Bapaume dans le Prix Alain du Breil : le retour de la famille "B" des Rohaut à Auteuil

08/06/2017 - Grand Destin
Bapaume est de retour dans son pays natal après ses succès dans le temple de l’obstacle irlandais. Cinquante-trois ans après Bellagio, l’élevage Rohaut pourrait inscrire une nouvelle page de son histoire dans le Prix Alain du Breil avec cette fameuse souche des "B", celle aussi d'Anabaa, dont l'histoire a commencé par un cadeau de mariage. Par Xavier BOUGON

Bapaume à Punchestown
 
 
Bellagio-Bapaume, pour un doublé ?
 
En 1964, Bellagio (Freeman) inscrivait son nom au palmarès de la Grande Course de Haies des 4 ans (futur Prix Alain du Breil). Son éleveur, Mme Maurice Rohaut-Léger n’est autre que la mère de François Rohaut lequel, il y a vingt-ans, gagnait à Auteuil avec El Triunfo comme entraineur. Aujourd’hui, la famille revient en tant qu’éleveur de Bapaume, issu de la même famille maternelle.
 
 
Auteuil après Punchestown et Cheltenham.

Le fils de Turtle Bowl, Bapaume, fera ses grands débuts dans le temple de l’obstacle français après avoir brillé dans ceux d’Angleterre et d’Irlande. C’est dans la Grande de Haies d’Eté des 4 ans, le Prix Alain du Breil que l’élève de la famille Rohaut est de retour en France après être né au Haras du Berlais.

Bapaume
s’est imposé le 29 avril dernier dans le Champion Hurdle (Gr.1), réservé aux 4 ans, à Punchestown après avoir subi la loi de Défi du Seuil (le champion de la famille Boudot) dans le Triumph Hurdle (Gr.1) de Cheltenham et de Mega Fortune (un ex Niarchos) lequel l’avait également devancé dans le Spring Juvenile Hurdle (Gr.1) à Leopardstown.
 
Mais avant cela, en mars de ses 3 ans, sous la responsabilité du jeune et talentueux Augustin Adeline de Boisbrunet (formé à l’école Macaire), il fait ses grands débuts à Angoulème en haies. Un peu perdu, il n’avait rien compris de ce que lui demandait. Puis, trois semaines plus tard, il s’impose facilement à Fontainebleau devant un parterre clairsemé mais dans lequel figurait un certain Pierre Boulard, grand dénicheur devant l’éternel de cracks pour Guillaume Macaire mais aussi pour le patron de la discipline en Irlande, Willie Mullins.

C’est ainsi que le protégé de la famille Rohaut, dont le fils fFrançois Rohaut (PHOTO CI-CONTRE) figure parmi les meilleurs entraineurs français depuis une 30aine d'années) est vendu à l’amiable à l’américano-anglo-irlandais, Rich Ricci et rejoint, durant le second trimestre la «verte Erin» où il subira la castration.
 
Après ses performances anglaises et irlandaises, Pierre Boulard dit de lui : «il n’est pas très grand mais il est bien fait et surtout il a un énorme mental, un mental de guerrier ; il répète à chaque fois».
 
Un fils du miler Turtle Bowl
 
Le père de Bapaume, Turtle Bowl (Dyhim Diamond) était un protégé de François Rohaut, vainqueur sur le mile du Prix Jean Prat 2005, second du Prix d’Ispahan, troisième du Prix Jacques Le Marois et des Queen Anne St. à Royal Ascot.
L’un des ses fils, Lucayan, avait gagné la Poule d’Essai 2012, avec comme mentor, François Rohaut. Issu de la même génération, French Fifteen, élevé par les héros du week-end dernier, les époux Forien, est aussi un fils de l’ancien pensionnaire du palois.
Turtle Bowl est également le père d’un autre 4 ans, Candide, dressé sur le obstacles par Guillaume Macaire après avoir remporté le Prix Thomas Bryon pour André Fabre.
 
 

Balbonella offrira son 1e Gr.1 à François Rohaut dans le Prix Robert Papin.
 
 
Un cadeau de la famille Strassburger à la famille Rohaut.
 
Ce Bapaume est issu de la formidable souche, celle de Balbonella qui a débuté chez les Rohaut-Léger par Brescia. Née en 1953, la fille de l’italien Niccolo dell’Arca, a été offerte par la famille Strassburger en cadeau de mariage aux futurs parents de l’entraîneur palois, Monsieur et Madame Maurice Rohaut-Leger.
 
Placée à deux reprises à 2 ans au Tremblay, elle rentre directement au haras à 3 ans. Bien lui en a pris puisqu’elle mettra au monde 12 foals dont le premier naîtra en 1957. Sept de ses rejetons passeront le « poteau » en vainqueur.
 
Il n’aura pas fallu attendre très longtemps pour voir son premier « black-type », puisque son troisième produit, Bellagio (par Free Man pour les couleurs de Gonzague Flipo), s’est distingué non seulement à Longchamp et Deauville (3e Prix du Bois à 2 ans gagné par Spy Well, 3e du Prix Kergorlay, 4e du Prix Gladiateur) mais aussi à Auteuil (Grande Course de Haies des 4 ans, futur Prix Alain du Breil) et Milan (Gran Steeple-Chase di Milano).
 
Les années 1963 et 1964 sont celles qui marqueront l’élevage de la famille puisque Brescia donnera naissance à deux pouliches, Bergame et Balbona.
 
 

Anabaa au Haras du Quesnay
 
 
 
Bergame, Balbonella, Anabaa....Bapaume
 
 
La première, Bergame (Hautain), toujours pour les couleurs de Gonzague Flipo (Verte, croix de St-André blanche, manches rayées blanc et vert, toque blanche) s’adjuge le Prix de Pomone (Gr.3 en 1966) à Deauville et se classe seconde du Prix de Diane (devancée par Fine Pearl) et du Prix de Royallieu (Gr.3) en octobre. Son année de 4 ans ne ressemble aucunement à la précédente et se retire donc au haras pour mettre au monde un poulain du nom de Bermus ((2e du Prix de la Porte de Madrid à Longchamp) et une pouliche, son ainée, nommée Bergamasque.
A 3 ans, Bergamasque est victorieuse à deux reprises à Longchamp et Maisons-Laffitte, mais débute l’année par une 4e place dans le Prix de Croissy dont le podium est constitué de Promessa, Barbra et Pram («excusez du peu») et devance San San dans le Prix de Bagatelle en mai.
Elle donnera naissance à Bamières (Riverman) d’où les naissances de Bamwhite, Balbonella et Balouchina.
 
 
Voir le Pedigree de la famille (PDF)
 
Notes :
 
Baïne, la petite fille de Balouchina, nous gratifie d’un pedigree pas commun. Il est digne des croisements « à la Marcel Boussac ». En effet, Baïne a pour père Country Reel, un petit-fils de la paloise Balbonella et pour mère Benzolina, une nièce de Balbonella.
En outre, sachant que Country Reel est issu de Danzig et que Balbonella a produit, par Danzig également, un certain Anabaa, voilà une pouliche qui a trouvé dans sa litière « de quoi courir vite » !
 
 
 

Baldwina...en noir et blanc !
 
 
Balbona, Baldwina, Baie
 
La seconde, Balbona (Soleil Levant), s’impose à 3 ans d’une courte tête en débutant sur les 2.000 m. de la piste de Saint-Cloud. Sa carrière sur la piste se termine par une 3e place dans le Prix des Tourelles à Deauville devant une certaine Percale. Elle sera distancée pour avoir gêné plusieurs concurrentes.
Au haras, Bangalore (Cadmus), l’une de ses filles, fera briller la branche cadette de la famille avec en tête Baldwina et sa sœur Baie. Baldwina est la mère d’une gagnante des Guinées japonaises 2016, Jeweller (Victoire Pisa) et la grand-mère de Ceiling Kitty (Red Clubs), gagnante des Queen Mary St. (Gr.2).
 
Relire le papier publié le 17 mai 2012 (Le gent féminine rohautienne)

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