Phocéene, la drôle de dame de Frédéric Rossi

11/03/2019 - Actualités
Hier à Saint-Cloud, le prix Rose De Mai était l'occasion de voir en piste des pouliches de 3 ans prometteuses, pouvant s'illustrer à l'avenir dans les classiques printaniers. Autant vous dire que l'on n'a pas été déçu ! Phocéene a crevé l'écran pour s'imposer. En prenant la deuxième place, Grand Glory a également offert un beau doublé à l'étalon Olympic Glory, père des deux premières. Ce succès met également en lumière le superbe début d'année de Frédéric Rossi, l'entraîneur de Phocéene. Avec cette pouliche, mais également la bonne Cala Tarida, l'homme de Calas aura sûrement des ambitions au printemps...

 

La belle Phocéene a laissé une grosse impression hier ! (photo APRH)

 

Saint-Cloud avait un doux parfum hier, celui de la saison classique, à l'occasion du prix de Rose De Mai, Listed pour pouliches de 3 ans disputée sur 2000 m. Le lot était difficile à déchiffrer, car nombre de concurrentes restaient sur une victoire. Dans la bataille entre celles qui avaient couru à deux ans et celles qui avaient débuté cette année, ce sont ces dernières qui l'ont emporté. Montée par l'homme en forme Maxime Guyon, Phocéene a remporté haut la main la course, en montrant beaucoup de classe, et surtout beaucoup d'immaturité. Après avoir été prise de vitesse au début du parcours, son jockey l'a intelligemment rapprochée de la tête en venant à la corde dans le dernier tournant, avant de venir lutter un instant avec Grand Glory. Elle l'a débordée sûrement, dans une action qui laisse entrevoir de beaux espoirs pour la suite. Phocéene, comme un symbole, venait d'ouvrir son palmarès avec style à Marseille-Borély, et défend l'entraînement d'un marseillais, Frédéric Rossi

 

Frédéric Rossi et Maxime Guyon, les hommes en forme du début d'année ! (photo APRH)

 

 Ce probant succès reflète avant tout la grande réussite de l'homme de Calas depuis le début de l'année, dans la continuité d'une superbe année 2018. Avec 104 partants depuis le 1er janvier 2019, Frédéric Rossi a collecté 14 victoires et 46 places, et semble bien parti pour faire aussi bien, voir mieux que la saison dernière, au cours de laquelle ses pensionnaires ont  gagné 57 courses. Plus qu'une réussite, on pourrait parler d'un renouveau. En effet, en 2017, Frédéric Rossi a pris un nouveau départ à l'occasion de la fin d'une association de 8 ans avec le célèbre Jean-Claude Séroul. Devant repartir de zéro, l'entraîneur marseillais a fait bien du chemin depuis, et a su renouveler un effectif entier, avec de nouveaux propriétaires. Il travaille désormais avec des noms bien connus comme Gérard Augustin-Normand, Al Shaqab Racing, le Haras d'Etreham, et une multitude d'autres clients. Parmi eux, il y a le Haras de La Gousserie, heureux propriétaire de notre Phocéene. 

 

Kamel Chehboub (à gauche), heureux propriétaire de Phocéene, ici à Longchamp avec Paul Nataf et Eddy Hardouin.(photo APRH).

 

Dirigé par Kamel Chehboub, et installé dans les Pays De La Loire, le Haras de La Gousserie a beaucoup de chevaux sous sa casaque, dont 8 déclarés chez Frédéric Rossi. Parmi eux Phocéenne, issue d'une famille que connaît bien le haras, puisqu'ils ont été les propriétaires de Phocéen, le frère par Myboycharlie, qui a gagné Classe 1, et s'est placé de Listed et de Groupes sous la casaque du haras et l'entraînement de Fabrice Chappet, avant d'être vendu et exporté à Hong-Kong. Il avait été acheté 26 000 euros à la V.2 de yearlings ARQANA à Deauville en août 2015, tandis que Phocéene avait fait afficher 47 000 euros à la vente d'août 2017. Pouliche vraisemblablement tardive, elle a débuté en janvier à Cagnes-Sur-Mer, montrant qu'elle était très bébé. Elle n'avait pas bien pris les tournants, et avait fini en penchant dans la ligne droite. Lors de sa seconde tentative à Marseille, elle avait affiché de sérieux progrès, en pulvérisant l'opposition, sur 2000 m dans un terrain souple. Elle retrouvait ces conditions dans le Rose De Mai, où son entraîneur l'avait supplémenté, et ça a bien fonctionné ! 

A noter que la pouliche, tout comme son frère, a été élevée au Domaine de L'Etang, chez Elise Drouet, qui possède leur mère Atlantic Slew. Un deux ans par Galiway est à l'entraînement chez Fabrice Chappet. Nul doute que Phocéene n'a pas fini de réjouir sa co-éleveuse, en assocation avec le Haras du Ma. 

 

Olympic Glory tient la forme avec ses pouliches de 3 ans !

 

L'autre réussite du jour est pour le jeune étalon Olympic Glory, qui a réalisé le jumelé dans cette Listed avec la seconde place de Grand Glory, pensionnaire de Gianluca Bietolini qui s'est très bien comportée. Le fils de Choisir, qui a fait feu de tout bois avec sa première génération de deux ans en 2018, s'offre un deuxième succès black-type en tant qu'étalon après la victoire de Watch Me dans le Critérium du Languedoc en novembre. Au-delà de l'évènement, les dernières gagnantes prometteuses de sa première génération de trois ans ont montré que c'est un étalon qui n'apporte pas seulement vitesse et précocité. En effet, trois jours avant la démonstration de Phocéene sur 2000 m, Lucky Lycra, autre fille de l'étalon du Haras de Bouquetot, a brillamment remporté son maiden sur 2200m à Fontainebleau, et s'annonce comme un des bons espoirs 2019 de François Rohaut. Une polyvalence intéressante, qui pourrait se finir en apothéose si ces pouliches brillent à l'avenir dans les classiques. 

 

Phocéenne devance Grand Glory. Les deux pouliches offrent un beau doublé à leur père, Olympic Glory. (photo APRH)

 

Phocéene n'est pas engagée dans les classiques, mais nul doute qu'elle pourrait quand même y participer si sa progression se confirme dans les prochaines semaines. Frédéric Rossi aura donc des ambitions cette année avec les pouliches, car il pourra aussi compter sur Cala Tarida, brillante gagnante du prix des Réservoirs (Gr.3) à Deauville à deux ans, qui fera certainement une rentrée dans le prix Imprudence (Gr.3), avant de viser pourquoi pas la Poule d'Essai des Pouliches, dans laquelle elle est engagée. On aura donc les yeux fixés sur l'avenir de ces deux pouliches, les drôles de dames de Frédéric Rossi.

 

 

Cala Tarida, l'autre espoir classique de Frédéric Rossi en 2019. (photo APRH)

 

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