Breeders'Cup 2010 : "J'ai fait un rêve ! "

10/11/2010 - Découvertes
Là-bas où tout est neuf et tout est sauvage, libre continent sans grillage…ça fait bien longtemps qu’on n’avait pas cité Jean-Jacques Goldman et comme l’occasion nous est ici donnée, on ne s’en prive pas. Non pas car le nom de l’idole-poète populaire des années 80 possède quatre lettres en commun avec Gold…ikova mais parce que, comme lui en son temps, France Sire a décidé d’aller là-bas, aux Etats-Unis. Pour que nos rêves ne soient pas étroits.



Au pays de l’oncle Sam, on les aime XXL. Les menus comme les rêves. Alors on se prend à songer en extra large. On rêve d’une époque où les courses hippiques seraient le sport numéro 1 à travers la planète, où les champions seraient adulés, que des casquettes, des affiches et des t-shirts à l’effigie des champions seraient vendus à des fans venus de loin, voire très loin, pour assister à une grande réunion de courses. Ces mêmes fans se presseraient aux portes de l’écurie de leur favori, rien que pour l’apercevoir de loin, puis ils pousseraient des cris quand la star s’approcherait d’eux pour réaliser une séance photo. Le jour J, une haie d’honneur se formerait pour laisser passer le crack. Les téléphones portables et les appareils photos seraient le prolongement naturel des bras humains : on pourrait ainsi décrocher le Graal : un cliché, un souvenir, « j’y étais »…  Et puis, comme au début d’un concert, le silence se ferait en même temps que la lumière s’éteint. Et le show commencerait. La star ferait sa star, un peu n’importe quoi, comme personne avant elle. Tant mieux c’est pour ça qu’on l’aime. Et puis, elle jouerait son récital habituel, avec son style inimitable. On le connait par cœur son jeu, son concert, mais tant mieux c’est pour ça qu’on l’aime. Et puis, on aurait peur pour notre vedette car elle se met en danger. Tant mieux c’est pour ça que le public vibre avec elle, pour elle. Elle est un peu comme nous tous, elle est vulnérable. Mais elle est aussi unique parce qu’elle est invincible. Et ici (ou « là-bas » dans notre cas) plus qu’ailleurs, être invincible, c’est quelque chose ! La star est au rendez-vous et, comme prévu, connaît un triomphe.

La vedette Zenyatta à la sortie du rond de présentation

 

Ah comme c’est bon de rêver. Zenyatta n’a en effet pas gagné. Elle a échoué d’un rien. Son jockey et une partie des spectateurs sont tombés en pleurs. Mais tout le reste n’a rien d’un songe, la stricte vérité même. Le rêve américain au cœur de l’état du cheval, le Kentucky. La Breeders’ Cup 2010 a offert un spectacle grandiose. Et si le public a quitté Churchill Downs l’âme en peine, atterré d’avoir vu son idole battu d’un petit nez, les courses ont peut-être passé un cap.



Merci MM. Wertheimer et Head


Le sport hippique, dans sa dimension spectacle, a besoin de stars. Femmes et hommes si possible mais surtout des chevaux. Combien de personnes vous parlent-elles encore d’Ourasi, alors que la quadruple vainqueur du Prix d’Amérique coule une paisible retraite et vient de fêter ses 30 ans ? Sa force ? Avoir eu le temps de marquer les esprits, de s’inscrire dans le paysage sportif. Désavantagée par nature, la discipline du Galop change de vitesse. Aux Etats-Unis grâce à Zenyatta mais aussi à travers le monde avec notre championne Goldikova.

 

Alain Wertheimer

 


A 5 ans, Goldikova est donc entrée dans l’histoire des courses en devenant le 1er pur-sang à remporter trois Breeders’Cup consécutives. Alors que Zarkava, sa première grande rivale, a déjà donné vie à un bébé, Goldikova poursuit sa moisson de succès grâce à la décision rare des propriétaires de la crack. Goldikova est restée à l’entraînement à l’issue de sa belle année de 3 ans et après son extraordinaire saison de 4 ans, quand d’autres sont parties couler des jours heureux, certes, mais aussi parties faire fructifier leurs dons de la Nature. Goldikova a eu le temps de conquérir les cœurs, de prouver à travers l’Europe et aux Etats-Unis son unique classe. Les supporters ont eu le temps de s’organiser, de suivre chacun de ses gestes et de ses engagements. Car l’autre grande leçon autour de l’histoire de ces juments reste que leurs entraîneurs respectifs ont accepté la présence des médias auprès de leur protégée. Offrir quelques minutes au public, sans indiscrétion, sans sensationnel, juste assez pour rester en contact. Comme le dit Alain de Royer Dupré : « quand on a la chance d’avoir un être aussi exceptionnel, ce serait dommage de ne pas partager ». Une chance que met aussi Freddy Head à disposition de tous. Généreux, humains, intelligents. Ces hommes-là ont assez de respect pour leur sport, leur filière et leur métier pour en assimiler et assumer la dimension médiatique. N’est-ce pas la moindre des choses M. Fabre ? Les courses progresseront aussi sur ce point quand ce Monsieur prendra sa retraite. C’est pour bientôt d’après nos sources. 

 

Le magnifique hippodrome de Churchill Downs ou près de 80 000 personnes ont assisté à la victoire de Goldikova

 

Mais passons plutôt à une bonne nouvelle ! Goldikova pourrait rempiler pour un an supplémentaire. Freddy Head l’a laissé entendre au micro de France Sire (ne manquez pas le JT des Ricains sur France Sire Tv). Une quatrième Breeders’ Cup ? Un quatrième Prix Rothschild ? Un quatorzième, un quinzième, un seizième groupe 1 ? Ca y est, on se reprend à rêver. S’il vous plait, ne branchez pas le réveil.

 

Merci Goldikova !!
 

 

En images

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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