WP Mullins |
40 000 |
69 | Coudefoudre | H | Martaline | Chamoss World | Mill House | Venetia Williams | 37 000 |
116 | N | H | Saint des Saints | Erivieve | Glenwood | Highflyer /Charlie Longsden Racing | 37 000 |
304 | Crystal Lad | H | Kapgarde | Qrystale Mag | Brown Island | Sam Curling | 37 000 |
313 | Combat Difficile | H | Network | Ribertina | Ballincurrig | Bobby O'Ryan | 35 000 |
130 | Vent d'Automne | H | Denham Red | Foret d'Automne | Brown Island | Monbeg Stables | 31 000 |
174 | C'Est Le Bonheur | H | Laveron | Joie de La Vie | Ballincurrig | Racheté | 31 000 |
136 | Yestertempest | H | Bonbon Rose | Furika | Loges | A Fitzgerald | 30 000 |
375 | Super Follo | H | Enrique | Summer Belle | Mount Eaton | Monbeg Stables | 30 000 |
241 | Cemister | H | Anzillero | Miss Tiepy | R.H. | Sam Curling | 28 000 |
70 | N | F | Laveron | Change Partner | Rahinston | Kevin Ross | 25 000 |
302 | Camaro | H | Khalkevi | Pricamarie | Hillcrest | John Stuart | 24 000 |
59 | Crack du Tay | H | Ballingarry | Bonjour Jandrer | Rahinston | Mark Wall | 22 000 |
322 | Rockalzaro | H | Balko | Royale Wheeler | Stow Stud | Donald McCain | 22 000 |
51 | Cagliostro | H | Lord du Sud | Belle de Liziere | Mount Eaton | Colin Bowe | 21 000 |
117 | Chasseur de Tete | H | Coastal Path | Escomptee | Bishopstown | L Russell | 20 000 |
180 | N | H | Martaline | Karolina | Glenwood | Evan Williams | 20 000 |
245 | Calino d'Airy | H | Anzillero | Monita d'Airy | Brown Island | Monbeg Stables | 20 000 |
259 | Absainte | F | Saint des Saints | Niangara | Castletown Quarry | Racheté | 18 000 |
315 | Colere Noire | F | Network | Rock Treasure | Ballincurrig | Fethard | 18 000 |
115 | Bacchus de Pouilly | H | Anzillero | End of Spring | Rahinston | Racheté | 17 000 |
56 | N | H | Al Namix | Bleu d'Avril | Gatterstown | Tom Keating | 16 000 |
270 | N | H | Linda's Lad | Orabelle | Busher Ltd | Fethard (P.S.) | 15 000 |
98 | Sois Gentil | H | Montmartre | Darnaway | Stow Stud | H Kirk/WP Mullins | 13 000 |
102 | Star de Capdegel | H | Policy Maker | Desirous of Peace | Stow Stud | Sam Curling | 10 000 |
114 | A L'Asseau | H | Assessor | En Piste | Stow Stud | Evan Williams | 10 000 |
266 | Car Jacking | H | Crillon | Omirande | Liss House | Kyle House Stud | 9 000 |
189 | Birnam Wood | H | Forestier | La Louvine | Haras des Loges | Racheté | 6 500 |
7 | Cirano de Sivola | H | Vendangeur | Wild Rose Bloom | Mill House Stud (Agent) | Absent | |
38 | Fort Montagu | H | Fuisse | Bahamas | Haras des Loges | Absent | |
66 | Rambling Rector | H | Bonbon Rose | Califea | Castletown Quarry Stud | Retiré | |
139 | Mon Palois | H | Muhaymin | Gastinaise | Stow Stud | Absent | |
163 | Caryto des Brosses | H | Maresca Sorrento | Idole des Brosses | The Glebe House Stud | Absent | |
164 | Cle En Main | H | Voix du Nord | Idylle d'Oudry | Glenvale Stud | Absent | |
165 | Inamix | H | Al Namix | Indian Flower | Ballincurrig House Stud | Absent | |
220 | Masteen | H | Astarabad | Manson Teene | Oaks Farm Stables | Absent | |
263 | Cyrano Collonges | H | Kap Rock | Odessa Collonges | Abbey Stables | Absent | |
306 | Cesar du Gouet | H | Fragrant Mix | Querida de Ferbet | Peter Nolan | Absent |