La dixième de Genmoss, le retour triomphal de la reine des Anglo-Arabes

31/05/2020 - Actualités
Absente depuis près d’un an, l’invaincue Genmoss a effectué un retour très attendu en remportant de toute une classe le Prix de la Fédération, disputé ce dimanche, à Toulouse. La représentante du tandem Pierre Pilarski-Didier Guillemin, élevée par le Haras du Bosquet, n’en est qu’à l’aube d’une nouvelle grande saison, elle que tout le monde considère déjà comme la reine de l’Anglo-Arabie. 
 
Genmoss et Gabriel Bon, les lauréats du Prix de La Fédération édition 2020
(Photo: Robert Polin)
 
 
Dix sur dix. Telle est la copie parfaite rendue par Genmoss à ce jour depuis ses débuts victorieux en compétition à Mont-de-Marsan, deux ans plus tôt. En effet, la fille de Gentlewave impressionne à chacune de ses sorties, faisant fi de l’opposition, pourtant de qualité, et ce sans jamais puiser dans ses réserves. Même après presque 365 jours sans compétition pour soigner une blessure à un genou, la représentante de Didier Guillemin n’a rien perdu de sa superbe, triomphant pour sa réapparition ce dimanche, à Toulouse, dans le Prix de La Fédération dont elle était la tenante du titre.
 
 
 
Gabriel Bon peut regarder autour de lui: personne ne peut suivre sa partenaire, Genmoss
 
 
Parmi les chevaux les mieux présentés au rond de présentation, Genmoss a de suite semblé pressée d’en découdre, piaffant sur place avant d’être lâchée pour se rendre au départ. Une fraîcheur et une fougue, que son fidèle partenaire, Gabriel Bon, a bien eu du mal à contenir durant les premiers mètres de course, avant que Goudurisk Lauteix ne vienne durcir l’épreuve en face où Genmoss a enfin pu se détendre quelque peu. Au sortir du tournant final, la représentante de Pierre Pilarski a littéralement laissé sur place ses rivaux dans ce qui semblait être un simple canter pour elle, s’imposant de ce que son jockey a voulu sans que ce dernier n’ait à user de sa cravache, à s’allonger, ni même à la solliciter aux bras. Genmoss s’impose donc comme à la parade, juste devant sa compagne d’entraînement, Mawave (Gentlewave), à créditer d’un excellent effort final après avoir longtemps attendu. Courageux, Etincellant (Fairplay du Pecos) conserve la troisième place devant Kissmelande (Gentlewave), qui aurait sans doute préféré un terrain moins rapide.
 
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Surnommée la « Zarkava des Anglo-Arabes » depuis sa septième victoire en autant de sorties, comme le fit avant elle la reine des purs, invaincue avant d’entrer au haras, Genmoss met donc à l’honneur le Haras du Bosquet de Véronique Laborde où elle est née. En effet, cette belle jument baie aujourd’hui âgée de 5 ans est le sixième produit de Mossaka, elle aussi lauréate sous la responsabilité de Didier Guillemin. Le professionnel montois connaît très bien cette famille pour avoir ou avoir eu sous sa férule six des sept produits de Mossaka, tous gagnants, dont Mossalis, victorieux des Critérium de Tarbes et Grand Critérium des 12.5%, ou encore Mosacha, également lauréate du Grand Critérium des 12.5% ainsi que du Critérium des Jeunes et du Grand Prix des Pouliches à 12.5%.
 
 
 
Didier Guillemin, maître entraîneur chez les Anglo-Arabes
 
 
Côté paternel, Genmoss est la fille de Gentlewave, étalon très en vogue cette année notamment grâce au triomphe d’Easysland dans le Grand Cross de Pau (L.) puis lors du festival de Cheltenham face à l’ogre Tiger Roll. Le fils de Monsun a d’abord effectué ses débuts en tant que reproducteur sur le sol français - Haras du Thenney, Haras de Sorelis, Haras du Lion - et a aujourd’hui rejoint le Pays de Galles et le parc étalons de Yorton Farm Stud de David Futter. Outre Genmoss, le père de trois des quatre premiers de ce Prix de La Fédération est également le géniteur de l’excellent Flint Du Pécos, un autre Anglo de qualité entraîné par Didier Guillemin ayant brillé sur les obstacles palois, remportant la Coupe des Anglo-Arabes à 3 ans ainsi que le Prix de Buros et le Grand Steeple-Chase des AA de 5 ans cet hiver.
 
 
 
Gentlewave
 

Adroit dans toutes les disciplines du galop et avec toutes les races de coursiers, Didier Guillemin, avait un jour déclaré au sujet de sa championne : « J'ai déjà entraîné de nombreux Anglos de grande qualité, comme Bénévolo de Paban, Dona Carmen, Mossacha, Illusion Sauvage ou Paban de France, mais je suis sûr que Genmoss est la meilleure que je n’ai jamais eue chez moi, même si Paban de France était aussi un très grand champion. Nous n’avons jamais eu besoin de lui demander quoi que ce soit à l'entraînement, tout comme en course où elle n'a jamais pris un coup de bâton et n'a guère été poussée plus de 100 m à chaque fois ». C’est dire l’étendue du potentiel de sa protégée, que l’on espère voir s’aligner au départ du Grand Prix des Anglo-Arabes à ParisLongchamp cette année, elle qui avait dû le manquer l’an dernier alors qu’il s’agissait du grand objectif de sa saison. Quoiqu’il en soit, Genmoss est de retour, et ne semble pas décidée à renoncer de sitôt à sa couronne de reine de l’Anglo-Arabie. 

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