"Un jour, deux Casaques, racontez vos couleurs" - Episode 6 : Lavinia Fabre - Philippe Brosset

11/07/2021 - Focus Elevage
Découvrez ou redécouvrez l'histoire de deux jeunes casaques, celle de Philippe Brosset (gros-bleu étoiles et manches orange, toque gros-bleu) et Lavinia Fabre (marron croix de Saint-André et toque roses), cette dernière ayant depuis ce dimanche obtenu le premier succès black-type de son existence grâce à Zellie, lauréate avec Mickaël Barzalona du Prix Roland de Chambure (L.) à Deauville pour l'entraînement d'André Fabre, le père de Lavinia.

Tout de rose vêtue, comme la croix de Saint-André de sa casaque Lavinia Fabre doit savourer car sa représentante Zellie, fille de Woottton Bassett entraînée par son père, André (à sa droite), a permis à ses couleurs de briller pour la toute première fois au niveau black-type, ayant fait sien le Prix Roland de Chambure (L.) ce dimanche, à Deauville (© APRH)

 

 C’est une jeune femme agréable qui se prête à l’exercice. Normal ! Son prénom Lavinia vient du celte laouen, qui signifie gai et enthousiaste. Et elle n’en manque pas d’enthousiasme !… On sent une réelle passion et un vrai attachement pour le cheval. Et pourtant, ce n’était pas sa voie initiale. Après avoir séjourné longtemps en Angleterre, elle revient à Paris dans les relations publiques. La proximité de Chantilly ? Une fibre endormie qui se réveille ? Bref, retour aux racines cantiliennes et welcome again dans la plus célèbre cité du cheval…

L’histoire pourrait donc s’arrêter là. C’était sans compter sur une évidence, un rêve qui s’impose à tous passionnés de chevaux : avoir un jour ses couleurs !. Pour Lavinia, pas d’interminables hésitations dans son choix  : « il y avait trop de couleurs, trop de motifs [...] finalement j’ai repris les tons de la casaque de ma mère, marron et rose en la modifiant avec une croix de St... André ». L’atavisme familial n’est définitivement pas toujours contrôlable ! Bon, on s’occupera de Freud plus tard et revenons-en à notre propriétaire « junior ». Lavinia obtient donc la validation de sa casaque le 10 mai 2021 et devinez la suite ! Elle gagne sa première course… 8 jours plus tard. Cela s’appelle un timing parfait !..

C’est donc une pouliche de 2 ans, Zellie, passée par les ventes Arqana, qui lui permet, sous l’entraînement de son père, André Fabre, d’étrenner sa casaque avec classe et efficacité : « j’étais stressée avant la course et puis cela est devenu un super moment avec beaucoup de joie. Je m’attendais à ce qu’elle court bien mais pas à gagner ». Et pour le plus grand bonheur de sa jeune mentor, cette diablesse de Zellie a récidivé en excellente pouliche à St Cloud la semaine dernière. Et bien évidemment, on prend goût au succès, à l’adrénaline que procure la casaque  : « j’aimerais avoir des partants tous les jours ». Côté piste, la joie est forte et totale mais on sent une émotion réelle en évoquant le côté cour : « j’ai la chance de voir ma pouliche chaque jour à l’entraînement et l’attachement est encore plus fort. C’est un double plaisir ». Et pour la petite histoire, à tous ceux qui se tordent les neurones pour trouver le plus joli nom pour leur futur crack, on ne trouve pas son bonheur là où on l'attend forcément. Lavinia a tout simplement aimé le nom d'un modèle... (non, non, pas de mode !) de  carrelage chez Leroy Merlin. Enchanteur, non ? 

Elle n’a donc pas eu besoin de piétiner ses couleurs pour attirer la chance : la victoire a été immédiate. Zellie lui permettra sans nul doute de vivre et revivre ce moment incroyable de stress mêlé au bonheur total de voir sa propre casaque briller au poteau. Une recette, un conseil à nous donner, Lavinia ? « Choisir un bon entraîneur !». Tout est dit !…

 

En remportant le Prix Roland de Chambure (L.) à Deauville, Zellie a offert un premier succès black-type à la casaque de Lavinia Fabre (© APRH)

 

De Chantilly à la Normandie, on retrouve la même passion chez un autre tout jeune propriétaire  : Philippe Brosset. Pour être précis, il faut mieux parler de l’engouement de toute une famille. Entre Philippe, le papa né et élevé à quelques kms de Craon et du Lion d’Angers, poumon hippique de l'Ouest, qui reconnaît « avoir été bercé dans le milieu depuis l’enfance », et Ciara, la maman irlandaise véritable horse lover, peu de chance que les trois enfants, Ryan, Olivia et Garett, échappent au virus. On imagine facilement les longues discussions pour décider du choix de la casaque, car, quel que soit l’âge, chacun est légitime à donner son avis tant l’implication est collective.

                                                                   Le choix de la casaque : un projet familial 

Philippe imposera le orange, une de ses couleurs favorites, et le bleu qu’il aime aussi. Tiens, tiens, orange, bleu, ça ne vous rappelle pas une casaque ? L’explication ne tarde pas : « ce sont les couleurs de Michael Tabor, celles portées par Thunder Gulch, gagnant du Kentucky Derby. J’ai été stagiaire à Ashford aux Etats Unis et c’est moi qui m’occupais du cheval. Je l’adorais... » Voilà, pour les couleurs, c’est fait. La décision paternelle a prévalu !. Et les motifs ? L’histoire est amusante : Garett, alors agé de 6 ans, était allé jouer chez un petit copain dont la grand-mère était couturière. Et à quoi joue-t-on quand on est tombé dans la marmite ? Au… jockey ! Et que fait une mamy qui veut faire plaisir ? Elle coud une… casaque, qui sera bleue et orange avec des étoiles !. Véridique !. Pour preuve, la photo de Garett, notre jockey en herbe. Les années ont passé et lorsqu’il a fallu choisir les motifs de la casaque familiale, on s’est souvenu que quelque part au grenier, il y avait une casaque miniature, joli souvenir d’enfance. Ainsi ont été choisies les étoiles...

 

                                               Garett : déjà la fibre  et inspirateur de la future casaque Brosset

 

Pour l’heure, la casaque est sagement pliée chez Alex Pantall, en attendant d’être inaugurée. Ce dernier veille en effet à la destinée d’une 2 ans, élevée par Philippe : « être propriétaire et faire courir sous ses couleurs un cheval qu’on a élevé, c’est le rêve absolu... [] Mais il faut avoir l’esprit compétiteur pour prendre ses couleurs et je l’ai... ». Cette pouliche s’appelle Sasha Fierce. Pour le nom, comme pour les couleurs, la décision est familiale. Sur ce coup-là, nul doute que les filles Ciara et Olivia ont eu le dernier mot en choisissant Sasha Fierce, personnage sulfureux que la chanteuse Beyoncé s’était inventé pour la scène. Tous les ingrédients sont donc réunis : pouliche, nom, casaque, entraîneur et propriétaires. Reste à attendre le grand jour. L’attente elle aussi a toujours une saveur délicieuse et excitante. Demandez à la famille Brosset, elle ne vous dira pas le contraire !.

 

Après plus de 20 ans passés aux côtés de la casaque Abeille, Philippe encouragera bientôt sa propre casaque

 

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