Irad Ortiz Jr, le "bad boy" portoricain devenu jockey numéro 1 aux États-Unis

17/08/2022 - Actualités
Jockey superstar aux États-Unis, Irad Ortiz Jr a débuté sa carrière à Porto Rico, avant d’être repéré par un agent de sécurité des hippodromes new-yorkais. Débarqué aux USA en 2011, l’enfant prodige va rapidement devenir le jockey le plus en vogue et le plus victorieux du moment. Doté d’une science du train hors pair et d’une patience extrême en piste, Ortiz Jr n’en reste pas moins une boule de nerfs au sang bouillant, prêt à tout pour gagner.  

  Le showman Irad Ortiz Jr ©pastthewire.com


Né en 1992 à Porto Rico, une île des Caraïbes située à l’est de la République Dominicaine, Irad Ortiz Jr est issu d’une famille de jockeys. Très jeune, il décida de marcher dans les pas de son grand père (lui aussi nommé Irad Ortiz) et de son oncle Ivan. Dès lors, il rejoint l’Escuela Vocacional Hipica dans son pays natal, et montera sa toute première course le jour de l’an 2011 sur l’hippodrome de Camarero. Très vite, cette petite boule de nerfs d’1 m 60 sort du lot et se fait remarquer jusqu’aux États-Unis où son compatriote, Pito Rosa, un agent de sécurité officiant dans les vestiaires des hippodromes de New York, tombe sous le charme. Dès lors, ce dernier conseille à Tony Micallef, un agent de jockeys local, de se pencher sur le profil d’Ortiz Jr. Quelques semaines plus tard, le pilote portoricain débarque au pays de l’Oncle Sam et remporte sa première course américaine en selle sur Millenium Jet, le 24 juin 2011.
 
 
 L'hipodromo Camarero à Porto Rico, là où Ortiz a monté ses premières courses
 
 
Très vite, la success story est en marche. Dès sa première saison complète dans l’état de New York, le jockey dépasse le cap des 100 victoires. Il remporte d’ailleurs sa toute première course principale directement au niveau Gr.1 dans les American Oaks avec Questing, une ancienne pensionnaire de John Gosden, représentante de la casaque Godolphin. La même année, il sera rejoint par son petit frère José, qui deviendra également une pointure des pelotons américains, élu jockey de l’année en 2017. Depuis plusieurs saisons, Irad Ortiz Jr règne en maître sur le championnat des jockeys. Celui qui a fêté ses 30 ans début août totalise pas moins de 3.250 succès et 250 millions de dollars de gains. À son palmarès long comme le bras, composé entre autres de 14 Breeders’ Cup et 2 Belmont Stakes (Grs.1), manque encore l’épreuve reine : le Kentucky Derby.  
 
 
Ortiz Jr et Life is Godd dans la Breeders' Cup Mile Dirt 2021 ©Del Mar Racetrack
 
 
« Je suis né pour être jockey : si je ne monte pas à cheval pendant 3 jours, je deviens fou. » Voici une déclaration qui résume parfaitement qui est Irad Ortiz Jr. Ce pitbull des pelotons est animé par une rage de vaincre illimitée, et doté d’un professionnalisme sans faille. Son profil ne laisse personne indifférent, à l’image d’un Christophe Soumillon en France. Malgré son esprit de féroce gagneur, Ortiz Jr possède une grande qualité en course : la patience. Doté d’un véritable chrono dans la tête, le pilote en harmonie avec sa monture sait parfaitement placer son cheval dans le bon tempo, et quand il faut lui demander le maximum. Outre-Atlantique, Ortiz Jr est réputé pour être le maître des « closers », à savoir les courses remportées sur le fil, à l’issu d’une grande accélération finale. Comme tous les grands jockeys, il sait parfaitement où est le poteau.
 
 
 Irad Ortiz Jr et Creator (casaque blanche), lors de leur victoire dans les Belmont Stakes 2016 ©Bleacher Report
 

Cette haine viscérale de la défaite possède malgré tout ses limites, le fameux revers de la médaille. Le portoricain au sang bouillant fait souvent la une de la presse et est régulièrement appelé par les commissaires, notamment pour son comportement souvent limite, sur et en dehors de la piste. Usage de la cravache abusif, gêne d’autres concurrents, Ortiz possède également un épais CV en ce qui concerne les mises à pied et les amendes. L’exemple le plus fameux demeure sa bagarre avec un autre jockey, Paco Lopez. Ce dernier reprochait à Ortiz de l’avoir gêné à l’entrée de l’ultime ligne droite. Le portoricain n’appréciant pas ces remontrances, il asséna trois puissants coups de poing au visage de son collègue de vestiaire. Résultat : 30 jours de suspension, qui lui ont coûté le titre de meilleur jockey face à Luis Saez. Ce côté volcanique d’Ortiz ajoute un peu plus à sa légende, lui qui est bien décidé à marquer profondément l’histoire de son sport. 
 

L'altercation entre Irad Ortiz Jr et Paco Lopez

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