Le Grand National à 12.5% pour Calife de Paulhac : revenir est parfois plus difficile que rester

Calife de Paulhac et Mickaël Forest, vainqueurs hier de l'édition 2021 du Grand National des Anglo-Arabes à 12.5%, sur l'hippodrome de Toulouse

Avant sa tentative de la mi-octobre dans le Prix Jean Laborde, lors de la grande journée des Ministères, à Tarbes-Laloubère, Calife de Paulhac restait sur 383 jours d'affilée sans avoir connu la moindre défaite. Aussi, le voir terminer "seulement" à la troisième place à l'issue de cette même épreuve a eu pour effet d'amener énormément d'incompréhension et de déception dans le coeur de celles et ceux qui le suivent, de près comme de loin, et/ou le cotoient au quotidien. Une déception, mais certainement pas une fin en soi. Car après l'épreuve, rien n'a été décelé qui aurait pu influer négativement sur sa performance. Seule peut être invoquée l'excuse d'avoir été battu par deux (très) très bons Anglo-Arabes que sont Goudurisk Lauteix et Heure d'Hiver, respectivement premier et deuxième de cette course. Et que le cheval était tout simplement dans un jour "sans", comme cela peut parfois arriver à bien d'entre eux. Mais hier, le petit champion d'Éric Lachérade et Christelle Courtade était visiblement bien luné, et très décidé, étant parvenu à retrouver le chemin du succès dans l'important Grand National à 12.5% de Toulouse, dernier grand temps fort de cette saison de plat chez les Anglo-Arabes. 

Éric Lachérade et son épouse (à gauche de l'image), ainsi que Christelle Courtade (au centre), respectivement éleveurs et entraîneur de Calife de Paulhac, lors de la soirée du Grand Show Anglo 2021

Fidèle à ses habitudes, le partenaire de Mickaël Forest s'est rapidement retrouvé parmi les concurrents de tête, galopant une bonne partie du parcours dans le dos de l'animateur Mossky (Kentucky Dynamite), qui a imposé un rythme régulier à l'épreuve. Décalé du sillage de ce dernier à 250 mètres du but, Calife de Paulhac a ensuite bien répondu aux sollicitations de son jockey pour prendre résolument le meilleur et ainsi rallier le poteau d'arrivée le premier. Il devance finalement d'une longueur et demie Goudurisk Lauteix (Amadeus Wolf), qui a terminé en trombe pour s'octroyer la deuxième place dans les tout derniers mètres du parcours, aux dépens de son compagnon de casaque, Mossky, courageux jusqu'au bout.

Calife de Paulhac et Mickaël Forest, ralliant les premiers le poteau d'arrivée de la Cépière, à l'issue du Grand National des Anglo-Arabes à 12.5%

Fils de Don Tirso, "Ministre" 2015 des Anglo-Arabes à 12.5%, et de l'inédite Lili de Bersac, Calife de Paulhac est né et a grandi dans les prés d'Éric Lachérade et de son épouse, éleveurs de chevaux depuis plus de 35 ans à Saint-Étienne de Fursac, dans la Creuse. Ces derniers viennent d'ailleurs de vivre deux années 2020 et 2021 tout bonnement exceptionnelles, qui plus est avec les deux seuls produits de Lili de Bersac. Calife de Paulhac donc, et sa soeur par Ragtime Pontadour, Ilona de Paulhac. Deux chevaux qui, en l'espace de deux ans, leur ont permis d'obtenir onze victoires, deux deuxièmes places, et une troisième place... en quatorze courses disputées ! En effet, outre sa victoire d'hier dans le Grand National à 12.5%, Calife de Paulhac n'a jamais quitté le podium en l'espace de treize sorties à ce jour, avec notamment dix victoires à la clé, et non des moindres, car obtenues pour la plupart dans des épreuves de renom de l'Anglo-Arabie française. Parmi elles, le Critérium des Jeunes, la Poule d'Essai, le Prix du Ministère de l'Agriculture, le Prix Pierre de Castelbajac, l'Omnium à 12.5%, le Critérium de l'Atlantique, le Grand Prix des Anglo-Arabes. Sans oublier le Prix de la Fédération, au printemps, couru une demi-heure avant que sa soeur, Ilona de Paulhac, ne réalise des débuts victorieux, sur ce même hippodrome de Toulouse, à l'occasion du Prix Charles de Chaisemartin. 

Calife de Paulhac, lors de sa victoire début septembre dans le Grand Prix des Anglo-Arabes, à ParisLongchamp (© APRH)

Pourtant, il est assez amusant de constater que leur mère, leur tante, Olga de Bersac, leur oncle, Baron de Bersac, ainsi que leur grand-mère, Princesse de Bersac, n'avaient pris part à aucune course avant d'entrer au haras... soit un "gouffre" de vingt années sans la moindre performance à insérer dans leur pedigree ! Ce dernier recèle néanmoins quelques excellents Anglo-Arabes de course, élevés eux aussi dans le Limousin, mais un peu plus au Nord, en Haute-Vienne, par la famille Margnoux. Parmi eux, citons notamment Rose de Bersac, gagnante à Pompadour de la Coupe des Anglo-Arabes à 50%, Fleuron de Bersac, sorti victorieux d'un Grand Critérium à 50%, sans oublier Laline de Bersac, lauréate en Corse du Grand Prix de Biguglia ainsi que du Grand Prix des Juments Anglo-Arabes. À croire que "bouger les crayons", ils savent faire dans cette famille. Et pour encore longtemps, espérons-le !